Mise en scène : Alain Sachs.
Avec : David Alexis, Adrien Biry, Emmanuelle Bougerol, Stéphane Corbin, Thomas Dalle, Noémie Delavennat, Hervé Devolder, Isabelle Fleur, Anna Lafont-Jouan, Marie-Charlotte Leclaire, Marion Lépine, Vanessa Moubarak & Clément Pouillot.
Résumé : Après le triomphe de La Vie Parisienne, Alain Sachs nous propose de retrouver la troupe au complet pour une traversée ébouriffante et luxueuse de toute l’œuvre d’Offenbach. Afin d’abord et avant tout de révéler d’incroyables pépites injustement méconnues, sans oublier bien-sûr les airs incontournables inscrits dans nos mémoires. Tout ceci à travers une nouvelle intrigue aussi moderne que surprenante pour permettre à ces 13 artistes à la fois comédiens, danseurs et musiciens de nous révéler leurs fabuleux talents…
Notre avis : Après La Vie Parisienne et son formidable triomphe, il y a deux façons d’apprécier la nouvelle création d’Alain Sachs…
Certains – et ils étaient très nombreux dans la salle- sont franchement ravis de partager la joyeuse pagaille offerte sur scène par une troupe de sympathiques chanteurs-danseurs. Ça virevolte, ça s’affole, ça rigole. L’œuvre d’Offenbach est décidément intarissable et rien ne valait en effet un « best of » de ses titres pour s’en persuader et se remettre à jour si besoin était. A cet égard, le choix opéré par Alain Sachs est judicieux, un habile mélange d’incontournables et de pépites cachées.
Reste qu’il ne suffit pas toujours d’enchainer des titres, vêtus d’une cuirasse ou d’une toge- fut-ce dans une excellente ambiance- pour réussir un spectacle et parvenir à dépasser le simple hommage. Et c’est ‑hélas- le reproche que l’on peut faire à Tout Offenbach. Malgré une mise en scène enlevée et une formidable galerie de personnages, tous également musiciens selon les tableaux, on frôle à certains moments une sorte de blind test en costumes, qui tient un peu du vaudeville musical ou de la réunion de famille bon enfant.
C’était aussi le risque en condensant tout Offenbach en un seul spectacle : La Belle Hélène, La Grande Duchesse de Gerolstein, La Périchole et La Fille du Tambour Major sont bien au rendez-vous et l’hommage au compositeur est sincère, mais le résultat laisse un peu sur sa faim… Les tableaux se succèdent sans réelle suite logique, l’histoire manque cruellement de souffle, et il faut bien l’avouer certains chanteurs aussi… L’ensemble donne parfois l’impression de se reposer plus sur le jeu des comédiens et les effets comiques (un peu lourds donc au succès garanti) que sur les voix de la douzaine d’artistes en scène. Si la distribution est inégale, quelques talents se détachent heureusement au cours de cette promenade musicale.
David Alexis démontre une nouvelle fois qu’il maitrise parfaitement comédie, chant et danse, comme il l’avait déjà prouvé dans Cabaret. Parfait dans son rôle et son costume de notaire, était-il vraiment nécessaire de l’affubler d’un déguisement de bourdon, aussi cheap que clownesque ? Adrien Biry, qui enchaine à merveille solo de chant et de trompette marche sur ses traces. La soprano Isabelle Fleur s’en donne à cœur joie, dans ces opérettes où elle excelle et Vanessa Moubarak est à suivre attentivement à l’avenir…
Au terme d’une cinquantaine d’airs, le public applaudit la troupe à tout rompre. Enchanté d’avoir (re) découvert le compositeur, ses musiques entrainantes, ses paroles toujours d’actualité. Ravi d’avoir retrouvé l’œuvre d’Offenbach, c’est bien là l’essentiel.