
Vous êtes un très grand fan des comédies musicales. Qu’est-ce qui fait que vous aimez tant ce genre ?
Je pense que la musique rejoint l’émotion à l’intérieur de chaque être humain. Je crois également qu’elle adoucit les moeurs, comme on dit, et qu’elle provoque un certain état de création chez l’humain qu’il ne peut réfréner très longtemps. Ce qui fait que, lorsque nous sommes sur scène et que nous voulons toucher le public, non seulement par les textes et le jeu des rôles et que nous pouvons avoir l’occasion d’ajouter, en plus, le volet « musique », ça nous permet d’aller chercher la sensibilité du spectateur, sous toutes ses facettes, et c’est ce que je trouve très intéressant. La comédie musicale est, pour moi, une convention théâtrale qui me parle énormément, qui m’interpelle aussi car elle permet de joindre plusieurs disciplines artistiques.
Vous avez interprété Danny dans la version québécoise de Grease. Parlez-nous de cette expérience ?
Grease fut la toute première comédie musicale à laquelle j’ai participé. Le défi était que nous nous battions contre le film déjà produit. Le public pense, à tort, que la pièce est tirée du film alors que c’est le contraire. J’ai adoré participer à cette pièce. C’est un film culte pour toute une génération. Ce qui me plaît dans Grease, comme dans presque toutes les comédies musicales, c’est le jeu des rôles, ce n’est pas seulement qu’une suite de chansons. Voilà ce qui différencie les comédies musicales du genre de Grease des spectacles comme Roméo et Juliette ou de Notre Dame de Paris. Je ne dis pas que ce n’est pas correct ce genre-là, mais, pour moi, c’est très différent.
Y’a-t-il un rôle particulier que vous aimeriez interpréter ?
Oui, celui du Dr Jekyll dans la pièce Jekyll & Hyde. C’est une comédie musicale que je trouve hallucinante et que j’ai vue sur Broadway, voilà quelques années déjà. Je trouve très beaux le texte et la musique. De plus, c’est un personnage qui doit être très intéressant à jouer.
Vous allez jouer Guido Contini, dans Neuf. Parlez-nous de ce rôle ?
C’est un cinéaste italien qui approche la quarantaine, il vit une tourmente de création. Guido est librement inspiré par Federico Fellini et Neuf par le film 8 ½ de Fellini. Guido se retrouve dans un spa pour se reposer. Quelques jours plus tard, toute l’équipe de tournage arrive mais Guido n’a aucune idée du film qu’il va faire. La pièce raconte toute l’angoisse de la création de ce cinéaste, à quelques jours de son tournage.
Comment se prépare-t-on à jouer un tel rôle?
Il ne faut pas se fier à ce qui a déjà été fait dans le passé. Comme c’est inspiré de Fellini, on doit consommer son oeuvre, en passant au travers. Et, vu que c’est un italien que j’interprète, j’y suis très sensible. Il faut mettre l’emphase, dans notre interprétation, sur la façon dont ces gens parlent et s’expriment, cette façon qu’ils ont de parler avec leur corps. Hormis le côté « technique », il faut arriver, en salle de répétitions, très ouvert et prêt à façonner le personnage mais pas avec une idée préconçue.