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Shéhérazade (Critique)

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Toutes les épopées ont été racon­tées, il ne reste plus rien à inventer.

En cette époque où il est si dif­fi­cile de se pro­jeter dans l’avenir, on rêve de redé­cou­vrir des his­toires éter­nelles, de revis­iter les légen­des du passé.

C’est fort de cette évi­dence que les con­cep­teurs de Shéhérazade ont décidé de met­tre en musique l’un des plus beaux con­tes jamais conçus, une légende qui a tra­ver­sé les siè­cles et qui aujourd’hui encore garde un par­fum d’éternité.

Qui ne con­naît pas la saga des mille et une nuits ? Celle de Shéhérazade, femme légendaire, racon­teuse de réc­its et sym­bole de la séduc­tion fémi­nine ? Avec le spec­ta­cle Shéhérazade, la légende renaît de ses cen­dres, illu­minée par une pléi­ade de chan­sons orig­i­nales et envoûtantes.

La nar­ra­tion démarre avec le sul­tan Soli­man. Jadis bon et généreux, Soli­man change le jour où il décou­vre que sa femme adorée va chercher l’amour ailleurs que dans le lit con­ju­gal. L’épouse infidèle se volatilise soudain, sans que per­son­ne ne sache ce qui a bien pu lui arriv­er. Dès lors le sul­tan, aveuglé par son désir de vengeance, décide de choisir chaque soir une nou­velle com­pagne, qui dis­paraît invari­able­ment au petit matin.

Shéhérazade, c’est la dose de rêve néces­saire dans un monde où la gri­saille domine, deux heures d’évasion qui trans­portent le spec­ta­teur dans un univers de magie et de mer­veilles, d’exotisme et d’aventure, de roman­tisme et de sensualité.

Shéhérazade, c’est l’histoire sans fin de l’Amour éter­nel, une quête vieille comme le monde et belle comme le jour.

Notre avis :

Après Don Juan, Félix Gray signe son retour à Paris avec  Shéhérazade :  Les mille et une nuits. Si les pre­mières min­utes lais­sent appa­raître une mag­nifique scéno­gra­phie, une ambiance ori­en­tale et un bal­let d’ouverture très impres­sion­nant, les min­utes qui suiv­ent sont beau­coup plus déce­vantes. Le nar­ra­teur est l’unique per­son­nage à jouer la comédie, toutes les autres scènes sont chan­tées. Ce par­ti pris devient vite las­sant tant par la monot­o­nie des mélodies au style var­iété des années 80, que par son côté car­i­cat­ur­al. Les his­toires que « racon­te » ou chante Shéhérazade man­quent cru­elle­ment d’épaisseur. L’histoire d’Aladin est  réduite à son amour impos­si­ble avec Yas­mine… Bref, le manque cru­el de dra­maturgie donne une impres­sion de poudre aux yeux et le spec­ta­teur a ten­dance à s’enfoncer dans son fau­teuil d’ennui.

Certes, la gent mas­cu­line pour­ra se délecter des mag­nifiques danseuses dénudées qui se déhanchent mag­nifique­ment, les enfants se sen­tiront très dépaysés par ce mag­nifique décor, et les nos­tal­giques de A toutes les filles ou  La Gitane pour­ront appréci­er le style musi­cal de Felix Gray.