En 1992, le film avait séduit presque quatre millions de spectateurs en France, et le monde entier fredonnait « I Will Always Love You » à l’époque. Surfant sur la vague actuelle des comédies musicales « juke box » et les adaptations de films, The Bodyguard est un divertissement efficace et facilement accessible à tout type de spectateur.
L’histoire n’a pas changé : Rachel est une star internationale de la chanson. Avec le succès viennent les menaces, notamment de la part d’un fan instable et dangereux qui semble complètement obsédé par elle. Frank est embauché comme garde du corps, et de là nous allons suivre la vie de l’équipe pendant quelques semaines, à l’approche de la cérémonie des Oscars.
Le focus n’est ni sur l’histoire, ni sur les dialogues. Les personnages sont sympathiques, les différents tableaux sont joliment arrangés, les chansons sont évidemment connues, et c’est le tout qui crée au final un spectacle qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui en donne pour son argent. Les fans du film se réjouiront de ré-entendre les chansons immortalisées par Whitney Houston, tandis que le néophyte se laissera prendre par l’intrigue et la mise en scène, très bien trouvées.
Aucune fausse note dans le casting, jusqu’aux doublures : Joelle Moses, qui joue Rachel deux fois par semaine afin de permettre à Beverly Knight de reposer sa voix, est excellente. Petite mention également pour le « fan dérangé », joué par Michael Rouse, qui est particulièrement convaincant dans un rôle pourtant muet et avec peu de temps du scène.
Le buzz de Book of Mormon ayant commencé à s’essouffler (même si obtenir une place à un prix décent reste encore un exploit à l’heure actuelle), le West End manque cruellement d’un (ou plusieurs) spectacle(s) déchaînant les passions. On espère que le retour de Miss Saigon en mai prochain, ainsi que les ouvertures de The Pajama Game et Dirty Rotten Scoundrels vont redonner un nouveau souffle sur Londres…