
Un opéra-rock de Michel Berger (musique) et Luc Plamondon (livret et paroles), créé le 19 avril 1979 au Palais des Congrès de Paris avec Daniel Balavoine, Claude Dubois, Diane Dufresne, Eric Esteve, France Gall, Fabienne Thibeault et Nanette Workman.
Principales chansons
Monopolis, Quand on arrive en ville, La complainte de la serveuse automate, Le blues du businessman, Les adieux d’un sex symbol, Besoin d’amour, Quand on n’a plus rien à perdre, Les uns contre les autres, S.O.S. d’un terrien en détresse, Le monde est stone.
Synopsis
Capitale de l’Occident, Monopolis est le terrain de jeux des Etoiles Noires, le gang de Johnny Rockfort et de Sadia. Quand il ne met pas la ville à feu et à sang, le groupe se retrouve à l’Underground Café. C’est là que travaille Marie-Jeanne, serveuse automate qui nourrit un amour impossible pour Ziggy.
Loin des souterrains, Zéro Janvier, un puissant businessman, annonce sa candidature à la Présidence de l’Occident.
Fervent opposant de ce dernier, Johnny Rockfort choisit Starmania, l’émission de Cristal pour exposer ses idées. L’enregistrement est brutalement interrompu par l’enlèvement de l’animatrice par les Etoiles Noires. Malgré leurs différences, Johnny et Cristal succombent au coup de foudre. Jalouse, Sadia se tourne vers le camp de Zéro Janvier.
Tandis que le businessman célèbre sa victoire électorale aux côtés de sa fiancée Stella Spotlight, une star de cinéma déchue, la bande de Johnny Rockfort pose des bombes. Prévenus du complot, les hommes de Zéro Janvier se lancent à leur poursuite. Dans la panique générale, Cristal ne parvient pas à quitter les lieux à temps. Elle mourra dans les bras de Johnny.
Le thème
Starmania est avant tout un cri, celui de ses deux jeunes auteurs, âgés d’une trentaine d’années dans les années 70 et effarés par la violence du monde moderne. Ville de gratte-ciel, Monopolis ressemble aux capitales occidentales d’aujourd’hui où vivent les gens aisés et les autres. Deux mondes qui ne se rencontrent jamais… sans heurt.
?uvre futuriste à l’époque de sa création, Starmania décrit un monde à l’aube du nouveau millénaire. Visionnaire, Berger et Plamondon avaient vu juste dans le désespoir et le mal être des terriens en détresse de cette fin de XXème siècle.
Starmania est également une fable sur le pouvoir des images et le monde de la télévision : les personnages les redoutent (Stella Spotlight), les utilisent (Johnny Rockfort) ou en rêvent (Ziggy).
Autre thème omniprésent, l’amour… Trois histoires naissent et meurent au cours du spectacle : l’amour platonique entre Marie- Jeanne et Ziggy, l’amour passion entre Johnny et Cristal et l’amour « vitrine » entre Zéro Janvier et Stella Spotlight.
L’histoire derrière l’histoire
En 1975, Michel Berger écrit un opéra-rock inspiré de l’histoire de Patricia Campbell Hearst. Fille d’un milliardaire américain, cette dernière fut kidnappée au début des années 70. Après avoir subi un véritable lavage de cerveau, elle épousa la cause de ses ravisseurs et passa du statut de victime à celui de criminelle recherchée par le F.B.I.
Considérant son travail non abouti, Michel Berger renonce à sortir un album mais n’abandonne pas pour autant ses rêves de spectacles musicaux. Ainsi, il contacte Luc Plamondon et lui expose son ambitieux projet. Leur collaboration durera quelque 18 mois et donnera naissance à un album concept en 1978.
Inconnus pour la plupart à l’époque, les chanteurs qui prêtent leur voix à cette aventure se nomment Daniel Balavoine, Claude Dubois, Diane Dufresne, Eric Esteve, France Gall, Fabienne Thibeault et Nanette Workman.
L’année suivante, l’album devient un spectacle avec une mise en scène de Tom O’Horgan. Si certains critiques prédisent l’échec, le public est quant à lui unanime et Starmania est un triomphe.
25 représentations au Palais des Congrès de Paris auront suffit pour que Fabienne Thibeault, Daniel Balavoine et les autres soient à jamais associés à Starmania.
Toutes les productions françaises ou québécoises suivantes ont connu le même succès. Cet enthousiasme a conduit les auteurs du spectacle à dépasser le cadre des pays francophones. En 1990, Starmania est présenté à Moscou et à Saint Petersbourg puis l’année suivante en langue allemande à l’Opéra d’Essen. En 1992, un album concept de la version anglaise voit le jour. La notoriété du parolier britannique (Tim Rice) et celle de ses interprètes (Cyndi Lauper, Tom Jones, Nina Hagen, Willy de Ville, Matt et Luke Goss, Peter Kingsberry, Céline Dion) n’ont cependant pas suffi et Tycoon ne fut jamais monté sur une scène anglo-saxonne. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, seuls les Français ont eu l’occasion de découvrir la version anglaise de Starmania. Ce fut au cours de la saison 1993–94, au Théâtre Mogador : parallèlement aux représentations en français, Luce Dufault, Bruno Pelletier, Patsy Gallant et les autres ont donné vie à Tycoon chaque vendredi soir.
20 ans après sa création, Starmania demeure un classique du Théâtre Musical francophone, l’oeuvre qui a révélé de nombreux talents et transformé chaque texte en monument incontournable de la chanson française.
Versions de référence
La version originale de 1978 (WEA MUSIC) : l’album concept original, avec Daniel Balavoine, Claude Dubois, Diane Dufresne, Eric Esteve, France Gall, Fabienne Thibeault et Nanette Workman.
Album de 1988 : double album live, enregistré au Théâtre Marigny (WEA MUSIC), avec Norman Groulx, Richard Groulx, Renaud Hantson, Sabrina Lory, Réjane Perry, Martine St-Clair et Wenta.
Mogador 1994 (WEA MUSIC) : 21 chansons enregistrées en studio, avec Judith Bérard, Luce Dufault, Patsy Gallant, Michel Pascal, Bruno Pelletier, Jasmine Roy, Frank Sherbourne.
L’album du 20ème anniversaire (WEA MUSIC) : double album présentant l’intégrale live de 1998–1999, avec Edith Fortin, Patsy Gallant, Norman Groulx, Richard Groulx, Kwin, Joane Labelle et Frank Sherbourne.
Tycoon (SONY) : l’album concept de Starmania en anglais. La seule version de Starmania en langue étrangère enregistrée à ce jour. Textes de Tim Rice, avec Cyndi Lauper, Tom Jones, Nina Hagen, Willy de Ville, Matt et Luke Goss, Peter Kingsberry, Céline Dion.