Sweet Charity — Une taxi-girl pleine de rêves…

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Version original de Broadway de Sweet Charity ©DR
Ver­sion orig­i­nal de Broad­way de Sweet Char­i­ty ©DR

Livret de Neil Simon, d’après le film Les Nuits de Cabiria.
Paroles de Dorothy Fields — Music de Cy Coleman

Créa­tion
Le 29 jan­vi­er 1966 au Palace The­atre de New York (608 représentations).

Le 11 octo­bre 1967 au Prince of Wales The­atre de Lon­dres (476 représentations).

Prin­ci­pales chansons 
You Should See Your­self — Big Spender — Rich Man’s Frug — If My Friends Could See Me Now — Too Many Tomor­rows — There’s Got­ta Be Some­thing Bet­ter Than This — I’m The Bravest Indi­vid­ual — The Rythm Of Life — Baby, Dream Your Dream — Sweet Char­i­ty — Where Am I Going ? — I’m A Brass Band — I Love To Cry At Weddings.

Syn­op­sis
Char­i­ty Agnes Valen­tine tra­vaille dans un cabaret, en tant qu’en­traîneuse. Rêvant exclu­sive­ment de trou­ver le grand amour, elle se lance à « coeur per­du » dans des his­toires qui finis­sent mal. Ain­si, elle est régulière­ment abusée par des hommes médiocres qui ne cherchent qu’à prof­iter de sa crédulité.
Un soir, Char­i­ty ren­con­tre, au hasard d’une rue, le célèbre acteur Vit­to­rio Vidal, qui vient de rompre avec sa maîtresse Ursala. Une nou­velle fois, Char­i­ty pense que son jour de chance est arrivé puisque Vit­to­rio l’in­vite chez lui. C’est sans compter l’ar­rivée d’Ur­sala… Char­i­ty passe la nuit cachée dans une armoire, tan­dis que les amoureux se réconcilient.
Le soir suiv­ant, tou­jours pleine d’e­spoir, Char­i­ty ren­con­tre le timide Oscar. Com­mence une nou­velle his­toire qui sem­ble nor­male, si ce n’est que ce dernier est per­suadé que sa bien-aimée tra­vaille dans une banque. Lorsque, après plusieurs ren­con­tres, elle lui avoue quel est son véri­ta­ble tra­vail, il décide de s’en moquer et la demande en mariage. Evidem­ment, il rompra…
Char­i­ty, totale­ment dés­espérée, ne peut cepen­dant s’empêcher de croire que la prochaine fois sera la bonne…

Thème
Avant tout, Sweet Char­i­ty par­le d’une jeune femme qui rêve de chang­er de vie, de méti­er, de con­di­tion sociale, de des­tin… Cette suc­ces­sion de « non-his­toires » d’amour insiste sur la naïveté, l’e­spoir, voire la douce folie de l’héroïne qui va d’hu­mil­i­a­tion en humil­i­a­tion. A tra­vers l’op­ti­misme que Char­i­ty man­i­feste envers et con­tre tout, les lim­ites du rêve améri­cain appa­rais­sent, en toile de fond. Sorte d’Irma la Douce à l’améri­caine, Sweet Char­i­ty met en scène le petit peu­ple, en proie à ses grandes ambi­tions. Ain­si, à la légèreté et à l’e­spoir du per­son­nage s’op­pose une vision assez pessimiste…

L’his­toire der­rière l’histoire 
En 1957, Fed­eri­co Felli­ni rem­porte l’Oscar du meilleur film étranger avec Les Nuits de Cabiria (1956). Le long-métrage racon­te les ten­ta­tives dés­espérées d’une pros­ti­tuée, Cabiria — jouée par Giuli­et­ta Massi­na — qui rêve de chang­er de vie en épou­sant un homme con­ven­able. Après plusieurs ten­ta­tives désas­treuses, son dernier amant tente de la tuer et lui dérobe tous ses biens. Bob Fos­se voit le film et décide de l’adapter pour la scène. Pour ce faire, il s’en­toure de Dorothy Fields, Cy Cole­man et Neil Simon. Ce dernier est l’un des plus pres­tigieux auteurs dra­ma­tiques de Broad­way et enchaîne les tri­om­phes internationaux.

L’adap­ta­tion con­naît peu de change­ments : on notera toute­fois que le méti­er de l’héroïne est quelque peu édul­coré. Cabiria la pros­ti­tuée devient Char­i­ty, la « taxi girl » de cabaret. Con­cer­nant le lieu, on passe de Rome à New York.

En 1966, Bob Fos­se se lance dans la mise en scène et la choré­gra­phie de Sweet Char­i­ty, dont il con­fie le rôle titre à sa femme, Gwen Ver­don. Le spec­ta­cle est créé au Palace The­atre, durant 608 représen­ta­tions suc­ces­sives. Il arrive à Lon­dres le 11 octo­bre 1967, au Prince of Wales The­atre, pour 476 représen­ta­tions. Si Sweet Char­i­ty con­naît un cer­tain suc­cès, c’est surtout grâce aux numéros « Big Spender » et « Rich Man’s Frug ». Tout à fait représen­tat­ifs du style « Fos­se », ils devi­en­nent rapi­de­ment des mod­èles du genre. En fait, « Big Spender » peut s’ap­par­enter à une pre­mière ébauche de ce que sera, quelques années plus tard, le « Mein Herr » de Cabaret. D’ailleurs, pour sa choré­gra­phie, Bob Fos­se rem­porte le Tony Award en 1966.

Deux ans plus tard, Bob Fos­se se lance dans l’adap­ta­tion ciné­matographique du spec­ta­cle et réalise ain­si son pre­mier film. Sweet Char­i­ty sort en 1968, avec, dans les rôles prin­ci­paux, Shirley Mac Laine, Chi­ta Rivera et John McMartin. Par la suite, l’oeu­vre est reprise, sur scène, en 1986 : pour cette série de représen­ta­tions, Michael Rupert et Bebe Neuwirth (Chica­go, A Cho­rus Line…) rem­por­tent un Tony Award ain­si que Patri­cia Zip­prodt (cos­tumes).

Ver­sions de référence 
Le Cast Orig­i­nal (1966) : Sweet Char­i­ty — Orig­i­nal Broad­way Cast, avec Gwen Ver­don — Colum­bia SK 60960 — La nou­velle édi­tion compte de nom­breux bonus (dont des interviews)

- Orig­i­nal Lon­don Pro­duc­tion — Sony SMK-66172

- Revival Broad­way Cast Pro­duc­tion — EMI — CDP-746562

- Sweet Char­i­ty - Film Sound­track, avec Shirley Mac Laine, Sam­my Davis Jr, Chi­ta Rivera — Dec­ca 71502 (1969) ain­si que la ver­sion DVD du film.