Accueil Critique Ubu roi (Critique)

Ubu roi (Critique)

0

unnamedAuteur : Alfred Jarry
Mise en Scène : Valéry Forestier
Avec : Sab­ri­na Amen­gual, Michaël Egard, Valéry Foresti­er 
Scéno­gra­phie : Valéry Forestier

Durée : 1h15

Car­i­ca­ture de la gou­ver­nance des puis­sants, Ubu Roi racon­te l’ac­ces­sion au pou­voir du Père Ubu, poussé par sa femme au meurtre du roi Venceslas.

Trois comé­di­ens-mar­i­on­nettes, comé­di­ens-troncs, refab­riquent l’épopée dans leur machine à spec­ta­cle, petit « téléciné­matographe » vivant, con­vo­ca­teurs d’un mon­strueux bes­ti­aire de tyrans, d’ac­ces­soires à hurler de peur, de palais, de grottes, de pou­voir et de vio­lence mélangés.

Le site du spec­ta­cle.

Notre avisUbu roi présen­té dans un castelet avec les trois comé­di­ens face au pub­lic durant 1h15, voilà la bonne idée de cette troupe bre­tonne pour don­ner un nou­veau souf­fle au texte de Jar­ry. S’il est vrai que le texte en ques­tion a pris un gen­til coup de vieux, le con­tenu reste hélas d’actualité. La verve de Jar­ry à dézinguer le pou­voir se trou­ve, donc, joli­ment servie par ce trio d’acteurs qui, tout de noir vêtu, inter­prète tous les per­son­nages de cette farce énorme. Le tout ponc­tué de quelques inter­mèdes télévisés, his­toire égale­ment d’épingler le jour­nal­isme à la botte du pou­voir en place. Nulle référence ici à Ubu tel que le dessi­na son créa­teur, avec son gros ven­tre ceint d’une spi­rale. Les con­cep­teurs ont choisi de se démar­quer des signes trop mar­qués et c’est très bien ain­si. Le clin d’œil aux orig­ines de l’œuvre est tout de même présent puisque Ubu roi fut rapi­de­ment représen­té par des marionnettes.

La mise en scène s’avère donc astu­cieuse, divers acces­soires per­me­t­tant d’évoquer les per­son­nages (entre le ridicule Ubu, l’odieuse mère Ubu, le niais roi Vences­las), les lieux… Et tit­il­lant sans cesse l’imagination du spec­ta­teur. On ne chante pas vrai­ment dans cette pro­duc­tion, mais la gouaille et l’abattage de ce trio rem­por­tent vite l’adhésion du pub­lic. Y com­pris lorsque l’un des las­cars mange tran­quille­ment quelques bis­cuits… Et l’envie de se rep­longer dans l’œuvre de celui qui inspi­ra les sur­réal­istes, par son humour icon­o­claste et sa pat­a­physique aux petits oignons.