
Yanick Lanthier, c’est la première fois que vous vous produisez en France dans un spectacle ?
Oui, c’est une grande première et j’en suis très heureux. Avant de venir, on nous avait avertis que le public français était peut-être un peu plus froid qu’au Québec, moins démonstratif, et en fait nous recevons un très bel accueil, très enthousiaste. C’est génial.
Comment êtes-vous arrivé sur Danse Sing ?
Enfant, j’ai fait beaucoup de chant choral puis des spectacles dans mon école. J’ai suivi des études de théâtre mais le chant me manquait beaucoup. A ce moment-là, il n’y avait pas d’école qui permettait de travailler les deux. A 18 ans, j’ai été engagé dans une première revue musicale qui faisait le tour du Québec et qui m’a permis d’aller au Japon. En septembre 2000, j’ai passé les auditions pour Danse Sing et j’ai commencé en janvier 2001 à Atlantic City au Caesar Palace, puis au Québec. Depuis, je fais régulièrement des périodes de trois mois avec ce spectacle.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce spectacle ?
Le contact avec les gens, nous sommes en interaction avec eux. J’aime changer de répertoire, de passer de Nat King Cole aux Backstreet Boys en passant par Elvis. J’ai un petit faible pour les années 50–60, les années rock’n roll. Et puis le spectacle évolue en permanence en fonction des réactions du public et des nouveautés musicales que nous souhaitons intégrer.
C’est aussi très physique…
Oui, c’est un vrai marathon ! On change tout le temps de costume en quelques secondes, c’est la course dans les coulisses. Sur scène, on se dépense aussi beaucoup. Moi j’adore ça, je bouge tout le temps, je saute partout. A Montréal, la personne qui était à la poursuite avait du mal à me suivre, elle m’appelait la sauterelle !
N’est-ce pas un peu frustrant de ne chanter que des extraits de chansons ?
Si, bien sûr. Mais le but du spectacle est d’aller des années 30 à nos jours. En 1h45, si nous interprétions intégralement les chansons, nous serions obligés de nous limiter. Disons que nous avons privilégié la quantité et la variété à l’intégralité.
Danse Sing est une revue musicale, c’est un genre qui semble très prisé au Québec…
Oui, il y en a beaucoup. D’ailleurs, entre deux périodes de Danse Sing, il m’arrive de jouer dans d’autres revues musicales. Ca marche très bien, c’est grand public, les gens connaissent déjà les chansons. Et puis ce sont des spectacles qui s’exportent facilement.
Comment réagissez-vous quand on vous dit que vous êtes la révélation du spectacle ?
C’est flatteur. Ca me dépasse un peu. La seule chose que je peux dire c’est que sur scène je donne tout ce que j’ai et j’aime ça. Si le public le ressent, ça me fait plaisir.
Vous avez été aussi la révélation de la version française de Rent — l’opéra rock — qui s’est montée à Montréal cet été, parlez-nous de cette expérience…
Il y a trois ans, lorsque j’étais à Atlantic City avec Danse Sing, j’en ai profité pour aller voir Rent à New York. Là, je suis tombé en amour avec ce spectacle. J’ai vraiment adoré. J’ai acheté le disque, je l’écoutais toujours dans ma voiture. Je n’ai entendu parler de la préparation de la version française à Montréal qu’un jour seulement avant les auditions ! J’ai aussitôt appelé la production. Ils ne voulaient pas me prendre, c’était trop tard. Finalement, à force de les harceler, ils ont fini par accepter de me faire passer à la fin de la journée. J’ai été rappelé plusieurs fois et ils m’ont donné le rôle de Mark. C’était celui que je voulais ! Jouer dans Rent à Montréal, c’était un rêve qui devenait réalité. Ce fut une magnifique expérience de travail avec le metteur en scène de New York. Comme j’étais le narrateur, j’avais aussi beaucoup de texte parlé, j’étais comme un poisson dans l’eau. J’aurais souhaité que cette aventure se prolonge et que le spectacle vienne ici en France.
Comment expliquez-vous que le spectacle n’ait pas mieux fonctionné ?
La communication a peut-être été un peu trop centrée sur le couple de Star Académiciens. Il y a des gens pour qui « Star Académie » n’est pas très inspirant… D’autre part, si on le compare au succès de Don Juan, il est clair que Rent est beaucoup moins grand public et les chansons moins radiophoniques.
Des projets après Danse Sing à Paris ?
Après Paris, il est possible que nous allions au Liban au printemps avant un retour à Montréal cet été. J’aimerais beaucoup rejouer dans une comédie musicale, c’est ça ma vraie passion. Je réfléchis également à un album. Mais je préfère attendre que la vague des Star Académiciens passe un peu au Québec. Ils occupent une grosse part du marché ! Etant membre de l’Union des Artistes, je n’ai pas le droit de faire Star Académie, de toute façon, ça ne m’intéresse pas. Je suis quelqu’un qui va beaucoup au gré du vent, ça m’a plutôt bien réussi jusqu’à présent.