Vous jouez actuellement dans Hommage à Grease, au Casino de Montréal. Parlez-nous de ce spectacle…
C’est un spectacle sans prétention qui relate les grands succès musicaux du film Grease , incluant aussi certains succès des années 50 et 60. C’est vraiment une revue musicale, un « happening ». Les gens s’amusent beaucoup lors de ce spectacle. Tout le monde a déjà vu ce film au moins une fois dans sa vie. C’est l’un des spectacles de jour qui fonctionne très bien au Casino de Montréal.
Vous avez eu l’occasion de jouer ce genre de revue dans des lieux très différents. Voyez-vous une différence entre les publics ?
Oui, il y en a une. Peut-être moins grande que ce que l’on peut s’imaginer. On se dit souvent qu’à tel endroit, le public est comme cela ou comme ceci mais ils finissent tous par se rejoindre. Lorsque le spectacle est bon, les gens se laissent aller. Je dirai qu’au Québec, le public est plus « poli ». Ce que je veux dire c’est, qu’ici, si le spectacle est moins bon, on va moins le laisser voir. On va quand même applaudir et faire des ovations tandis qu’ailleurs, souvent, les gens ne vont carrément pas applaudir. Au Québec, nous avons envie de montrer notre amour, même si nous n’avons pas apprécié. C’est notre côté latin.
Dans quelques jours, vous allez jouer dans Altar Boyz/les z’enfants de choeur. Comment décririez-vous cette comédie musicale ?
Lorsque j’ai été approché, on m’a dit que c’était l’histoire d’un boys band catholique. A ce moment, j’ai « disjoncté ». Je me disais : « Je ne veux pas faire de la propagande religieuse car ce n’est vraiment pas mon but ». Donc, j’ai hésité. Tout de même, je suis allé passer l’audition et j’ai appris à connaître le spectacle. Ce n’est vraiment pas ce que je pensais. Au contraire, c’est une histoire qui est très bien écrite et très drôle : un boys band, catholique, qui arrive à la dernière représentation d’une tournée nationale durant laquelle ils ont parcouru le pays pour sauver les âmes dans les salles. Ce boys band compte cinq membres, totalement différents. Nous avons Matthew, le leader, que j’incarne. Il y a Mark, qui est un peu plus excentrique, Juan, le « Latin » du groupe, Abraham, le Juif, et, finalement, Luc, le « dur ». C’est très stéréotypé. C’est une vraie comédie musicale. On y retrouve beaucoup de danse à la Backstreet Boys. J’ai vu Altar Boyz à New York et je comprends maintenant pourquoi ce spectacle tient l’affiche du Off-Broadway depuis trois ans !
Pourquoi les gens devraient absolument voir ce spectacle ?
Parce que c’est un spectacle qui est complet. Il touche tout le monde car il n’y a pas de discrimination. On ne rit pas de la religion. L’auditoire, qu’il soit « pur » catholique, athée ou autre, va se retrouver dans Altar Boyz/les z’enfants de choeur. La musique est entraînante et excellente. Ça se déroule comme un concert rock. L’interaction entre les personnages est elle aussi hilarante. C’est un spectacle qu’on a envie de revoir plus d’une fois.
Le fait de jouer ce rôle en deux langues différentes — soit en français et en anglais — ne vous déstabilisera pas un peu ?
J’ai hâte de voir (rires). Au début, on s’est concentrés sur la version anglophone. De mon côté, je suis plus francophone qu’anglophone. En fait, nous avons dans la troupe deux anglophones, deux francophones et un autre interprète qui est entièrement bilingue ! On me dit que, lors des représentations des Misérables à Montréal en 1990, des gens se promenaient avec des affiches, dans la salle, pour aviser que c’était une représentation soit en français ou en anglais. Il est certain que ça va être un vrai défi.
Croyez-vous qu’une comédie musicale au Québec peut fonctionner sans avoir une vedette pop comme tête d’affiche ?
Très bonne question. Je pense qu’il y a un travail à faire là-dessus. Honnêtement, ça semble être assez difficile car nous n’avons pas cette culture comme à Broadway ou même à Toronto où, à titre d’exemple, Yvan Pedneault (Rent, We Will Rock You) était un inconnu à son arrivée et qui, maintenant, connaît un succès incroyable. Ici, c’est différent. Je me souviens, lors des représentations de Notre-Dame de Paris, que certains spectateurs demandaient un remboursement lorsque les « vedettes » étaient absentes ce soir-là, et que des doublures les remplaçaient. Au Québec, les gens veulent voir comment se « débrouillent » leurs artistes préférés dans un autre style musical. D’après moi, si nous réussissons à emmener d’autres comédies musicales dans le genre d’Altar Boyz/les z’enfants de choeur, qui n’est pas à grand déploiement, et que nous essayons d’implanter cette culture-là ici, les gens vont s’y habituer. Il est certain que c’est toujours plus difficile de vendre un spectacle sans tête d’affiche.
Une tournée pour Altar Boyz/les z’enfants de choeur est-elle prévue ?
Dans la mesure où les représentations à Montréal se passeront bien, oui. Espérons-le. Je sais qu’il y a des pourparlers avec des gens de Québec, entre autres. Les producteurs (CETM) ont obtenu les droits pour le Québec et la région d’Ottawa (Ontario).
Est-ce que votre projet d’album est toujours d’actualité ?
Sérieusement, je ne sais pas encore. Je ne veux pas faire un album juste pour en faire un. Je veux m’impliquer totalement dans ce processus. Pour le moment, de toute façon, je n’ai pas le temps…
Quels sont vos projets ?
Actuellement, Altar Boyz/les z’enfants de choeur occupe une grande partie de mon temps. En plus, il y a l’Hommage à Grease, au Casino de Montréal. En juillet, je ferai aussi partie du spectacle Hollywood Movie Song qui sera présenté au Palace, à Granby. Il y aura peut-être une tournée canadienne qui suivra. Si rien d’autre ne se présente, je songerai, peut-être, à créer moi-même quelque chose. On verra…