
Comment est née votre vocation ?
Je suis de formation classique. Le conservatoire — percussion classique et culture musicale — je suis tombée dedans à l’âge de six ans et, bien des années plus tard, après avoir découvert le jazz et la bossa nova, j’en sors à peine ! Ma vocation pour la scène vient de ma tendre jeunesse. J’ai commencé par chanter devant la glace… du Pauline Ester ! Puis j’ai eu la chance de rencontrer des gens formidables qui m’ont offert mes premiers émois d’artiste : des soli d’improvisation jazz au milieu d’un groupe de chant choral. A douze ans, j’avais déjà l’impression d’être une meneuse de revue !
Le rêve de la scène est devenu réalité bien après, à la fin des années 90, quand j’ai tenu le rôle d’Axelle dans la comédie musicale Carpe Diem, une fille rebelle dans une ambiance digne de Starmania. On jouait à Narbonne mais on a fait une date à l’Olympia. Oui, une seule, mais quel souvenir incroyable pour une fille de 18 ans !
Comment en êtes-vous venue au répertoire de Marie Dubas, Yvette Guilbert et Yvonne Printemps ?
En parallèle de mes récitals lyriques et mes spectacles de bossa nova a capella, j’ai adopté un large répertoire de chansons françaises dans un cabaret parisien, le Canotier du Pied de la Butte mais c’est pour le Festival « Les Lyricales » à Molitg, qu’un jour, on m’a passé une commande pour un concert thématique sur la Belle Epoque. C’est là que j’ai découvert ces artistes qui m’ont autant touchée par l’intensité avec laquelle elles ont marqué leur époque que par les qualités intemporelles de leurs chansons. Yvette Guilbert se disait « diseuse du siècle » et elle le faisait avec esprit et audace. C’est un immense honneur de pouvoir faire revivre ses chansons sur scène et, comme le dit le sous-titre de C’est toujours ça de pris, un vibrant hommage.
Avec Stéphane Ly-Cuong qui met en scène le spectacle, nous avons sélectionné et assemblé quelques-unes des chansons les plus représentatives du répertoire des trois artistes autour d’une trame moderne. C’est une tranche de vie d’une jeune femme d’aujourd’hui avec ses joies et ses angoisses, une histoire qui ne se prend jamais totalement au sérieux. Il doit y avoir une part autobiographique là-dedans, car je me sens parfaitement à l’aise dans le rôle ! En plus, j’adore le tout petit Théâtre de l’Ile Saint-Louis et la proximité avec le public qu’il permet.
Quels sont vos projets ?
J’aimerais vraiment pousser plus loin mon exploration de la Belle Epoque. J’ai le sentiment profond que C’est toujours ça de pris ! n’est que le début d’une belle aventure. Si le bouche-à-oreille fonctionne bien pour nos prochaines dates (de 4 au 9 septembre), j’imagine plein d’extensions possibles pour le spectacle : plus de musiciens et d’autres personnages. Secrètement, je rêve aussi d’interpréter une des trois chanteuses au cinéma, si un film se montait, leurs vies exceptionnelles le mériteraient amplement ! Mais il me faudra d’abord trouver un agent pour accéder à un rôle au cinéma, je n’en ai toujours pas… vous pourriez peut-être passer un appel dans l’article ? (rires)