Adaptation, mise en scène : Yves Charreton
Adaptation, films : Véronique Bettencourt
Avec : Stéphane Bernard, Véronique Bettencourt, Louise Saillard-Treppoz
Musiques originales : Fred Bremeersch
Scénographie :Rupert von Rupert
Oublions pour un temps « le ténébreux, le veuf, l’inconsolé », ce Gérard de Nerval mélancolique et désabusé qui ira se pendre un soir de janvier 1855, désespéré, ruiné et fou. Avec Sylvie, sans doute la plus connue du recueil de nouvelles intitulé Les Filles du feu, le ton est plus charmant, plus tendre, même si, au fond, la mélancolie est là, déjà.
Sylvie, c’est l’histoire d’un homme qui, comme le disait Marcel Proust (Contre Sainte-Beuve), « essaie de se souvenir d’une femme qu’il aimait en même temps qu’une autre ». L’une, vive et fraîche, c’est Sylvie. L’autre, la fille du château, grande, blonde et belle, s’appelait Adrienne. Aujourd’hui amoureux d’une comédienne, Aurélie, qui joue les coquettes, au lendemain d’une nuit d’insomnie, il part vers la campagne de sa jeunesse, le Valois, à la recherche de ses souvenirs, ceux des deux jeunes femmes mais aussi des paysages qu’il a aimés. Il oscille entre ces amours jamais oubliées et leur fraîcheur encore vive, ses regrets, les occasions perdues et ce nouvel amour et les lieux qui s’y rattachent. Le souvenir de chaque femme, si singulière, si proche ou si inaccessible, en fait surgir une autre, bien différente. Un autre endroit, une autre réminiscence.
Le va-et-vient entre les pensées du narrateur, le présent et le passé, la fantaisie et le réel, prend corps autour des comédiens sous forme de films Super 8, de photos (les leurs) datant des années soixante-dix, de dessins projetés, d’ombres chinoises. Le vrai et le faux s’entremêlent en images, en paroles, en musiques aussi et en chansons.