La chanteuse d’opérette Paulette Merval est décédée dans la nuit de samedi à dimanche à Bordeaux des suites d’une longue maladie, à l’âge de 88 ans, quelque deux ans après son mari et son partenaire à la scène Marcel Merkès, a‑t-on appris lundi auprès de sa famille.
Paulette Merval, de son vrai nom Riffaud, était née le 3 novembre 1920 à La Roche-Chalais (Dordogne) et avait passé toute son enfance à Aubeterre (Charente). C’est au conservatoire de Bordeaux que le duo le plus célèbre de l’opérette s’était rencontré. Leur passion commune, à elle et à Marcel, c’était la musique, le chant. Lui obtient le premier prix d’opéra, elle, celui de violon. Pour eux, ce sera l’opérette, un genre encore à la mode jusqu’en 1970.
Ils franchiront toutes les modes, avec leur sens de l’humour et une gentillesse jamais démentis. Ils souriaient tout le temps, amoureux à 80 ans comme à 20 ans. Le public saura les estimer à leur juste valeur, et les plus grands directeurs artistiques feront appel à eux.
Au total, le couple a donné quelque 11 000 concerts lyriques ensemble, sans doute un record. En 1974, ils chantent Doutchka de Charles Aznavour, et lancent un spectacle, Nos amours d’opérette , qui les conduira à l’Olympia en 1984 pendant trois semaines. Ils feront de longs adieux, mais seule la maladie les fera quitter la chanson.
Marcel Merkès, qui avait participé à la version française du musical Annie Get Your Gun (Annie du Far-West au Châtelet) a donné quelque 14.000 représentations lyriques —un record— en France et Paulette Merval environ 12.000. Ensemble, ils sont montés sur scène 11.000 fois.
« En une année, en 1957, mes parents ont donné 408 représentations des Amants de Venise à Mogador, les plus petites années, c’étaient 375 représentations », a déclaré à l’AFP leur fils, Alain Merkès, conseiller artistique en charge de la direction de scène au Grand Théâtre de Bordeaux.
Paulette Merval avait été décorée de la Légion d’honneur et était commandeur des Arts et Lettres.
Source : AFP/Jef