Quelle est votre formation ?
J’ai commencé par des études classiques au Conservatoire de Toulouse, j’ai ensuite intégré pendant deux ans la compagnie Figaro & Co. Puis, je suis parti pour Londres, un peu à l’aventure et j’ai eu la chance d’être admis au London Studio Center. J’y ai suivi une formation intensive de danse, de chant et de comédie. J’ai directement enchaîné avec la tournée anglaise de Hair, et j’ai ensuite interprété pendant un an le rôle de Galoche dans la comédie musicale Martin Guerre de Boublil et Schönberg. Au total, je suis resté quatre ans à Londres, quatre ans de bonheur !
Comment s’est passée votre expérience de Galoche dans Martin Guerre ?
La tournée a duré un an. L’organisation était plus que huilée : là-bas, les horaires sont respectés à la minute près ! C’était ma première grosse production et je l’ai vécue très intensément. Les répétitions ont duré six semaines. Il y a eu beaucoup de larmes, d’émotion et d’évolution aussi ! Le spectacle étant une création, les compositeurs et auteurs apportaient des changements au fur et à mesure. Le metteur en scène nous a encouragés à faire des recherches personnelles sur cette période, sur les conditions de vie, les superstitions de l’époque, le statut des femmes, le poids du village sur la vie de chacun, etc. Nous partagions le résultat de ces recherches lors des répétitions et cet échange m’a permis de rentrer à fond dans mon personnage.
Qu’en avez-vous retiré ?
Le don de soi : se donner à 110 %.
Ce fut une expérience très forte que j’ai vécue comme un rêve. J’ai appris à écouter, à faire confiance aux directives d’un metteur en scène sans les remettre en question.
Comment s’est passé votre retour en France ?
Je suis parti car j’ai eu peur de m’enfermer dans le seul registre des comédies musicales, je ne voulais pas devenir une sorte de «fonctionnaire artistique».
Ce fut difficile car il m’a fallu renouer tous les contacts avec le milieu artistique français et cela m’a pris du temps.
J’ai décroché un rôle dans Chantons sous la pluie à l’Opéra Royal de Wallonie. J’ai ensuite joué dans Anges et Démons, une création de Laurent Couson et Dorine Hollier produite par Radio France. J’ai aussi rejoué Hair, mais cette fois-ci en version française, dans le rôle de Berger à La Halle aux Grains de Toulouse.
Vous faites partie de la troupe des Enfants du soleil, la nouvelle comédie musicale de Barbelivien et Assous. Quel rôle interprétez-vous ?
J’incarne Mohammed Cherifi : un père musulman harki. Ce rôle me touche particulièrement car mon père est d’Alger et ma mère marocaine. C’est comme si j’avais non seulement un contrat artistique, mais aussi humain avec ce spectacle. Mes parents, qui sont très pudiques, ne m’avaient jamais raconté ce qu’ils avaient vécu. Un jour, je leur ai fait écouté l’album des Enfants du soleil et ils ont fondu en larmes. Ce soir-là, ils m’ont enfin raconté leur périple jusqu’en France.
Comment est l’ambiance au sein de la troupe ?
Nous nous sommes rencontrés lors de l’enregistrement de l’album mais nous ne commençons les répétitions que le 9 août prochain à Marseille. Le contact passe déjà très bien. Nous envisageons de faire des soirées de projection de films sur la guerre d’Algérie. J’ai hâte que l’on commence !
L’attente est-elle difficile à gérer ?
Et comment ! J’ai décroché ce contrat il y a un an ! Il me faut vivre pendant cette année tout en sachant que j’ai signé une exclusivité… J’ai dû me désengager de certains projets, c’est une organisation difficile à gérer.
Vous participez aussi aux Musical’s Friends ?
Je suis très flatté que l’équipe de Musical’s Friends m’ait contacté, c’est un vrai plaisir de chanter avec eux. J’aime ce genre de spectacles tourné vers l’artiste et la comédie musicale. Le thème sera « Les amours contrariées » aves des extraits de Liaisons, Sugar, Nine, Into the woods, Sunset Boulevard, Chess, A little night music…
Quels sont vos projets ?
Je travaille sur mon album, je vais essayer de trouver un style entre la variété et le pop-rock. J’essaye de faire des rencontres en ce sens et je compte bien sûr sur Les Enfants du soleil pour m’amener à faire d’autres. Tout est lié et vous savez, je crois beaucoup aux rencontres…