Accueil Talent à suivre Valery Rodriguez — Un enfant du soleil

Valery Rodriguez — Un enfant du soleil

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Valéry Rodriguez ©DR
Valéry Rodriguez ©DR

Quelle est votre formation ?
J’ai com­mencé par des études clas­siques au Con­ser­va­toire de Toulouse, j’ai ensuite inté­gré pen­dant deux ans la com­pag­nie Figaro & Co. Puis, je suis par­ti pour Lon­dres, un peu à l’aven­ture et j’ai eu la chance d’être admis au Lon­don Stu­dio Cen­ter. J’y ai suivi une for­ma­tion inten­sive de danse, de chant et de comédie. J’ai directe­ment enchaîné avec la tournée anglaise de Hair, et j’ai ensuite inter­prété pen­dant un an le rôle de Galoche dans la comédie musi­cale Mar­tin Guerre de Bou­blil et Schön­berg. Au total, je suis resté qua­tre ans à Lon­dres, qua­tre ans de bonheur !

Com­ment s’est passée votre expéri­ence de Galoche dans Mar­tin Guerre ?
La tournée a duré un an. L’or­gan­i­sa­tion était plus que huilée : là-bas, les horaires sont respec­tés à la minute près ! C’é­tait ma pre­mière grosse pro­duc­tion et je l’ai vécue très inten­sé­ment. Les répéti­tions ont duré six semaines. Il y a eu beau­coup de larmes, d’é­mo­tion et d’évo­lu­tion aus­si ! Le spec­ta­cle étant une créa­tion, les com­pos­i­teurs et auteurs appor­taient des change­ments au fur et à mesure. Le met­teur en scène nous a encour­agés à faire des recherch­es per­son­nelles sur cette péri­ode, sur les con­di­tions de vie, les super­sti­tions de l’époque, le statut des femmes, le poids du vil­lage sur la vie de cha­cun, etc. Nous parta­gions le résul­tat de ces recherch­es lors des répéti­tions et cet échange m’a per­mis de ren­tr­er à fond dans mon personnage.

Qu’en avez-vous retiré ?
Le don de soi : se don­ner à 110 %.
Ce fut une expéri­ence très forte que j’ai vécue comme un rêve. J’ai appris à écouter, à faire con­fi­ance aux direc­tives d’un met­teur en scène sans les remet­tre en question.

Com­ment s’est passé votre retour en France ?
Je suis par­ti car j’ai eu peur de m’en­fer­mer dans le seul reg­istre des comédies musi­cales, je ne voulais pas devenir une sorte de «fonc­tion­naire artistique».
Ce fut dif­fi­cile car il m’a fal­lu renouer tous les con­tacts avec le milieu artis­tique français et cela m’a pris du temps.
J’ai décroché un rôle dans Chan­tons sous la pluie à l’Opéra Roy­al de Wal­lonie. J’ai ensuite joué dans Anges et Démons, une créa­tion de Lau­rent Cou­son et Dorine Hol­lier pro­duite par Radio France. J’ai aus­si rejoué Hair, mais cette fois-ci en ver­sion française, dans le rôle de Berg­er à La Halle aux Grains de Toulouse.

Vous faites par­tie de la troupe des Enfants du soleil, la nou­velle comédie musi­cale de Bar­be­liv­ien et Assous. Quel rôle interprétez-vous ?
J’in­car­ne Mohammed Cher­i­fi : un père musul­man har­ki. Ce rôle me touche par­ti­c­ulière­ment car mon père est d’Al­ger et ma mère maro­caine. C’est comme si j’avais non seule­ment un con­trat artis­tique, mais aus­si humain avec ce spec­ta­cle. Mes par­ents, qui sont très pudiques, ne m’avaient jamais racon­té ce qu’ils avaient vécu. Un jour, je leur ai fait écouté l’al­bum des Enfants du soleil et ils ont fon­du en larmes. Ce soir-là, ils m’ont enfin racon­té leur périple jusqu’en France.

Com­ment est l’am­biance au sein de la troupe ?
Nous nous sommes ren­con­trés lors de l’en­reg­istrement de l’al­bum mais nous ne com­mençons les répéti­tions que le 9 août prochain à Mar­seille. Le con­tact passe déjà très bien. Nous envis­ageons de faire des soirées de pro­jec­tion de films sur la guerre d’Al­gérie. J’ai hâte que l’on commence !

L’at­tente est-elle dif­fi­cile à gérer ?
Et com­ment ! J’ai décroché ce con­trat il y a un an ! Il me faut vivre pen­dant cette année tout en sachant que j’ai signé une exclu­siv­ité… J’ai dû me désen­gager de cer­tains pro­jets, c’est une organ­i­sa­tion dif­fi­cile à gérer.

Vous par­ticipez aus­si aux Musi­cal’s Friends ?
Je suis très flat­té que l’équipe de Musi­cal’s Friends m’ait con­tac­té, c’est un vrai plaisir de chanter avec eux. J’aime ce genre de spec­ta­cles tourné vers l’artiste et la comédie musi­cale. Le thème sera « Les amours con­trar­iées » aves des extraits de Liaisons, Sug­ar, Nine, Into the woods, Sun­set Boule­vard, Chess, A lit­tle night music

Quels sont vos projets ?
Je tra­vaille sur mon album, je vais essay­er de trou­ver un style entre la var­iété et le pop-rock. J’es­saye de faire des ren­con­tres en ce sens et je compte bien sûr sur Les Enfants du soleil pour m’amen­er à faire d’autres. Tout est lié et vous savez, je crois beau­coup aux rencontres…