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Serge Postigo — De 4 et demi à Neuf

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Serge Postigo ©DR
Serge Posti­go ©DR

Vous êtes un très grand fan des comédies musi­cales. Qu’est-ce qui fait que vous aimez tant ce genre ?
Je pense que la musique rejoint l’é­mo­tion à l’in­térieur de chaque être humain. Je crois égale­ment qu’elle adoucit les moeurs, comme on dit, et qu’elle provoque un cer­tain état de créa­tion chez l’hu­main qu’il ne peut réfrén­er très longtemps. Ce qui fait que, lorsque nous sommes sur scène et que nous voulons touch­er le pub­lic, non seule­ment par les textes et le jeu des rôles et que nous pou­vons avoir l’oc­ca­sion d’a­jouter, en plus, le volet « musique », ça nous per­met d’aller chercher la sen­si­bil­ité du spec­ta­teur, sous toutes ses facettes, et c’est ce que je trou­ve très intéres­sant. La comédie musi­cale est, pour moi, une con­ven­tion théâ­trale qui me par­le énor­mé­ment, qui m’in­ter­pelle aus­si car elle per­met de join­dre plusieurs dis­ci­plines artistiques.

Vous avez inter­prété Dan­ny dans la ver­sion québé­coise de Grease. Par­lez-nous de cette expérience ? 
Grease fut la toute pre­mière comédie musi­cale à laque­lle j’ai par­ticipé. Le défi était que nous nous bat­tions con­tre le film déjà pro­duit. Le pub­lic pense, à tort, que la pièce est tirée du film alors que c’est le con­traire. J’ai adoré par­ticiper à cette pièce. C’est un film culte pour toute une généra­tion. Ce qui me plaît dans Grease, comme dans presque toutes les comédies musi­cales, c’est le jeu des rôles, ce n’est pas seule­ment qu’une suite de chan­sons. Voilà ce qui dif­féren­cie les comédies musi­cales du genre de Grease des spec­ta­cles comme Roméo et Juli­ette ou de Notre Dame de Paris. Je ne dis pas que ce n’est pas cor­rect ce genre-là, mais, pour moi, c’est très différent.

Y’a-t-il un rôle par­ti­c­uli­er que vous aimeriez interpréter ? 
Oui, celui du Dr Jekyll dans la pièce Jekyll & Hyde. C’est une comédie musi­cale que je trou­ve hal­lu­ci­nante et que j’ai vue sur Broad­way, voilà quelques années déjà. Je trou­ve très beaux le texte et la musique. De plus, c’est un per­son­nage qui doit être très intéres­sant à jouer.

Vous allez jouer Gui­do Con­ti­ni, dans Neuf. Par­lez-nous de ce rôle ?
C’est un cinéaste ital­ien qui approche la quar­an­taine, il vit une tour­mente de créa­tion. Gui­do est libre­ment inspiré par Fed­eri­co Felli­ni et Neuf par le film 8 ½ de Felli­ni. Gui­do se retrou­ve dans un spa pour se repos­er. Quelques jours plus tard, toute l’équipe de tour­nage arrive mais Gui­do n’a aucune idée du film qu’il va faire. La pièce racon­te toute l’an­goisse de la créa­tion de ce cinéaste, à quelques jours de son tournage.

Com­ment se pré­pare-t-on à jouer un tel rôle?
Il ne faut pas se fier à ce qui a déjà été fait dans le passé. Comme c’est inspiré de Felli­ni, on doit con­som­mer son oeu­vre, en pas­sant au tra­vers. Et, vu que c’est un ital­ien que j’in­ter­prète, j’y suis très sen­si­ble. Il faut met­tre l’emphase, dans notre inter­pré­ta­tion, sur la façon dont ces gens par­lent et s’ex­pri­ment, cette façon qu’ils ont de par­ler avec leur corps. Hormis le côté « tech­nique », il faut arriv­er, en salle de répéti­tions, très ouvert et prêt à façon­ner le per­son­nage mais pas avec une idée préconçue.