
Après quelques mois assez creux en auditions, j’ai décidé de me rendre à celle-ci le 18 novembre dernier. Ma première surprise fût d’être rappelé pour passer le second tour car je ne parle pas très bien anglais, à tel point que je m’étais dit : « J’espère que je vais comprendre leur indications » ! Finalement, après ces deux étapes, on m’a demandé d’aller à Toronto pour la suite des auditions. J’en ai passé deux autres. On m’avait dit qu’on pensait à moi pour être la doublure de Galiléo mais, en fin de compte, on m’a attribué le premier rôle.
Parlez-nous de cette pièce.
La pièce contient 31 chansons de Queen, mais ça n’a rien à voir avec l’histoire de ce groupe. L’histoire se déroule en l’an 2302. La planète est contrôlée par « Killer Queen ». Tous les instruments de musique ainsi que la musique sont strictement interdits. Toute personne qui s’habille ou pense différemment de la masse est internée dans une prison-hôpital. C’est ce qui arrive à Galiléo, mon personnage, car dans sa tête résonent des paroles de vieilles chansons rock de Queen, des Beatles, des Pink Floyd. Par la suite, il se joint à un groupe de rebelles qui vont tenter de ramener la musique sur la Terre.
Avez-vous rencontré Brian May et Roger Taylor ?
Oui. J’ai passé ma dernière audition devant eux. J’étais très impressionné mais j’ai tout donné car je ne voulais pas partir en étant déçu de ma performance. Après ma première chanson, tout allait déjà beaucoup mieux. Ils sont vraiment très sympathiques, faciles d’approche. Malgré leurs succès, ils n’ont pas la grosse tête.
Avec We Will Rock You, vous faites un pas de plus dans le monde de la comédie musicale. Songez-vous à faire carrière exclusivement dans ce milieu ?
C’est un peu difficile, surtout au Québec, car l’offre est plutôt restreinte. Un artiste, pour survivre, doit être capable de se débrouiller dans, au moins, deux disciplines. Mais, si je suis en mesure de me tirer d’affaire en anglais et que des portes s’ouvrent, je n’hésiterai pas car j’adore la comédie musicale. J’ai d’ailleurs étudié dans ce domaine.
Racontez-nous votre participation à la comédie musicale Rent ?
Lors de ma formation à l’ESTHEM en octobre 2003, je me suis présenté aux premières auditions pour Rent et j’ai obtenu le rôle du premier Tom Collins francophone. J’ai dû m’arranger avec mon école pour quitter les cours le plus tôt possible. C’est une chance incroyable de sortir de l’école et de se retrouver sur scène avec des professionnels comme Lulu Hugues, entre autres. J’ai joué ce rôle pendant un mois et demi. Rent avait une très belle équipe.
Regrettez-vous que Rent n’ait pas eu le succès escompté ?
C’est certain que lorsqu’on met tout son coeur dans une pièce, on souhaite que ça aille le plus loin possible mais, parfois, c’est hors de notre contrôle. C’est peut-être le choix de la salle ou la publicité qui n’a pas touché le public cible. C’est peut-être aussi le jeu des comédiens. On ne sait pas. Il y a plusieurs raisons qui peuvent influencer le déroulement d’un spectacle. Je ne suis pas en mesure de dire ce qui n’a pas marché. Mais le fait que Rent n’ait pas tenu l’affiche longtemps, n’empêche pas le fait que ce fût une expérience enrichissante pour moi.
Et votre participation à la comédie musicale de Lynda Lemay ?
Ce fût très rapide. Rent se terminait le samedi, le lendemain, j’auditionnais pour Un éternel hiver et le lundi j’apprenais que j’avais le rôle. J’en étais très fier, j’ai obtenu deux contrats en l’espace de quatre mois. Parfois c’est une question de « timing » mais je pense que j’avais une bonne étoile et que j’étais à la bonne place, au bon moment. Nous avons fait environ 85 représentations dans 63 villes, si ma mémoire est bonne. Nous avons visité la France, la Belgique ainsi que la Suisse. J’y ai rencontré des gens extraordinaires. De plus, d’être entouré de gens comme Linda Lemay, Manon Brunet et Fabiola Toupin, je ne pouvais demander mieux.