
Stéphan Druet, racontez-nous la genèse de ce spectacle.
La genèse a été assez simple et plus qu’évidente : je fais partie de ce festival (« Les nuits d’été à l’Hôtel Gouthière ») depuis sept ans et cette année, après mon retour d’Argentine, nous avons décidé de célébrer le bicentenaire de l’indépendance de l’Argentine, dont la plupart des Français, visiblement, se foutent totalement, puisque quasiment aucun média n’en n’a parlé !
C’est un pays dont je suis tombé amoureux immédiatement et qui mérite que l’on parle de lui et qu’on le célèbre. J’ai donc décidé de monter un spectacle argentin qui se classerait entre théâtre-cabaret-revue et qui comporterait une grande partie de la culture et de l’ambiance que j’ai pu découvrir quand j’ai eu la chance d’aller travailler à Buenos Aires.
Il faut que je vous dise la vérité : Federico Mora (l’auteur) est une pure invention de ma part. C’est moi qui ai écrit la pièce et je l’ai écrite pour les comédiens avec lesquels j’ai le bonheur de travailler, car ils sont tous absolument remarquables, avec une énergie débordante, un humour et un plaisir de répéter et de jouer qui est assez rare et qui me rend dingue tous les soirs !
Comment s’est fait le choix des chansons ? Celles-ci étaient-elles déjà définies par l’auteur ?
Non seulement, elles étaient définies par l’auteur, mais choisies… (maintenant que vous savez !)
La musique est toujours ma première inspiration. Elle est tellement scénique qu’elle m’offre énormément d’images qui me permettent de mettre en scène et dans ce cas précis, d’écrire.
J’ai découvert la plupart de ces chansons à Buenos Aires dans les petites boutiques où je traînais, ou après avoir vu des spectacles et des films. J’ai une passion sans borne pour la chanteuse qui chante la chanson titre : « Se dice de mi », elle s’appelle Tita Merello, immense chanteuse et actrice argentine.
Parlez-nous de votre rapport avec la culture (et plus précisément l’expression théâtrale) de ce pays.
C’était une expérience inoubliable ! Dans le domaine de la culture, les Argentins sont beaucoup plus simples et plus organiques que les français. Ils ont envie, ils le font. Des semaines et des mois pour prendre une décision : ça n’existe pas, c’est du temps perdu.
Je suis parti monter Une visite inopportune, la dernière pièce de Copi, avec mon associé et acteur de prédilection Sébastian Galeota (qui avait déjà travaillé avec moi sur Les contes d’Hoffmann). Nous avons créé une boîte de production et sommes partis travailler dans sa ville natale, Buenos Aires. Cela a été un choc, artistique, culturel et humain.
Nous avons vu beaucoup de spectacles, des grandes comédies musicales (façon Broadway) mais aussi de petits spectacles dans des petits théâtres. Des ambiances et des énergies incroyables, vous savez de celles qui vous font dire : « je sais pourquoi j’aime faire ce métier ! »
Il y a de tout en Argentine et comme je le dis dans la pièce: « …c’est le mélange des genres et des cultures ! »
Quelles ont été vos influences pour mettre en scène ce spectacle ?
Beaucoup de choses et de gens m’influencent dans mes spectacles. Dans celui-ci, je dirai : les musiques que j’ai choisies en tout premier et puis le cinéma, comme souvent, et pour ce spectacle plus Almodovar, Fellini, un film argentin extraordinaire qui s’appelle Esperando la carroza qui représenteavec énormément d’humour la famille argentine dans toute sa splendeur !
Avez-vous d’autres projets dans le théâtre musical ?
J’ai toujours énormément de projets et d’envies, et en particulier retourner travailler à Buenos Aires. Tous mes projets de théâtre sont de toutes façons toujours musicaux, car sans musique, je m’ennuie!
Lire notre critique de Se dice de mi, en Buenos Aires.