Thierry Picaut, Le Roi Lion s’est terminé en juillet 2010. Qu’avez-vous fait depuis ?
J’ai enchaîné tout de suite avec Fame au Casino de Paris. Puis, je suis parti à Londres pour travailler sur Fela!, spectacle sur lequel je suis toujours. Au cours d’un break sur Fela!, j’ai joué Hud dans Hair à Londres.
Comment vous êtes-vous retrouvé sur le spectacle Fela! ?
C’était un incroyable concours de circonstances. J’ai passé l’audition à Paris alors que le casting ne devait pas avoir lieu en France : c’était au moment de l’éruption du volcan islandais, la chorégraphe s’est retrouvée bloquée ici et a décidé de faire passer des auditions. J’ai voulu tenter ma chance ; cela a fonctionné. Puis, j’ai passé les auditions finales à Londres et j’ai été pris sur le projet !
On a commencé au National Theater de Londres, un beau théâtre ! On a enchaîné avec une tournée européenne. Le cast a été mixé pour l’occasion : ils ont pris une partie de la troupe de Broadway et une autre de la troupe londonienne et ils m’ont gardé. Maintenant, nous sommes sur la tournée américaine et je suis pour dix mois aux Etats-Unis et au Canada.
Comment se passe le travail sur Fela!, notamment avec le chorégraphe Bill T. Jones ?
C’est très impressionnant… Il est très impressionnant ! Il fait un peu peur parfois mais il sait où il veut aller et il attend énormément des gens avec qui il travaille. Il va chercher au plus profond de toi-même et tu le laisses faire parce que l’endroit vers lequel il te guide, c’est forcément la bonne direction. C’est intense !
Pouvez-vous nous parler de Hair et de la façon dont vous avez obtenu le rôle de Hud ?
C’était une production anglaise, différente de celle de Broadway, pour une tournée en Europe et en Grande-Bretagne. C’était une opportunité incroyable pour moi, le petit frenchy qui arrive à Londres et à qui on propose un rôle dans une comédie musicale.
Encore une fois, cela s’est fait sur un concours de circonstances, une rencontre, le fait d’être là au bon moment… Un directeur musical m’a vu sur Fela! et m’a auditionné pour être danseur sur Thriller, audition classique. Ils m’ont demandé de chanter à la fin. Ils m’ont recontacté deux jours après pour le rôle de Hud car il leur manquait quelqu’un.
L’audition a eu lieu le lendemain de la fin de mon premier contrat sur Fela! et j’ai eu la réponse le soir-même : un jour après la fin du spectacle à Londres, j’enchaînais avec les répétitions et un départ pour Amsterdam.
Quelle a été votre expérience au sein de cette troupe anglaise ?
Incroyable ! Travailler à l’étranger, c’est déjà une grande opportunité et les Anglais, au niveau comédie musicale, sont au taquet. Cela m’a ressourcé. Au niveau musical, ils savent tout, ça m’a donné de nouvelles énergies, des nouvelles directions et motivations.
Je suis tombé sur une troupe très sympathique. J’ai eu besoin d’aide — il fallait travailler l’accent — et ils étaient très ouverts. C’était un gros challenge parce que j’avais beaucoup de choses à travailler : chanter dans une langue qui n’est pas la tienne ça va, mais jouer un rôle est beaucoup moins évident. Et la période de répétitions a été très courte donc très intense. Ce ne sont que que des bons souvenirs !
Avec ces expériences différentes, avez-vous une préférence entre les méthodes française, anglaise, américaine ?
Ce serait parfait d’avoir un bon mélange des trois. J’aime le côté très humain chez les Français, le côté américain est très professionnalisé mais cela peut créer un côté faux dans les rapports entre les gens. Et la méthode anglaise : ce sont des machines de comédie musicale !
Avez-vous constaté une différence entre le public européen et le public américain ?
Le public américain est incroyable : il participe totalement, surtout sur un spectacle comme Fela! qui raconte la vie de Fela Kuti, avec un public essentiellement afro-américain. C’est comme on se l’imagine, on les entend s’exclamer « Oh my God! » en plein spectacle, comme s’ils avaient des répliques !
Souhaitez-vous continuer à travailler à Londres ou aux Etats-Unis ?
On verra les opportunités. A moins d’avoir une proposition aux Etats-Unis, je pense qu’après la tournée américaine je reviendrai sur Londres, ce qui me permettra plus facilement des aller-retour avec Paris.
Vous êtes de retour à Paris avec le spectacle Swinging Life que vous aviez joué il y a deux ans. Qu’est-ce qui vous a motivé à revenir ?
C’est un choix du cœur et un choix artistique parce que j’aime ce projet. Cela a été compliqué, j’ai dû négocier mon contrat sur Fela! mais je l’ai fait parce que je ne me voyais pas ne pas être sur cette reprise. Quand j’étais aux Etats-Unis, je ne pensais qu’à revenir. C’est un projet qui me tient particulièrement à cœur. Si vous avez aimé la première version, je pense que vous aimerez la deuxième.
Pouvez-vous nous parler des changements apportés sur cette nouvelle version ?
J’ai un côté un peu plus sombre maintenant… Il y a de nouvelles chansons, de nouvelles chorégraphies. Il y a des nouvelles personnes dans la troupe comme Astou [NDLR : Malva Gueye], une petite jeune de vingt ans qui donne l’impression d’avoir des années d’expérience. Il y a Kevon que vous avez pu voir sur France 2 où il a gagné le concours « Sing Off » et qui a une voix incroyable, il y a Aurélie [NDLR : Lamalle] que l’on a pu voir dans Hair et Hairspray, c’est une rencontre exceptionnelle. Et encore plein d’autres talents !
Si vous aimez le gospel, la soul, le jazz, vous aimerez le spectacle, c’est plein d’énergie ! C’est une bande de dix artistes qui s’éclatent sur scène et qui vont vous faire vous éclater avec eux !
Voir les répétions de Swinging Life auxquelles Regard en Coulisse a assisté :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=gEJVR0n4qPA&feature=player_embedded[/youtube]
La bande annonce de Swinging Life :
[vimeo]http://vimeo.com/32351882[/vimeo]