Accueil Critique Yamato, les Tambours du Japon (Critique)

Yamato, les Tambours du Japon (Critique)

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Résumé : Ils sont dix et font réson­ner avec force, énergie, ent­hou­si­asme com­mu­ni­catif, leurs innom­brables tam­bours, quelques flûtes, ban­jos, cym­bales et instru­ments à cordes, qui occu­pent l’e­space comme immense décor d’instruments.

Fondé en 1993, le groupe Yam­a­to est l’im­age de son pays, mélange de spir­i­tu­al­ité, de tra­di­tion et de modernité.
S’ils s’in­spirent de la tra­di­tion ances­trale des tam­bours du Japon, où l’in­stru­ment fab­riqué dans le bois de l’ar­bre sacré est por­teur de la divinité, les musi­ciens s’ap­pro­prient la diver­sité et la richesse des dif­férentes cul­tures, des con­ti­nents pour mieux ravir le public.

Notre avis : Après un pre­mier pas­sage au Casi­no de Paris en 2008, la troupe Yam­a­to, les tam­bours du Japon, revi­en­nent sur cette même scène avec un nou­veau spec­ta­cle : Mat­suri. Dire que cet opus est d’une énergie com­mu­nica­tive et jubi­la­toire n’en refléterait qu’un aspect. Certes, on retient d’abord cette force, cette joie, cette exal­ta­tion qui s’élèvent avec puis­sance de ces « taïkos » mais le spec­ta­cle n’est en aucun cas un pré­texte à de per­for­mances vir­tu­os­es de per­cus­sions. Ici, la cul­ture japon­aise et notam­ment le shin­toïsme (reli­gion la plus anci­enne du Japon) imprèg­nent les tableaux d’une spir­i­tu­al­ité cer­taine.  Le son même du tam­bour, grave et mys­térieux, évoque déjà les tem­ples et les rites tan­dis que les musi­ciens se dis­ent « inspirés par le bat­te­ment de leur pro­pre cœur ». Une chose est sûre, la com­mu­nion, le partage — des artistes entre eux et avec le pub­lic — sont bien réels. Enfin, la pré­ci­sion, tant musi­cale, ryth­mique que gestuelle, est réglée au quart de sec­onde et est tout sim­ple­ment époustouflante.

Alors qu’on pour­rait crain­dre la monot­o­nie, Yam­a­to pro­pose des tableaux d’une var­iété sur­prenante. Jouant avec les com­bi­naisons d’in­ter­prètes (solos, duos, ensem­ble, etc) et d’in­stru­ments (tam­bours de dif­férentes tailles, cym­bales, flûtes japon­ais­es, shamisen, et même des « den­den daïko », jou­ets tra­di­tion­nels), le spec­ta­cle ne lasse jamais et s’of­fre de très nom­breuses et rafraichissantes incur­sions dans l’hu­mour… et même l’in­ter­ac­tiv­ité. Le pub­lic parisien, sou­vent blasé, s’en donne ici à cœur joie, à taper des mains, des pieds, lever les bras et pouss­er des cris, sous le regard amusé des artistes. Ce spec­ta­cle, tout pub­lic et uni­versel, est con­tagieux par son énergie et sa sincérité.

Note : une par­tie des recettes sera ver­sée à la Croix Rouge pour les vic­times du séisme et du tsuna­mi au Japon. Les artistes récolteront égale­ment vos dona­tions dans le hall, à la fin du spec­ta­cle. L’oc­ca­sion de faire un geste tout en assis­tant à un très beau spectacle.

A lire égale­ment, notre inter­view de Masa Ogawa, directeur artistique.