
Brinkhoff / Mögenburg
Sinan Bertrand, Le Bal des Vampires a désormais pris sa vitesse de croisière. Comment vous sentez-vous ?
On est plus confortable, plus détendus. On s’amuse, on respire. Les gens qui ont pu voir la couturière et qui sont revenus récemment nous disent que c’est le jour et la nuit. Il faut aussi savoir qu’aux avant-premières, on a un public invité, plus ou moins tendre, mais aujourd’hui, on est avec un public qui paie sa place et qui a envie de découvrir le spectacle : un public très chaleureux et qui nous porte beaucoup. Du coup, on surfe sur cette vague de réactions et ça joue aussi sur la qualité du spectacle.
Parlez-nous du travail avec Roman Polanki.
C’était fascinant. Au départ, c’est un facteur intimidant de travailler avec lui, mais au bout d’une minute, on est dans le travail, dans le concret : il bombarde d’informations, de directives, de précisions… Bombarder, c’est le terme car il n’arrête pas. S’il a l’occasion de travailler sur une scène, il y a toujours quelque chose à refaire avec lui. Il teste beaucoup de choses, c’est assez agréable car on s’est retrouvé dans un travail de « création » plutôt que de reproduction, de « franchise ». Même si le spectacle ne change pas du tout au tout avec les versions précédentes, il y a quand même un travail d’ajustement des rôles, c’est très agréable du point de vue des interprètes.
Quelles étaient ses directives concernant Herbert, votre personnage ?
Par rapport aux autres versions, Herbert reste une folle tordue mais peut-être un peu plus couillue qu’avant. Dès l’audition, Polanski disait d’Herbert : « on sait qu’il est gay, ça se voit, ce n’est pas l’essence du personnage, ça n’a pas d’intérêt de jouer son homosexualité, ce qu’il faut jouer, c’est que c’est un personnage amoureux, romantique, lyrique, passionné, séduit. Il faut d’abord avoir ça et ensuite, le reste devient drôle. » Et j’ai aimé qu’il parle d’abord de l’essence même du personnage plutôt que de la caricature ou la périphérie : c’était la preuve pour moi qu’il était un bon directeur d’acteurs.
Il disait aussi qu’il ne faut pas oublier qu’Herbert est dangereux, et si on oublie ça, son exubérance n’est pas drôle. Il faut trouver un équilibre entre son côté prédateur et sa flamboyance.
Quels sont les moments forts du spectacle pour vous ?
En tant qu’interprète, ce sont ceux où je suis sur scène, vu que j’attends déjà une heure avant de monter ! (rires)
Justement, ce n’est pas un peu frustrant ?
C’est un peu particulier au niveau de l’énergie mais ce n’est pas frustrant parce que j’ai un parcours sympathique à jouer. J’aime ce personnage et les tableaux que j’ai à défendre, et je suis plutôt content quand on me dit qu’on ne me voit pas assez sur scène. C’est tellement mieux que le contraire. Après, il y a des tableaux que j’aime regarder, comme le réveil des vampires. J’aime beaucoup faire le final, même s’il n’a pas l’air de trouver son public en France, mais moi, je l’aime beaucoup.
Que peut-on vous souhaiter ?
D’arriver vivant à la fin de ce périple ! C’est un spectacle éprouvant physiquement et vocalement : on est tous au taquet, c’est une qualité rock, donc il faut y aller. Mais l’équipe est vraiment top et on prend beaucoup de plaisir.
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