direction artistique : Mark Tompkins
livret et musique : Mark Tompkins, Mathieu Grenier
direction musicale : Mathieu Grenier
avec Hortense Belhôte, Mathieu Grenier, Rodolphe Martin, Laurène Pierre-Magnani, Simon Marozzi, Isnelle Da Silveira, Mark Tompkins, Darryl Woods, Jean-Louis Badet
scénographie et costumes : Jean-Louis Badet
chorégraphie : Mathieu Grenier, Mark Tompkins, les interprètes
assistante à la mise en scène : Isnelle Da Silveira
Notre avis :
Mark Tompkins, artiste américain installé depuis plusieurs décennies en France, rêvait depuis son enfance de créer une comédie musicale. Après s’être inspiré de ce registre artistique dans certains spectacles, il franchit un cap supplémentaire en montant Showtime. Cette œuvre décrit le parcours de création d’un spectacle en jonglant entre humour et interrogations sur la condition des personnages (en tant qu’artistes et plus globalement en tant qu’individus).
La première partie de Showtime parodie les émissions de télé-réalité en quête de nouveaux « prodiges ». Le programme présenté permet de déterminer ceux qui pourront participer à la création d’un spectacle au Paradise Garage, la salle dirigée par Gladys, une reine de la nuit. Entre La France a un incroyable talent et The Voice, le spectateur repère de nombreux clins d’œil à ces émissions bien ancrées dans le paysage audio-visuel. Cette partie de Showtime joue pleinement la carte de l’absurde, tant dans les prestations des candidats que dans les attitudes des membres du jury.
La suite de Showtime retrace les phases de répétition puis de création finale d’une revue au Paradise Garage. Showtime s’oriente alors plus fortement vers le registre du théâtre musical. Les interprètes sont remarquablement à l’aise dans les domaines de la comédie, du chant, et de la danse. Ils font preuve d’autodérision et n’ont pas froid aux yeux en jouant notamment la carte de l’humour coquin.
Les belles chansons écrites par Mark Tompkins et Mathieu Grenier naviguent entre les univers de Broadway, de la soul music ou du rock entre autres. Un bémol réside toutefois en l’absence de surtitrage pour ces chansons écrites pour la plupart en anglais. En effet, leurs paroles en disent long sur l’état d’esprit des personnages au-delà des apparences et enrichissent une intrigue somme toute plutôt légère. Ce point positif en soi peut échapper au public non anglophone qui risque de ne pas percevoir certaines dimensions de Showtime. Pour le reste, le spectateur devrait apprécier de découvrir de véritables talents sur scène et sans écran grâce à ce show énergique !