Zorro — les coulisses de l’enregistrement de l’album

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Stu­dio Apol­lo à Suresnes. Comme en témoignent les dis­ques d’or et de pla­tine accrochés au mur, ce stu­dio réputé a déjà vu pass­er un grand nom­bre de chanteurs comme Pas­cal Obis­po, la troupe des Dix Com­man­de­ments, NTM, Sto­my Bugsy, Amel Bent, Christophe Maé… C’est ici que Volo­dia, le maître des lieux, réalise l’album de Zor­ro. Après l’enregistrement de la musique des chan­sons la semaine précé­dente, c’est au tour des inter­prètes du spec­ta­cle de venir pos­er leurs voix. Il y a une quin­zaine de chan­sons à enreg­istr­er en une semaine, le plan­ning est serré.

Géral­dine Lar­rosa : une Inez prometteuse

Géraldine Larrosa en studio (c) Regard en Coulisse
Géral­dine Lar­rosa en stu­dio © Regard en Coulisse

En ce début d’après-midi, quand nous entrons dans le stu­dio, nous enten­dons une voix fémi­nine puis­sante et pleine d’énergie inter­préter le refrain de « Bam­boléo », l’un des tubes des Gip­sy Kings qui fera par­tie du spec­ta­cle. Il s’agit de Géral­dine Lar­rosa, artiste fran­co-espag­nole, qui sera Inez dans Zor­ro, encore toute sur­prise d’avoir eu le rôle. « Quand on m’a appelée pour l’audition je n’avais pas beau­coup d’espoir, j’ai fait toute ma car­rière en Espagne. Quand on m’a dit que j’avais le rôle, je n’y croy­ais pas. C’est vrai­ment moi que vous voulez pour Inez ? Je n’ai tou­jours joué que des princess­es ! » s’exclame-t-elle dans un éclat de rire, « Inez est une femme de car­ac­tère et forte, c’est une trans­for­ma­tion pour moi, un chal­lenge comme actrice et aus­si comme chanteuse car c’est un reg­istre plus grave ». Après avoir joué dans plusieurs musi­cals en Espagne (La Belle et la Bête, Grease, Les Fan­ta­sticks) et démar­ré une car­rière solo sous le nom d’Innocence, Géral­dine Lar­rosa est très heureuse d’intégrer la troupe de Zor­ro à Paris. « J’ai aus­si une cul­ture française très forte par ma mère, pour moi c’était impor­tant de revenir à Paris. Je suis d’autant plus heureuse que je ren­tre par la grande porte du monde du théâtre, le monde que j’aime. Je retrou­ve aus­si Lau­rent Ban (Diego/Zorro) que j’ai con­nu il y a six ans lors d’auditions et avec qui j’ai déjà fait plusieurs con­certs ». Elle n’a pas encore eu le temps de s’immerger dans son per­son­nage. « J’ai com­mencé à décou­vrir Inez en chan­tant ici dans le stu­dio ». C’est la pre­mière fois que Géral­dine enreg­istre l’album d’une comédie musi­cale sans con­naître vrai­ment son per­son­nage, sans l’avoir déjà joué sur scène. Si elle admet que c’est un peu dur, elle n’y voit pas que des incon­vénients. « Au moins je n’ai pas encore pris d’habitude », recon­naît-elle et de racon­ter, « lorsque j’ai enreg­istré l’album de Grease en Espagne, ça fai­sait des mois que je jouais Sandy. Sur scène, on met beau­coup d’énergie et de puis­sance vocale car on a un pub­lic devant nous. Quand je suis arrivée en stu­dio, il fal­lait faire plus « petit » sans pub­lic, ça m’a com­plète­ment changée, ce n’était pas facile non plus ! ».

Con­cen­tra­tion et précision

Liza Pastor en studio (c) Regard en Coulisse
Liza Pas­tor en stu­dio © Regard en Coulisse

Après une courte pause déje­uner dans une salle attenante au stu­dio, la char­mante Liza Pas­tor (Luisa) enreg­istre l’un de ses solos, « La terre était brûlante » (adap­ta­tion française de « Falling »), une jolie balade. A la con­sole se trou­vent Volo­dia, le réal­isa­teur de l’album, et Mike Dixon, le super­viseur musi­cal qui a aus­si tra­vail­lé sur la ver­sion anglaise du spec­ta­cle à Lon­dres l’année dernière. Très con­cen­trés, ils ne lais­sent rien pass­er (découpage des syl­labes, ryth­mique…) et n’hésitent pas à faire repren­dre une phrase pour un petit détail imper­cep­ti­ble à l’oreille d’un néo­phyte. Der­rière la vit­re, Liza écoute atten­tive­ment les indi­ca­tions qu’elle met aus­sitôt en appli­ca­tion. La sat­is­fac­tion se lit sur les vis­ages. Eric Taraud applau­dit aus­si. L’adaptateur du livret et des chan­sons en français est présent pen­dant tout l’enregistrement du disque, une présence qu’il estime indis­pens­able. « Je vois si les chanteurs n’ont pas de prob­lème avec les textes, s’il faut chang­er des mots quand ça ne sonne pas comme je l’avais prévu en écrivant » explique-t-il. Une fois les chan­sons enreg­istrées, les textes ne seront plus mod­i­fiés. Pour Eric Taraud, c’est impor­tant que les gens qui décou­vrent les chan­sons en écoutant le disque puis­sent retrou­ver la même chose sur scène.

Un son plus acous­tique que la ver­sion anglaise

Géral­dine Lar­rosa revient dans le stu­dio pour une ver­sion espag­nole de « Bam­boléo » . Même avec le casque sur la tête et mal­gré le peu d’espace dont elle dis­pose der­rière le micro, elle esquisse quelques pas de danse. San­drine Mouras, direc­trice de Stage Enter­tain­ment France, suit elle aus­si avec beau­coup d’attention les séances d’enregistrement. Elle s’inquiète d’une fin de phrase qu’elle trou­ve trop aiguë. Volo­dia la ras­sure en lui expli­quant que ce sera en har­monie avec les chœurs qui seront enreg­istrés plus tard par l’ensemble de la troupe. Venant de l’univers du disque, San­drine Mouras attache une grande impor­tance à l’enregistrement de l’album, à sa réal­i­sa­tion et à sa couleur musi­cale. « Mon atten­tion porte surtout sur l’interprétation des artistes » pré­cise-t-elle, « comme nous souhaitons dévelop­per dif­férentes chan­sons en télé et radio, nous essayons de leur don­ner un son plus « radio­phonique », moins live que lorsqu’elles seront jouées sur scène. Par rap­port à la ver­sion anglaise, nous allons vers une pro­duc­tion plus authen­tique, plus acous­tique avec une mise en avant des gui­tares ». Plusieurs sin­gles poten­tiels ont été iden­ti­fiés. Le pre­mier sera dif­fusé à par­tir de la mi-août tout comme le clip. « Nous hési­tons entre deux titres » nous con­fie San­drine Mouras, « ce sera de toute façon un sin­gle up tem­po (ryth­mé), c’est l’enregistrement et le ren­du du mix défini­tif qui nous fera choisir ». L’album sor­ti­ra le 26 octo­bre et un deux­ième sin­gle sera présen­té fin octo­bre juste avant la pre­mière du spectacle.

Volodia et Mike Dixon (c) Regard en Coulisse
Volo­dia et Mike Dixon © Regard en Coulisse

Dans le stu­dio, l’ambiance reste au tra­vail. Liza Pas­tor et Géral­dine Lar­rosa s’apprêtent à enreg­istr­er en duo « Djo­bi Djo­ba ». Nous les lais­sons répéter les har­monies accom­pa­g­nées par Mike Dixon au piano. Même si c’est déjà la fin de l’après-midi, la journée est loin d’être finie !

Décou­vrez aus­si notre reportage vidéo en studio.