Virginie Perrier, quelle est votre formation ?
J’ai commencé par suivre des cours de danse au Centre des Arts Vivants. Après avoir obtenu le diplôme d’Etat de professeur de danse en jazz, je me destinais à l’enseignement. En parallèle, j’ai commencé à prendre des cours de chant, d’abord au conservatoire d’Issy-les-Moulineaux, puis en cours particuliers, ainsi que des cours de claquettes. La comédie musicale me passionnait déjà !
Racontez-nous un peu votre parcours…
Je dois dire que tous les contrats, les rencontres, les expériences que j’ai connus m’ont à chaque fois fait avancer et progresser. J’ai commencé par travailler six mois dans un hôtel au Japon. Ce fut très formateur, tant sur le plan personnel qu’artistique. Par la suite, aimant beaucoup voyager, je n’ai pas pu résister à l’opportunité de chanter sur des paquebots de croisière. Ce fut un véritable bonheur de pouvoir faire son métier tout en visitant différents pays ! J’ai ensuite décroché mes premiers contrats parisiens en intégrant le choeur de Chantons sous la pluie au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Ma première comédie musicale ! Deux ans plus tard, Patrick Haudecoeur m’a offert mon premier rôle sur une scène parisienne avec Frou-Frou les Bains. Quelle chance d’avoir joué dans deux spectacles qui ont reçu le Molière du meilleur spectacle musical. Bien évidemment, la dernière expérience qui m’a beaucoup marquée fut Blanche-Neige. Je remercierai toujours Jean-Luc Moreau de m’avoir confié le rôle de la méchante reine.
Quelle est l’expérience qui vous a le plus marquée ?
L’expérience de Frou-Frou les Bains a été très excitante. C’était un challenge au quotidien de jouer aux côtés de comédiens avec un tel parcours. J’ai particulièrement apprécié d’être dirigée par Jacques Décombes. De plus, Patrick Haudecoeur avait toujours le mot pour rire, ce qui me détendait beaucoup.
L’expérience de Blanche-Neige a été également très enrichissante car c’était la première fois que j’incarnais le rôle d’une méchante. Jean-Luc Moreau m’a permis d’explorer d’autres facettes de moi-même que je ne soupçonnais pas.
Comment la comédie musicale est-elle entrée dans votre vie ?
Déjà enfant, j’étais émerveillée et je rêvais devant Mary Poppins , La mélodie du bonheur… Mais c’est surtout à partir du moment où j’ai suivi ma formation de danse que je me suis de plus en plus intéressée à ce genre avec West Side Story et les films de Gene Kelly et Fred Astaire. J’étais subjuguée, et je le suis encore, par leur talent. Depuis, je suis allée plusieurs fois à Londres et en Allemagne pour en découvrir d’autres !
Vous avez interprété le rôle de la méchante reine. Racontez-nous comment on appréhende un rôle de « méchante » ?
Ayant joué auparavant essentiellement des rôles de jeunes premières, j’ai d’abord pensé le rôle plus en tant que « femme mûre », ayant du vécu. D’ailleurs, en répétitions, le fait de mettre des chaussures à talons hauts m’aidait à travailler en ce sens. Jean-Luc Moreau m’aiguillait tout en laissant de la liberté, tout comme pour les autres rôles. C’était très épanouissant d’utiliser des facettes inexplorées jusqu’alors comme la séduction (avec le Prince), la froideur et le mépris (avec Blanche-Neige), l’hystérie, l’autorité, l’angoisse de vieillir, l’état de petite vieille en sorcière, et même , pour certains moments, trouver un côté drôle au personnage. Dans le dernier air qu’elle chante, c’est le seul moment où je pouvais lui donner un côté plus humain. Ce n’était pas évident au début de jongler entre tous ces sentiments mais une fois la cohésion trouvée, quel pied de donner du relief à ce personnage qui n’est pas que méchant mais tout ça à la fois !
Quelle était la réaction du public ?
Rien ne vaut la spontanéité des enfants ! Ils réagissent à tout. Quel contraste entre les répétitions et les représentations : la première fois qu’ils entendaient mon rire, j’entendais « Non, ne mange pas la pomme Blanche-Neige ! ». Pendant la dernière chanson où la reine fait un bilan avant de mourir en se demandant si elle est vraiment méchante, tous les soirs les enfants criaient : « oui, tu es méchante ! ». C’était beau de voir comme les enfants y croyaient. Pour vous dire, j’étais même huée au moment des saluts. Au début, ça fait bizarre, mais c’était la meilleure récompense, je crois.
Que s’est-il passé depuis Blanche-Neige ?
J’ai été contactée pour jouer dans différentes opérettes comme Phi Phi, Les mousquetaires au couvent, Victoria et son Hussard et Le Rosier de Madame Husson. J’avoue que ce genre de spectacle est très formateur car il faut être très vite efficace, et intégrer rapidement la mise en scène et la chorégraphie.
Qu’est-ce qui vous plaît dans Singin’ in Paris ?
Ce qui me séduit d’abord, c’est que nous chantons sans micro, simplement accompagnés par un pianiste. J’aime les chansons à texte, tantôt drôles, tantôt mélancoliques, la proximité du public et cette ambiance intime. La mise en scène d’Hervé Devolder apporte un côté humoristique et parfois décalé que j’apprécie également beaucoup.
Vous avez joué les rôles de jeunes premières, les méchantes… Quels rôles recherchez-vous maintenant ?
En fait, je ne recherche pas autre chose en particulier ; je ne suis pas encore lassée. Mais il est vrai que cela ne me déplairait pas d’interpréter un rôle comique ou même dramatique. Avis aux metteurs en scène ! (rires)
Quels sont vos projets a venir ?
Mes projets sont plus de l’ordre du personnel car j’attends un heureux événement. Ça y est, c’est dit ! Mes choix professionnels s’adapteront en fonction !