Une Faille (Critique)

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Une FailleCon­cep­tion et mise en scène : Math­ieu Bauer
Texte : Sophie Maurer
Scé­nario : Sylvie Coquart-Morel et Cécile Vargaftig
Com­po­si­tion musi­cale : Syl­vain Cartigny
Assis­tante à la mise en scène : Anne Soisson
Scéno­gra­phie et lumière : Jean-Marc Skatcho
Cos­tumes : Nathalie Raoul assistée d’Isabelle Blanc
Vidéo : Stéphane Lavoix assisté de Mathilde Bertrandy
Son : Dominique Bataille
Dra­maturgie et regard extérieur : Marie-José Malis
Avec : Joris Avo­do (Nabil / Le col­lègue d’Hugo), Pierre Baux (Octave / Le Chef des Pom­piers / Le Maire), Daniel Laloux (Jacques), Chris­tine Gag­nieux (Nathalie / La serveuse), Matthias Gir­big (Hugo), Lou Mar­tin-Fer­net (Pas­cale / Une mil­i­tante) Syl­vain Car­tigny (gui­tares, chant), Stan Valette (sam­pler) et les voix de André Wilms et Chris­t­ian Ménauge
Le spec­ta­cle est rejoint, selon les représen­ta­tions, par un Choeur citoyen, issu des ate­liers dirigés par Math­ieu Bauer et Anne Soisson

Notre avis :

Un immeu­ble s’ef­fon­dre sur une mai­son de retraite, provo­quant plusieurs morts et coupant du monde extérieur cinq per­son­nes pris­es au piège sous les décom­bres. Ces indi­vidus vont vivre un dif­fi­cile huis-clos dans l’at­tente des sec­ours alors que la ten­sion est vive à l’ex­térieur entre agi­ta­tion poli­tique, médi­a­tique et sociale. C’est sous la forme d’un feuil­leton théâ­tral qu’Une Faille — Sai­son 1 est mis en scène. Math­ieu Bauer respecte les codes du genre, du découpage par épisodes — avec générique à la clé — aux nom­breux rebondisse­ments et effets de sus­pense. Il use égale­ment fréquem­ment de la vidéo, notam­ment avec des séquences filmées et pro­jetées en direct, per­me­t­tant de vari­er les angles de vue. La musique jouée et chan­tée sur scène inter­vient égale­ment comme une belle forme de bande originale.

Le for­mat de feuil­leton théâ­tral est un des atouts d’Une Faille — Sai­son 1 qui est sou­vent pas­sion­nant, en par­ti­c­uli­er dans sa pre­mière par­tie, don­nant envie d’en savoir plus sur la suite des événe­ments, y com­pris pen­dant l’en­tracte. Une Faille ne se lim­ite toute­fois pas à la dimen­sion de diver­tisse­ment, posant plusieurs inter­ro­ga­tions sur des faits économiques, soci­aux et urbains. Les dia­logues con­trastent alors — par­fois un peu trop — avec le rythme des tableaux impli­quant les vic­times de l’ef­fon­drement. Les derniers épisodes sem­blent plus longs et plus lents que les pre­miers (env­i­ron 3h30 au total) mais cette sai­son 1 d’Une Faille demeure une belle sur­prise. La diver­sité des per­son­nages et la qual­ité des comé­di­ens leur don­nant vie con­tribuent à ce bilan posi­tif. Après cette décou­verte, on peut atten­dre avec ent­hou­si­asme de suiv­re la sai­son 2 d’Une Faille (lancée récem­ment sur d’autres scènes).