Sirba Octet et Isabelle Georges

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sirba-octet-et-isabelle-georgesYid­dish Rhapsody
Les 30, 31 octo­bre et 1er novem­bre à 20h30

Isabelle Georges et le Sir­ba Octet avaient illu­miné la scène de l’Eu­ropéen en 2008 avec le spec­ta­cle Du Shtetl à New York. Les musi­ciens et la comé­di­enne-chanteuse-danseuse sont de retour en présen­tant en alter­nance le spec­ta­cle préc­ité et une nou­velle oeu­vre, Yid­dish Rhap­sody. Ce dernier spec­ta­cle les asso­cie  à l’orchestre de Pau Pays de Béarn.

L’u­nivers des mélodies yid­dish est superbe­ment mis à l’hon­neur dans Yid­dish Rhap­sody. Quelques phras­es de tran­si­tion per­me­t­tent de situer le thème de cer­taines chan­sons et les artistes réus­sis­sent à trans­met­tre de fortes émo­tions même auprès du pub­lic ne con­nais­sant pas la langue yid­dish. Le swing ou des séquences de cla­que­ttes sont égale­ment présents, empor­tant le spec­ta­teur sur des tem­pos endiablés.

Les artistes jouent sur plusieurs con­fig­u­ra­tions, vari­ant habile­ment le rythme et les reg­istres, entre séquences instru­men­tales et chan­tées. Le Sir­ba Octet peut ain­si jouer seul, être asso­cié à Isabelle Georges et/ou à l’orchestre de Pau Pays de Béarn. Le choix de l’orchestre béar­nais, dirigé par Fayçal Karoui, se révèle d’ailleurs être extrême­ment per­ti­nent. Cette belle ren­con­tre entre des artistes venant d’u­nivers dif­férents — déjà immor­tal­isée sur un CD stu­dio — mérite d’ores et déjà d’être renou­velée sur les scènes de Paris et d’ailleurs.

(Dan Renier)

Du Shtetl à New-York
Les 26, 27 et 28 octo­bre à 20h
Les 31 octo­bre et 1er novem­bre à 17h

Les vagues d’immigration vers le Nou­veau Monde n’ont pas cessé. Dès la fin du XIXe siè­cle, les per­sé­cu­tions con­tre les Juifs d’Europe Cen­trale les ont poussés à quit­ter leurs vil­lages, les « shtetl » en yid­dish, et à tra­vers­er l’Atlantique. Les musi­ciens du Sir­ba Octet ont imag­iné un pro­gramme avec la chanteuse Isabelle Georges afin de met­tre en évi­dence la fil­i­a­tion des airs tra­di­tion­nels juifs avec les thèmes des comédies américaines.

De « Bessarabye » à « Over the rain­bow », de « Rozhinkes mit Man­dlen » à « My fun­ny Valen­tine », une invi­ta­tion à un feu d’artifice musi­cal entre musique tra­di­tion­nelle et comédie musi­cale, servie par des musi­ciens issus des plus pres­tigieuses for­ma­tions français­es, sur des arrange­ments de Yann Olli­vo et Cyril Lehn.

Inspirée du doc­u­men­taire de Fabi­enne Rous­so-Lenoir Du Shtetl à Broad­way, cette ver­sion scénique et musi­cale mélange des airs de musique yid­dish à des extraits de comédie musi­cale améri­caine. Tous ont un dénom­i­na­teur com­mun : ils ont été créés par des artistes juifs. Le spec­ta­cle passe donc de « My Fun­ny Valen­tine » (de Richard Rodgers) à « Bessarabye », de « Sun­rise Sun­set » (de Jer­ry Bock) à « Yid­dishe Mame », le tout avec une musi­cal­ité débor­dante d’émotion, d’humour et de vir­tu­osité. Car le Sir­ba Octet débor­de lit­térale­ment de créa­tiv­ité quand il s’agit de réarranger les mélodies, qu’elles soient tra­di­tion­nelles ou puisées dans les grands stan­dards améri­cains. Le tal­ent de l’orchestre est tel qu’il emporte le pub­lic après seule­ment quelques minutes.

Quant à Isabelle Georges, elle est d’une sim­plic­ité et d’une justesse incon­testa­bles. On regrette d’ailleurs qu’elle ne s’exprime pas plus longue­ment pour intro­duire chaque chan­son. Car si l’on ne con­naît effec­tive­ment pas le doc­u­men­taire dont le spec­ta­cle est inspiré, le spec­ta­teur peut vite être désori­en­té. Mais la voix chaleureuse de l’artiste, son regard pétil­lant, son énergie, son inter­pré­ta­tion toute en sub­til­ité, insuf­fle un charme et une couleur toute par­ti­c­ulière à ce spec­ta­cle. La dernière chan­son « Bei Mir Bist Du Scheyn » est un pur bijou où se mêlent l’air tra­di­tion­nel et la moder­nité d’Isabelle, qui pro­pose un numéro de cla­que­ttes déto­nant. Elle réus­sit même à faire chanter une salle entière en yid­dish : un vrai coup de maître et un moment intense en émo­tion pour tous ceux qui ont été bercés par la douceur de cette langue pen­dant leur enfance, par des proches sou­vent dis­parus aujourd’hui…

(Lea Rozen­tal)