Accueil Critique Sister Act — Le musical de Broadway (Critique)

Sister Act — Le musical de Broadway (Critique)

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Un musi­cal de Alan Menken (musique), Glenn Slater (paroles), Bill et Cheri Steinkeller (Livret), Dou­glas Carter Bean (livret additionnel).

Mise en scène : Car­line Brouwer.
Choré­gra­phies : Antho­ny Van Laast.
Adpata­tion des chan­sons : Nico­las Nebot.

Dolorès Van Carti­er : Kania
Alter­nante Dolorès Van Carti­er : Aurélie Konaté
Mère supérieure : Car­men Ferlan
Soeur Marie Patrick : Lola Cès
Soeur Marie Robert : Sarah Manesse
Soeur Marie Antoinette : Sarah Tul­lam­ore
Mère Supérieure : Car­men Ferlan
Eddy : Thier­ry Picaut
Mon­seigneur : Chris­t­ian Bujeau
Cur­tis : Bar­ry Johnson
TJ : Keny Bran Ourega
Pablo : David Sollazo
Joey : Franck Vin­cent

Ensem­ble : Yoni Amar, Math­ieu Bec­querelle, Alix Bri­seis, Car­ole Clin, Rafaelle Cohen, Jack­son de Deck­er, Fab­rice de la Ville­hervé, Mau­reen Diot, Khe­mi Fer­rey, Aude Gillieri­on, Audrey LEv­eque, Méli­na Mar­i­ale, Sofia Nait, James Noah, Rachel Pig­not, Léo­vanie Raud, Alex­ia Rey, Olivi­er Rey, Manon Taris.

Alors que la diva du dis­co Dolorès Van Carti­er est le témoin d’un meurtre, elle est placée sous haute pro­tec­tion dans le seul endroit où les policiers sont cer­tains qu’on ne la retrou­vera pas – un cou­vent ! Déguisée en nonne, elle devient rapi­de­ment la coqueluche de ses con­sœurs mais fait mau­vaise impres­sion à la sévère Mère Supérieure du cou­vent. Alors qu’elle con­sacre toute son énergie à une fausse chorale, cher­chant à aider les nonnes à trou­ver leur voie et le répit dans un quarti­er miteux, sa mas­ca­rade pour­rait explos­er au grand jour. Le temps serait-il comp­té pour Dolorès, active­ment traquée par des crim­inels ? Ou ces derniers auraient-ils sous-estimé le pou­voir de la com­mu­nauté qui l’a recueillie ?

Notre avis : Après Cabaret, Le Roi Lion, Zor­ro et Mam­ma Mia, Stage Enter­tain­ment lève enfin le voile sur sa dernière créa­tion française : Sis­ter Act. Adap­ta­tion scénique du film éponyme, le spec­ta­cle en reprend le syn­op­sis, rem­plaçant les repris­es de stan­dards orig­inelles par des morceaux com­posés pour l’occasion par Alan Menken. Cette fois, con­traire­ment à Mam­ma Mia notam­ment, nulle cir­con­spec­tion quant à une tra­duc­tion française qui s’impose d’elle-même puisque les chan­sons sont inédites et totale­ment inté­grées à la pro­gres­sion nar­ra­tive. D’ailleurs, le livret et les paroles sont de bonne fac­ture et, à quelques bons mots un peu faciles ou anachroniques près, l’adaptation est réussie. Cepen­dant – est-ce dû au manque de rodage ou au livret lui-même – Sis­ter Act est ryth­mé de manière très iné­gale et cer­taines séquences sont quelque peu laborieuses, surtout dans le pre­mier acte. Con­cer­nant une pro­duc­tion Stage – et les tar­ifs asso­ciés — on aurait souhaité une qual­ité irréprochable au niveau du jeu et des scènes par­lées. Or, les artistes ont un niveau hétérogène dans la dis­ci­pline. Out­re la scéno­gra­phie et les décors qui sem­blent avoir été revus à la baisse par rap­port aux pro­duc­tions de Lon­dres ou Broad­way, c’est vrai­ment le point à amélior­er. Mais Sis­ter Act pos­sède de très nom­breuses qual­ités. L’atout du spec­ta­cle réside indé­ni­able­ment dans les moments musi­caux : puisant dans le dis­co ou la soul, les chan­sons sont pleines d’entrain et de bonne humeur. De fait, à l’instar du film, ce sont essen­tielle­ment les scènes de groupe où sont réu­nies les nonnes qui gal­vanisent le show… et les spec­ta­teurs. L’énergie est pal­pa­ble dans les choré­gra­phies bril­lantes – au pro­pre et au fig­uré – et on s’attache rapi­de­ment à ces Marie déjan­tées, notam­ment l’énergique et ent­hou­si­aste Marie Patrick (Lola Cès), la timide et attachante Marie Robert (Sarah Manesse), l’excentrique Marie Lazarus (Valéri­ane de Vil­leneuve) ou l’impitoyable Mère Supérieure (Car­men Fer­lan). Dans les sec­onds rôles mas­culins, Franck Vin­cent, Keny Bran Oure­ga et David Sol­laz­zo for­ment un trio invraisem­blable qui mérite ample­ment les applaud­isse­ments que récolte leur numéro. Enfin, incar­nant le fameux per­son­nage de Dolores Van Carti­er et ten­ant la tête d’affiche, la jeune Kania a la lourde tâche de suc­céder à Whoopi Gold­berg pour le film et Pati­na Miller pour Lon­dres et Broad­way. Si elle n’a pas la rugosité et l’âge du rôle – et des deux créa­tri­ces précédem­ment citées — elle apporte néan­moins une fraîcheur et une voix remar­quable, et porte avec générosité le show sur ses épaules. Sis­ter Act sem­ble donc lancé sur les voies impéné­tra­bles du suc­cès ; le pub­lic famil­ial sera sans aucun doute char­mé par les choré­gra­phies, l’humour, l’énergie et les pail­lettes de ces religieuses espiè­gles. De fait, pou­voir rire aujourd’hui de la reli­gion avec dés­in­vol­ture et légèreté est indu­bitable­ment une vraie bénédiction…