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Stéphanie Martin : un retour tant attendu !

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Stéphanie Mar­tin ©DR

Stéphanie, vous allez jouer dans la comédie musi­cale Schwartz’s : The Musi­cal, par­lez-nous de cette pièce ?
C’est une créa­tion, ce qui est, au départ, très exci­tant pour une comé­di­enne. Schwartz’s : The Musi­cal est basé sur un arti­cle tiré du jour­nal The Gazette qui a été écrit par le jour­nal­iste Bill Brown­stein. Suite au suc­cès de cet arti­cle, il a écrit un livre sur ce même sujet, « Schwartz’s Hebrew Del­i­catessen : The Sto­ry ». Rick Blue & George Bows­er, célèbre duo d’humoristes cana­di­ens, ont écrit une comédie musi­cale à par­tir de ce texte jour­nal­is­tique et du livre. Schwartz’s : The Musi­cal c’est très mon­tréalais, c’est comme une déc­la­ra­tion d’amour envers Mon­tréal. C’est très charmant.

Vous allez y jouer Amber, décrivez-nous votre personnage…
Pour plac­er le per­son­nage dans le con­texte, je vais vous racon­ter un peu l’histoire de Schwartz’s. Depuis son exis­tence, Schwartz’s a eu trois ou qua­tre pro­prié­taires dif­férents et, dans les années 90, Schwartz’s était à ven­dre. Alors une com­pag­nie de Toron­to voulait acheter Schwartz’s et les fran­chisés pour le faire con­naître partout au Cana­da. Mon per­son­nage, Amber, est la représen­tante de la com­pag­nie toron­toise. J’arrive à Mon­tréal, incog­ni­to, pour espi­onner et ten­ter de décou­vrir la recette secrète de ce restau­rant ! Et je m’aperçois, en fait, que rien ne devrait fonc­tion­ner dans ce restau­rant. Il n’y a pas de logique du tout, jusqu’au moment où elle y mangera un « Smoked Meat », qu’elle trou­vera des plus déli­cieux. À ce moment-là, elle tombera en amour avec Schwartz’s, Mon­tréal et un… serveur ! Amber lais­sera ses idées et ses ambi­tions de suc­cès de côté pour la pas­sion et le charme. C’est très intéres­sant comme per­son­nage et j’y ai appris beau­coup de choses sur cet incon­tourn­able de la restau­ra­tion à Montréal.

Et qu’avez-vous appris sur le restau­rant Schwartz’s ?
J’y ai appris que Schwartz’s est le restau­rant le plus vieux de Mon­tréal. En effet, il existe depuis plus de 80 ans et ce, sans aucune pub­lic­ité ni réno­va­tion. Il n’y a aucune expli­ca­tion au fait que ce restau­rant fonc­tionne si bien ; les serveurs ne sont pas vrai­ment gen­tils ni très accom­modants, ils nous assoient à coté de par­faits incon­nus, ils ne vendent pas d’alcool et n’ac­ceptent aucune carte de crédit. Mal­gré tout, il y a tou­jours une file d’attente pour manger à ce restau­rant ! Plusieurs célébrités sont passées chez Schwartz’s dont les Rolling Stones et Céline Dion, entre autres.

Aimez-vous les Smoked Meat ?
Lorsque je vivais à Mon­tréal, je con­nais­sais bien l’en­droit et on y allait au moins une fois l’an. C’est  resté dans ma tête le « stan­dard », le haut-niveau du « Smoked Meat » ! Lorsque je vais à New-York ou chez moi à Toron­to, je vais manger quelque­fois dans  des « del­i­catessens » : c’est bon mais ce n’est pas chez Schwartz’s (rires).

Vito DeFil­ip­po et Stéphanie Mar­tin entourés de la troupe de Schwartz’s : The Musi­cal ©lucetg.com

Appréhen­dez-vous votre retour dans une comédie musicale ?
Bonne ques­tion ! Depuis la dernière entre­vue faite avec Regard en Coulisse, j’ai sor­ti un CD, j’ai fait la pro­mo­tion, le mar­ket­ing et la gérance de ce pro­jet, ce qui m’a demandé beau­coup de temps et d’énergie. J’ai beau­coup gran­di  là-dedans, d’abord comme per­son­ne mais aus­si comme artiste et surtout comme pro­duc­trice. J’appréhendais un peu d’être dans la vision d’un autre parce que j’ai passé presque dix années à tra­vailler à mes pro­pres choses mais, ce que je pense main­tenant et après une semaine de répéti­tions et mes « work­shops » des deux dernières années, je me retrou­ve avec une dif­férente per­spec­tive. Je peux pren­dre plus de choses sur mes épaules, en ter­mes de rôles, de jeux et de chant. En fait, le per­son­nage m’appartient davan­tage. Lorsque j’ai fait Les Mis­érables et aus­si les autres grands spec­ta­cles aux­quels j’ai par­ticipé, je cher­chais tou­jours à être « assez bonne » : le rôle exis­tait et moi je devais être à la hau­teur. Main­tenant,  j’ai l’impression d’avoir acquis une cer­taine matu­rité. Je donne ce que je donne avec tout mon cœur et ce, autant dans mes pro­jets per­son­nels que dans ceux des autres. C’est un  autre regard.

Et votre retour tem­po­raire à Montréal ?
Ah ! Je suis telle­ment heureuse! Ça me fait de petites vacances (rire). Lorsque tu fais tous ces spec­ta­cles à Paris, à Lon­dres et même en Asie, tu arrives dans une nou­velle ville, une nou­velle cul­ture, tout est à recom­mencer à zéro, que ce soit ton compte ban­caire, ton chauffage, ton télé­phone, tous ces petits détails de la vie courante. Mais à Mon­tréal c’est dif­férent car je con­nais tout ça ! Je reprends là où  j’avais lais­sé. Je retrou­ve mes amis et je suis bien heureuse de pass­er un peu de temps avec eux. C’est vrai­ment un beau cadeau inat­ten­du pour moi.

Schwartz’s : The Musi­cal, sera-t-il présen­té ailleurs qu’à Montréal ?
Avec une créa­tion, on ne sait jamais. C’est sûr que ça va réson­ner avec les Mon­tréalais car c’est leur his­toire et aus­si les spec­ta­teurs aiment tou­jours  « se voir sur scène » mais, faudrait voir si le sujet peut être adap­té locale­ment à d’autres com­mu­nautés. D’un autre côté, des pro­duc­tions telles que celles de Michel Trem­blay, qui ne par­le pra­tique­ment que de Mon­tréal et ses habi­tants, sont jouées  partout dans le monde et avec un grand succès !.

Votre nou­v­el extrait, « Sail­ing On », est–t‑il un prélude à un  nou­v­el album ?
Oui, je tra­vaille présen­te­ment sur mon deux­ième CD.  Et pour moi cette nou­velle chan­son est un exer­ci­ce, car c’est telle­ment dif­férent aujourd’hui la façon de faire les CD et de les met­tre sur le marché. Nous avons essayé quelque chose de nou­veau : nous allons sor­tir une chan­son à la fois, comme cela se fai­sait dans le temps, avec les 45 tours et voir la réponse du pub­lic. Avec « Sail­ing On », nous sommes en rota­tion radio­phonique à plusieurs endroits, dont au Québec, et j’en suis bien heureuse.

Peut-on espér­er une chan­son en français sur ce nou­v­el album ?
Absol­u­ment ! J’ai tou­jours dans la tête le très beau CD de Lhasa (NDLR : artiste québé­coise de renom­mée inter­na­tionale décédée en jan­vi­er 2010), « The Liv­ing Road » qui mélangeait en beauté le français, l’anglais et l’espagnol. Com­ment mari­er sur un même disque le français et l’anglais ? Je ne sais pas encore com­ment le faire, mais  cela se fera.