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Sylvain Scott — Une année musicale !

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Sylvain Scott ©DR
Syl­vain Scott ©DR

Syl­vain, par­lez-nous de votre parcours…
J’ai fait ma for­ma­tion au Col­lège Lionel-Groulx, en théâtre. Je suis un finis­sant de l’an­née 1988 et, à cette époque, l’op­tion théâtre musi­cal n’é­tait pas encore née. Déjà, à ce moment-là, nous chan­tions lors des spec­ta­cles des finis­sants. Nous avions des cours de chant qui nous per­me­t­taient de nous pra­ti­quer assez sou­vent mais, ce n’é­tait pas aus­si bien struc­turé qu’au­jour­d’hui. Par la suite, j’ai pris des cours de chant avec quelques pro­fesseurs dont celle avec qui je tra­vaille depuis quinze ans. Elle enseigne une tech­nique de voix par­lée qui m’est très utile puisque je fais du théâtre musi­cal. Il y a un lien qui est vrai­ment intéres­sant. J’ai fait pas mal de théâtre dans sa forme tra­di­tion­nelle mais, aus­si, beau­coup de théâtre musi­cal. Avec les années, je me suis ren­du compte que j’ori­en­tais de plus en plus mes choix dans cette direction.

Vous avez même créé une comédie musicale? 
Oui. Effec­tive­ment, j’ai bâti le spec­ta­cle La vraie vie est ailleurs, d’un bout à l’autre, à par­tir des chan­sons de Robert Ducharme, sur une musique de Robert Charlebois. Évidem­ment, je me suis entouré de musi­ciens et con­cep­teurs pour vrai­ment théâ­tralis­er le spec­ta­cle car mon but n’é­tait pas de présen­ter qu’un tour de chant mais plutôt de racon­ter l’his­toire à tra­vers les chan­sons. Le spec­ta­cle a bien fonc­tion­né, J’ai eu des échos posi­tifs autant des médias que du public.

Vous avez, aus­si, par­ticipé à Antoine et Cléopâtre… Par­lez-nous de cette expérience…
Ce fût assez intense comme expéri­ence. Cette oeu­vre a été élaborée à par­tir de Shake­speare. Dans ce spec­ta­cle, j’ai réelle­ment poussé mes lim­ites vocales. J’y ai appris plein de choses. Lewis Furey (Star­ma­nia), met­teur en scène, était très exigeant. Nous savions déjà qu’il il est très tal­entueux mais c’est aus­si un musi­cien excep­tion­nel. Alors, pour moi, et je pense pour le reste de la troupe, ce fût un priv­ilège de chanter cette oeu­vre. En plus d’avoir joué au TNM, à Mon­tréal, nous avons fait une tournée au Québec. Ensuite, nous avons fait la France pen­dant trois mois !

Vous êtes pro­fesseur en option théâtre au Cégep Lionel-Groulx? En quoi con­siste cette option ?
Oui. J’y suis présent, habituelle­ment, une fois par année. Mais, en 2007–2008, ce fût excep­tion­nel. J’y suis resté pour les trois ses­sions com­plètes. J’ai tra­vail­lé avec les étu­di­ants des scènes, chan­tées, de comédies clas­siques, c’est?à‑dire, en inté­grant des chan­sons à l’in­térieur des scènes de Molière ou de Beau­mar­chais. Alors, pour ceux qui s’in­scrivent à l’op­tion théâtre, ils doivent s’at­ten­dre à tra­vailler énor­mé­ment ! C’est un pro­gramme de trois ans. La pre­mière année, ils appren­nent les fonde­ments de la dis­ci­pline : le jeu, la façon d’in­ter­préter un per­son­nage, le solfège et la tech­nique de chant, entre autres. En deux­ième année, c’est un mélange des tech­niques car, dans les exer­ci­ces, nous com­mençons à unir le jeu et le chant, en même temps. Finale­ment, pour la troisième année, ils font des pro­duc­tions com­plètes. Le but étant de for­mer des artistes pou­vant chanter, jouer et danser.

Vous allez présen­ter ce mois-ci, en lec­ture, une nou­velle créa­tion, Cordelia?
Ça va se pass­er le 10 févri­er au Théâtre Out­remont. Il faut bien pré­cis­er que ce ne sera qu’une lec­ture. Les comé­di­ens seront placés der­rière un lutrin, ils liront le texte et chanteront ce qui doit être chan­té. Évidem­ment, il n’y aura pas d’en­volée vocale trop élaborée car le but est de présen­ter aux gens l’oeu­vre telle qu’elle existe et leur faire entrevoir ce que Cordélia pour­rait devenir. Les comé­di­ens-chanteurs, au nom­bre de dix, seront accom­pa­g­nés par un pianiste, seule­ment, pas d’orches­tra­tion. On retrou­vera par­mi les comé­di­ens, Émi­lie Bibeau, Jean Maheu (L’homme de la Man­cha), Michelle Labon­té (L’homme de la Man­cha, Les Mis­érables), Stéphane Bru­lotte (Frères de Sang), entre autres.

Com­ment vous est venue l’idée de ce drame musical?
Cordélia est un pro­jet que j’avais en tête depuis une quin­zaine d’an­nées. J’é­tais tombé sur le roman de Pauline Cadieux « La Lampe dans la Fenêtre » qui relatait, dans les moin­dres détails, l’his­toire de Cordélia Viau qui avait été recon­nue coupable, avec Sam Parslow, du meurtre d’Isidore Poiri­er, l’époux de Cordélia. Cette his­toire s’est déroulée à la fin du 19ème siè­cle. J’é­tais, vrai­ment, sous le choc de lire cette his­toire et de décou­vrir l’in­jus­tice véhiculée par cette société occulte menée par la reli­gion. J’ai pen­sé qu’il y avait quelque chose à en faire. Voilà trois ans, j’ai approché Benoît Sar­rasin, un com­pos­i­teur qui a tra­vail­lé avec plusieurs artistes pop et qui a fait les arrange­ments musi­caux de L’homme de la Man­cha et Frères de Sang, entre autres. Depuis deux ans, nous tra­vail­lons assidû­ment sur ce projet.

En mai, vous allez inter­préter Motel dans un Vio­lon sur le toit?
En fait, 2009, de mon côté, est une année très musi­cale ! En plus de Cordélia, ce mois-ci, nous allons, aus­si, débuter les répéti­tions pour la nou­velle pro­duc­tion du Rideau Vert soit, Un Vio­lon sur le toit! Nous sommes, env­i­ron, dix-huit artistes sur scène, c’est énorme… même si Denise [NDLR : Denise Fil­i­a­trault, met­teur en scène] aurait voulu qu’il y en ait plus (rires). Yves Morin (Cabaret, Neuf, My Fair Lady) en a fait une nou­velle tra­duc­tion qui est mag­nifique. Les chan­sons sont mer­veilleuses. C’est une très belle oeu­vre. Je suis très heureux de jouer ce rôle. Motel est un beau personnage.

Vous reprenez votre rôle de San­cho dans L’homme de la Man­cha, cet été, à Joliette ?
Oui. Il y aura une trentaine de représen­ta­tions et celles-ci vont s’ef­fectuer avec l’équipe orig­i­nale de 2002, c’est excep­tion­nel. La dernière fois que nous l’avons joué sur scène, c’é­tait il y a trois ans, déjà. Nous l’avons, tout de même, fait plus de 150 fois et, pour ma part, ce qui m’an­goisse un peu, c’est que j’avais beau­coup d’ac­ces­soires à gér­er… Mais, d’un autre côté, je suis con­va­in­cu que mon corps va se sou­venir des gestuels. L’homme de la Man­cha est une autre de ces pro­duc­tions mag­nifiques. Vous savez, dans une car­rière, il y a des ren­con­tres avec un per­son­nage ou un met­teur en scène qui vous mar­quent. Là, c’é­tait le cas !