
Comment s’est faite la rencontre avec l’équipe d’Audimat ?
J’ai été contacté par la chorégraphe, Alma de Villalobos, que je connaissais déjà (sans jamais avoir eu le bonheur de travailler avec elle). J’ai passé les auditions pour le rôle d’un producteur et ça ne collait pas. Mais deux à trois semaines après, l’équipe artistique me téléphonait pour me proposer le rôle du jeune présentateur. Tancrède, le compositeur du spectacle devait jouer ce rôle, mais pour des raisons d’incompatibilité de calendrier et d’autres engagements pris, il ne pouvait plus le faire… Et donc me voilà !
Pouvez-vous nous résumer — sans tout nous dévoiler — le spectacle que vous allez jouer à partir du 11 novembre au Trianon ?
Le sujet du spectacle… je vais essayer de faire simple. Il y a une intrigue et pas des plus simples ! Deux présentateurs-vedettes sont sur deux chaînes de télévision rivales. L’une cartonne et l’autre patine. Au fur et à mesure du spectacle, on découvre intrigues, complots, associations de malfaiteurs… Les présentateurs font la valse des emplois, se retrouvant chacun dans la chaîne de l’autre… et l’audimat bascule ! Pour se venger, le patron de la chaîne en déroute envoie son présentateur séduire la présentatrice rivale pour la déstabiliser. Ca ne se passe pas tout à fait comme prévu… Je ne veux pas en dire trop.
Quels sont les forces du spectacle ?
La mise en scène est rythmée par des numéros très Broadway. Trois ménagères de moins de 50 ans, nos chorus girls, claquettent et dansent sans relâche. Les personnages sont très dessinés, loufoques et attachants. Il y a même une femme à tête d’homme ! C’est en fait un spectacle musical un peu à l’anglo-saxonne, avec beaucoup de numéros chantés-dansés et une musique très jazzy.
Pouvez-vous nous décrire votre personnage ?
J’interprète le rôle d’Etienne, le présentateur vedette de Téléslige, puis de Show7. C’est un loufoque toujours en retard, très jovial, plein d’envies quant au contenu de ses programmes. Il est un peu naïf face aux vraies priorités d’une chaîne de télévision qui veut faire de l’audience. Il préfère parler de ce qui le passionne : le système digestif des animaux, les artisans qui font du travail à l’ancienne, etc. C’est un vrai convaincu de la télé qualité… Et forcément, il ne fait pas beaucoup d’audience. C’est la première fois que je joue un rôle de « jeune premier ». Heureusement, il est assez fou-fou, naïf, enthousiaste et brouillon pour que le personnage soit intéressant à défendre. Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus facile pour moi qui suis abonné à des personnages très haut en couleurs et extravagants (Ali Baba, Le Cabaret des hommes perdus…).
Comment travaillez-vous précisément ce rôle ?
Je regarde d’abord comment il va être coiffé (rires). Je plaisante, mais la silhouette et le costume du personnage sont primordiaux. On m’a dit un jour que j’étais un acteur capillaire ! J’aime assez la formule. J’apprécie beaucoup les rôles qui demandent un réel changement corporel et/ou vestimentaire.
Pour le rôle d’Etienne, je travaille en transpirant beaucoup (rires) ! La chorégraphe a décidé qu’on allait danser comme à Broadway. Les tableaux sont donc très physiques. Stephan Druet, le metteur en scène, est également très exigeant et sait parfaitement ce qu’il veut. Son enthousiasme pourrait déplacer des montagnes ! Cette exigence dans le travail est très gratifiante.
Je ne pense pas être très original quant à ma façon de travailler, même si on m’a gentiment taquiné dernièrement en répétition, parce que j’écrivais vraiment une lettre dans une séquence où je répondais à du courrier. Sans être Actor’s Studio, j’aime essayer de retrouver la vérité dans des petits gestes, des tics ou des habitudes, les grossir ou les rendre subtils à souhait. En général, je travaille aussi en total escroc. Je dis que j’ai appris mon texte, et ce n’est souvent pas vrai (rires) ! Plus sérieusement, je ne crois pas à la création dans la douleur, la contrition ou les rapports de force. J’essaye consciemment d’amener de la bonne humeur sur le lieu de travail. Ca se traduit par dire un maximum de conneries et ça vient sans effort. (rires)
Pouvez-vous revenir sur votre expérience dans le Cabaret des hommes perdus ?
Mon expérience sur Le Cabaret des hommes perdus a été un processus de création très savoureux. Même si on se connaissait depuis longtemps, c’était la première fois que j’étais dirigé par Jean-Luc Revol. Sa confiance sans limite m’a tout d’abord touché et m’a permis certainement de faire du bon travail. On ne m’avait jamais offert l’occasion d’avoir des scènes aussi truculentes. L’écriture sensible et inventive de Christian Siméon m’a permis d’avoir un travail jouissif sur le rôle de Lullaby. Après 175 représentations (Rond-Point, Pépinière, une tournée, Festival Diva), on se remet sur les routes à partir de fin janvier 2009 pour quelques dates jusqu’à fin mars. J’ai hâte de retrouver mes partenaires, parce qu’avec eux aussi, on fait de sacrées conneries (rires) !
Que vous a apporté le spectacle ?
Ce que m’a apporté le spectacle ? De l’aisance en talons (rires) !
Pouvez-vous nous parler de vos prochains projets et envies ?
J’ai l’occasion de défendre une nouvelle fois un texte de Christian Siméon : un spectacle musical sur Andy Warhol, mis en scène par Jean-Michel Ribes et programmé la saison prochaine au Théâtre du Rond-Point, avec la même équipe du Cabaret des hommes perdus et deux comédiennes en plus (dont Ariane Pirie). J’ai le bonheur de retravailler prochainement avec Jean-Luc Revol sur un spectacle musical, avec des textes de Vincent Daenen, des musiques de Thierry Boulanger, avec des personnages issus de l’univers des contes pour enfant, pas très Disney mais plutôt Tim Burton avec des dialogues à la Audiard.
J’ai des envies d’écriture (avec différents collaborateurs). Dès que j’en ai le temps, je voudrais essayer d’écrire un spectacle que je pourrais défendre seul, ou pas d’ailleurs. J’ai déjà des idées de coiffures !
J’ai plein d’envies professionnelles, mais comme je suis superstitieux, je n’en parlerai pas en détail. J’aimerais simplement continuer à pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille, partir plus souvent en tournée, continuer à avoir autant de plaisir et de bonheur à faire ce métier.
Des rêves un peu fous ?
En ce qui concerne mes rêves les plus fous : un chien ! Je vais bientôt adopter un chow-chow. Et sinon dans le désordre : me marier, adopter une asiatique du nom de Jade, faire fortune dans les T‑Shirts tie and dye, investir dans des cultures de perles à Tahiti et réaliser des pornos canins (rires) !