Grand Cabaret Impertinent et Musical
Texte : Christian Giudicelli et Jean-Paul Farré
Musique : Thierry Boulanger
Mise en scène : Jean-Marie Lecoq
Chorégraphie : Anne-Marie Gros
avec : Jean-Paul Farré, Fabienne Guyon, Florence Pelly, Patrick Zard’ et 6 musiciens sur scène
Le sujet est intrigant, et le spectacle intégralement chanté est prometteur. À gauche de la scène se tiennent des cordes (2 musiciens) et le piano. À droite, il y a les vents (3 musiciens). Ensemble, ils accompagnent les quatre personnages d’une rencontre hautement improbable : madame la juge fait comparaître Jeanne d’Arc, Napoléon et Charles De Gaulle, c’est-à-dire trois figures françaises indéboulonnables. Mazette! Serait-ce d’Histoire, avec un grand H, dont il s’agit ? Dans les faits, ce seront plutôt des histoires à faire rire en chansons.
Disons le tout net : le spectacle est réussi grâce à ses protagonistes qui prennent un malin plaisir à incarner ces icônes gentiment maltraitées. La loufoquerie du texte ne leur fait pas peur, et c’est tant mieux ! Jean-Paul Farré donne à voir un Napoléon clownesque, Patrick Zard’ endosse le costume du Général avec aplomb. Quant à Fabienne Guyon, c’est toujours un plaisir de la retrouver sur scène, sa Jeanne d’Arc qui s’interroge sur les plaisirs de la chair ne manque pas de piquant. Florence Pelly avec ce rôle de juge austère qui finit par se retrouver dans une situation improbable, son registre vocal s’étoffe encore, et avec bonheur. La partition de Thierry Boulanger sert parfaitement les différentes voix en présence, sans compter celles des musiciens, mis eux aussi à contribution.
Nous pouvons malgré tout regretter que l’idée de départ ne soit pas menée à terme. Il y a des moments plaisants comme l’inventaire des pièces à charges, mais on reste un peu sur sa faim en attendant que l’on nous entraîne sur des chemins un peu moins conventionnels : on pensait par exemple apprendre davantage de choses sur ces trois personnages, rien de neuf ne sera dévoilé et leur réunion, au final, ne produit pas le feu d’artifice escompté. Toutefois, comme le spectacle ne se prend pas au sérieux une seconde et que l’énergie de l’équipe est communicative, vous pouvez facilement entrer dans cette danse historique aux allures de music-hall !