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West Side Story en concert (Critique)

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Musique : Leonard Bernstein
Paroles : Stephen Sondheim
Tran­scrip­tion et direc­tion musi­cale : Gérard Lecointe
Mise en espace : Jean Lacornerie
Illus­tra­tion : Éti­enne Guiol
Scéno­gra­phie : Bruno de Lavenère

Avec
— Les Solistes de Lyon-Bernard Tétu :
Fran­cis Alib­ert, Per­rine Madoeuf, Landy Andri­amboavon­jy, Svetli Chaumien
— Les Per­cus­sions Claviers de Lyon :
Raphaël Aggery, Sylvie Aubelle, Jérémy Dail­let, Gilles Dumoulin, Gérard Lecointe
— Piano : Fab­rice Boulanger

Notre avis :

West Side Sto­ry en con­cert se présente comme un pari auda­cieux, voire déraisonnable. Trois créa­teurs se sont engagés dans cette aven­ture : Jean Lacorner­ie, Gérard Lecointe et Bernard Têtu. Jean Lacorner­ie, désor­mais à la tête du théâtre de la Croix-Rousse à Lyon, est un habitué de la mise en scène de musi­cals de Broad­way. Gérard Lecointe a imag­iné dès 1986 une ver­sion inédite de West Side Sto­ry adap­tée à son ensem­ble, les Per­cus­sions Claviers de Lyon. Enfin, le créa­teur des Choeurs et Solistes de Lyon-Bernard Têtu offre les voix de qua­tre chanteurs de sa formation.

West Side Sto­ry est totale­ment revis­ité pour l’oc­ca­sion. L’orches­tra­tion a donc été retra­vail­lée pour un ensem­ble de per­cus­sions, sans trompettes ou vio­lons. Cette idée a pri­ori sur­prenante se révèle être un des points forts de cette adap­ta­tion de l’oeu­vre de Stephen Sond­heim et Leonard Bern­stein. Les vibra­phones, xylo­phones ou marim­bas appor­tent selon les séquences une tonic­ité ou une douceur fort appré­cia­bles. Un piano se joint égale­ment à cet ensem­ble de per­cus­sions. La mise en espace assurée par Jean Lacorner­ie est à la fois sim­ple en apparence et sub­tile, l’orchestre étant par exem­ple mis en avant sur scène sans effac­er les inter­prètes vocaux. Des pro­jec­tions sobres per­me­t­tent de restituer un univers urbain sur scène sans autre décor.

Les chan­sons sont sous-titrées, per­me­t­tant de ne pas per­dre le sens et la portée de ces clas­siques de Broad­way et d’Hol­ly­wood. Des descrip­tions de scènes et des dia­logues de tran­si­tions sont égale­ment pro­jetés dans un for­mat proche de la bande dess­inée. Ce choix, qui est bon en soi, pour­rait pour­tant être amélioré dans sa forme. Les textes sont en effet par­fois longs et trop détail­lés dans ce con­texte. La lec­ture finit par desservir quelque peu l’é­coute des excel­lentes séquences instru­men­tales jouées par les per­cus­sion­nistes. Que dire des inter­prètes vocaux ? Fab­rice Alib­ert, Landy Andri­amboavon­jy, Svetli Chau­mien et Per­rine Madoeuf sont à la hau­teur du réper­toire de haute volée qui leur est offert. On oublie tout sim­ple­ment à cer­taines repris­es qu’on est bel et bien dans une salle française et non pas sur une scène anglo-saxonne…

Cette con­ju­gai­son de tal­ents fait de West Side Sto­ry en con­cert une véri­ta­ble réus­site. On est au final sur­pris d’avoir presque « oublié » le temps de la représen­ta­tion qu’un des points car­ac­térisant l’oeu­vre orig­i­nale, c’est-à-dire la danse, est absent dans cette ver­sion ! On ne peut que souhaiter à cette adap­ta­tion made in Lyon d’être accueil­lie dans de nom­breuses salles français­es et de voir sa tournée de début 2012 pro­longée ou renouvelée.