Soap Opérettes, ce sont trois opérettes en un acte de Jacques Offenbach.
Distribution :
Philippe Bolduc, Etienne Cousineau, Jocelyne Cousineau, Benoît Godard, David Leboeuf, Nathan Lelièvre, Mireck Metelski, Nikolaj van Omme et Richard-Nicolas Villeneuve.
Notre avis :
Les Productions Belle Lurette proposent actuellement un spectacle qui s’adresse aussi bien aux fans d’opérette qu’aux non-initiés. Encore une fois, ils ont su démontrer qu’une opérette, avec une troupe du tonnerre, peut faire toute la différence.
Trois courtes pièces sont présentées en deux actes : au premier acte, Pomme d’Api de Jacques Offenbach (musique), de Ludovic Halévy et William Busnach (livret), suivi de Mesdames de la Halle (musique de Jacques Offenbach et livret d’Armand Lapointe) et au deuxième acte, Monsieur Choufleuri restera chez lui le… de Jacques Offenbach (musique) et M. de Saint-Rémy (livret).
Pour commencer la soirée, Pomme d’Api a su mettre le public de bonne humeur en le faisant rire de bon cœur. Tout était parfait : une scène très intimiste – le studio-théâtre de la Place des Arts – qui se prête parfaitement à ce genre de spectacle, pas de décor — ce qui ne gêne aucunement -, un pianiste présent sur scène et une introduction — pour chaque opérette — faite par les acteurs eux-mêmes et d’une façon des plus inédites.
Pomme d’Api nous transporte dans le monde d’un oncle célibataire endurci qui oblige son neveu à se séparer de sa petite amie. Mais celle-ci se présente comme bonne, ce qui apportera bien des quiproquos. Nathan Lelièvre, en neveu un peu niais, nous a offert un des très grands moments de la soirée. Il était particulièrement en voix et son jeu était tout à fait à point. Étienne Cousineau, un sopraniste hors-pair, nous a offert une Catherine /Pomme d’Api, tout à fait à la hauteur de sa réputation. Voir un jeune homme interpréter un rôle féminin avec en prime cette voix de soprano risque d’en surprendre plus d’un.
La deuxième pièce de ce trio, Mesdames de la Halle, fût, elle aussi, bien accueillie par le public. Notons que cette pièce se distingue par son coté « burlesque » plutôt qu’opérette. Elle nous amène dans le quartier des Halles, au milieu des cris de Paris, de la vie quotidienne et des boniments des marchandes de quatre-saisons ! Encore une fois, plusieurs des rôles féminins furent interprétés par des hommes – une seule dame dans la distribution de neuf interprètes — mais tous très crédibles, du moins si on fait abstraction des barbes, des jambes non rasées, mais tout cela apporte au public une autre bonne raison de se s’amuser.
Et finalement pour terminer cette soirée, Monsieur Choufleuri restera chez lui le… fut la moins convaincante des trois opérettes. L’histoire semblait très bien — un bourgeois riche mais sans culture qui rêve d’organiser chez lui un grand récital pour attirer l’admiration de tous ses amis – mais les dialogues parfois incompréhensibles étaient un peu trop lents. La troupe a fait de son mieux pour rendre cette dernière pièce attrayante en y ajoutant, entre autres, des références musicales des plus actuelles, mais rien n’a vraiment fonctionné.
En somme, Soap Opérettes reste un excellent divertissement. Si vous avez envie d’une soirée rigolote, c’est assurément le spectacle à voir !