De Frédéric Zeitoun et Quentin Lamotta.
Une mise en scène de Ned Grujic.
Avec Laurent Conoir, Agnès Pat’, Frédéric Zeitoun et Pierre-Jean Scavino au piano.
« Un fou de chansons vit dans un univers clos. Il vit chansons, il pense chansons… il est chansons. Il connaît tout de leur histoire, de leurs créateurs comme de leurs interprètes. Il semble être là depuis la nuit des temps, entouré de deux mainates, oiseaux parleurs et chanteurs qui sont à son service. Ils sont occupés à finir l’écriture du Grand Livre, véritable bible de la chanson française. Mais un jour tout se complique, la mainate veut prendre son envol… »
Frédéric Zeitoun & Quentin Lamotta
Critique parue lors des représentations au Trianon en 2009 :
La scène du Trianon est scindée en deux : d’un côté une immense cage où s’ébattent deux « mainates » chanteurs et dont l’intérêt sera examiné plus tard, et une partie où trône une table blanche, sur laquelle viendra se déposer le grand livre blanc de la chanson française. Un écran important occupe l’espace, quant au musicien, il est collé contre la coulisse.
Disons le tout net : Frédéric Zeitoun, son énergie contagieuse, son délice à raconter les différentes anecdotes, son côté lutin farceur à bord de son fauteuil roulant vaut largement le détour. Le parti pris est de raconter de manière loufoque, sans réel souci de chronologie, l’histoire de la chanson vu par le petit bout de la lorgnette, celui de l’anecdote. Des livres étaient déjà parus sur le sujet. Ce spectacle représente une adaptation tout à fait amusante. L’écran est largement utilisé, soit pour accueillir des photos d’artiste à peine truquées ou bien des témoignages de chanteurs, dont certains passionnants, à l’instar de celui de Laurent Voulzy.
Le couple de « mainates » est sans doute l’idée la moins amusante du spectacle. Si les chanteurs sont tout à fait à la hauteur vocale des attentes, cette intrigue à plumes reste un peu bricolée et ne remplit pas, au final, son rôle. Par ailleurs, le choix, forcément subjectif, des œuvres présentées ne fait pas suffisamment la place à la gent féminine, pourtant largement riche et extraordinaire dans le monde de la chanson. Enfin, il est parfois dommage de n’avoir à picorer que des petits bouts de chansons, là où un texte intégral serait idéal pour nous plonger, ou nous replonger, dans les souvenirs. Car, comme le note fort justement Frédéric Zeitoun, la chanson parle à chacun. Et lorsque le spectacle laisse tomber la garde de la rigolade, il s’avère également tout à fait touchant. Le grand livre n’est qu’un premier tome, et tout ce que l’on souhaite c’est que les suivants nous parviennent.