
Wolfgang Amadeus Mozart voit le jour en 1756 à Salzbourg. Il révèle très jeune des dons prodigieux pour la musique et son père Leopold, lui même musicien averti, entreprend bien vite de les cultiver. Enfant, il parcourt les grandes cours d’Europe, qui réclament le jeune pianiste surdoué. Attiré par la composition, il s’attaque à tous les genres musicaux : sonates, musique de chambre, concertos, musique religieuse, et opéra. Ses premières expériences dans ce dernier domaine sont précoces et cocasses (Appolon et Hyacynte, La finta semplice). En effet, il met en musique des drames et des histoires d’amour que son esprit d’enfant ne peut pas comprendre ! Qu’importe, la grâce de l’écriture musicale est déjà là.
Un enfant prodige, un adulte prodigieux
Après avoir acquis un solide bagage musical et une riche expérience de compositeur et d’interprète, il s’affranchit de la pesante tutelle de son père, puis de celle son grand protecteur du moment le prince-archevèque de Salzbourg, Colloredo, en 1782. A cette époque, un musicien restait attaché à une cour qui lui assure subsistance et travail. Mozart brise ce carcan et entreprend de vivre de sa musique au gré des commandes, en libéral, en quelque sorte.
Dans le domaine de l’opéra, il sacrifie aux canons des années 1770, en particulier l’opéra seria : le grand drame avec moult personnages historiques écrasés par le poids du destin. Avec Idomeneo (1781), le génie de Mozart trouve ses marques à travers une musique qui, quoi qu’il arrive, reste fraîche tout en épousant les contours psychologiques des protagonistes.
L’année de son mariage en 1782, il compose et fait représenter en présence de l’empereur Joseph d’Autriche L’enlèvement au sérail sur un texte en allemand. Il remporte un vif succès, alors qu’à ce moment l’opéra italien domine largement la scène lyrique. Il peut voir grand. En 1785, il fait une rencontre décisive en la personne d’un original, un prêtre défroqué vaguement aventurier : Lorenzo da Ponte. Ils s’accordent vite à dépoussiérer l’opéra engoncé dans des conventions pesantes. Da Ponte obtient l’accord de l’Empereur pour adapter la sulfureuse comédie satirique Le mariage de Figaro, sous une forme édulcorée.
Pauvre, malade et abandonné de tous
L’opéra titré Les noces de Figaro (1786), pour le distinguer de la pièce de Beaumarchais, est un succès à Vienne et surtout un triomphe à Prague. Ceci vaut aux auteurs d’obtenir une nouvelle commande, qui deviendra le superbe Don Giovanni (1787), tiré de la vie du séducteur Don Juan. Hélas, suite à une cabale menée par des rivaux jaloux et aussi parce que les goûts du public changent, Mozart cesse d’être à la mode. Il parvient néanmoins à décrocher la commande de Cosi fan tutte (1789), sur un sujet prétendument imposé par l’Empereur lui-même: par défi, deux fiancés se déguisent pour séduire l’aimée de l’autre. Cette comédie légère de couples croisés possède un parfum tragique. En effet durant la composition de l’opéra, la situation financière et sociale du cmpositeur ne cesse de se dégrader au point de menacer sa santé. Mais son génie n’est pas entamé.
Marginalisé, Mozart vit péniblement d’expédients et de musique. Contacté par le comédien de théâtre Emanuel Schickenader, il consacre une grande énergie à composer le réjouissant La Flûte Enchantée, le premier opéra d’essence germanique de Mozart et précurseur à bien des égards de l’opéra allemand. L’opéra est truffé de symboles du monde des francs-maçons pour lesquels il montre une grande sympathie. Leurs idées progressives sont aussi les siennes. Mozart meurt prématurément dans la pauvreté en 1791 et son corps finit dans la fosse commune.
Mozart a consacré sa vie entière à la musique et laisse un catalogue d’oeuvres considérable. L’unanimité à le consacrer comme un musicien génial et touche à tout se fit très vite. Sans la révolutionner, il a amené la musique de son époque à la perfection formelle. Ses opéras de la maturité sont des références incontournables dans le catalogue de l’opéra. Ils montrent une grande acuité psychologique sans se départir d’une grâce et d’une beauté quasi-divines qui les rendent immortels.
Liste des grands opéras de Mozart
1781 — Idomeneo (Idoménée). Livret de l’Abbé Giambattista Varesco
1781 — Die Entführung aus dem Serail (L’enlèvement au sérail). Livret de Gottlieb Stéphanie
1786 — Le nozze di Figaro (Les noces de Figaro). Livret de Lorenzo da Ponte
1787 — Don Giovanni. Livret de Lorenzo da Ponte
1789 — Cosi fan tutte (1789) Livret de Lorenzo da Ponte
1791 — La Clemenza de Tito (La Clémence de Titus). Livret de Caterino Tommaso Mazzola
1791 — Die Zauberflöte (La flûte enchantée). Livret de Emanuel Schickenader