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Sebastiàn Galeota séducteur/trice de Amor, Amor

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Sebastiàn Gale­o­ta ©DR

Quel est votre parcours ?
Je suis né à Buenos Aires, où j’ai com­mencé à tra­vailler à l’âge de 14 ans dans un cirque comme danseur-acro­bate puis j’ai suivi une for­ma­tion dans la plus grande école de comédie musi­cale de Buenos Aires ce qui m’a per­mis de tra­vailler dans les grands théâtres là-bas. Ensuite, j’ai fait par­tie de la com­pag­nie inter­na­tionale de théâtre musi­cal CITM dirigée par Chet Walk­er, l’assistant de Bob Fos­se et Ricky Pashkus. Toutes ces années de tra­vail et de ren­con­tres ont con­fir­mé ma pas­sion et mon désir de faire ce métier.
Je suis arrivé en France il y a sept ans, je ne par­lais pas un mot de français mais j’ai tout de suite tra­vail­lé en tant que danseur pour divers­es comédies musi­cales. Il y a trois ans j’ai tra­vail­lé sur l’opéra Les Con­tes d’Hoff­mann, mis en scène par Julie Depar­dieu et Stéphan Druet. La ren­con­tre avec Stéphan a été déci­sive. Ensem­ble, nous avons mon­té une mai­son de pro­duc­tion et nous avons décidé de par­tir à Buenos Aires pour mon­ter une pièce de Copi : Une vis­ite inop­por­tune, dans laque­lle il m’a pro­posé le rôle prin­ci­pal. Quelques mois plus tard nous avons co-pro­duit le fes­ti­val « Nuits d’été à l’hô­tel Gouthière » en célébrant le bicen­te­naire de l’indépendance de l’Ar­gen­tine. De ce fes­ti­val est né le spec­ta­cle : Se dice de mi, en Buenos Aires, devenu aujour­d’hui Amor Amor, à Buenos Aires.

Par­lez-nous de votre per­son­nage : com­ment Stephan Druet vous l’a présen­té ? Com­ment l’avez-vous abordé ?
Mon per­son­nage s’appelle Ottavia La Blan­ca, c’est un trav­es­ti qui revient dans la pen­sion de famille que tient sa mère. Il en était par­ti 10 ans avant car sa mère refu­sait son homo­sex­u­al­ité. Il revient pour régler ses comptes avec elle et retrou­ver son amour de jeunesse Alvaro, le bel argentin. Stéphan m’a pro­posé ce rôle tout naturelle­ment, étant lui et moi pas­sion­nés par le cabaret, ce per­son­nage de trav­es­ti me per­me­t­tait de danser, chanter et jouer la comédie de façon drôle, émou­vante et décalée. Ce per­son­nage était comme un défi pour plusieurs raisons : chanter et danser avec robes, talons et per­ruques mais surtout jouer la comédie en français, car pour moi c’é­tait la pre­mière fois !
Nous avons répété un mois et demi et comme je n’avais jamais marché avec des talons, dès mon réveil, chez moi, je les chaus­sais. Avant de par­tir en répéti­tion, pen­dant quelques heures je mar­chais dans mon apparte­ment, je pré­parais mon café avec, je fai­sais mon ménage, les choses quo­ti­di­ennes quoi…

L’hô­tel de Gouthière, aujourd’hui le Comé­dia : quels sont les dif­férences les plus mar­quantes pour vous ?
Nous avons mon­té ce spec­ta­cle en extérieur avec trois francs six sous dans une ambiance pro­fes­sion­nelle mais fes­ti­val­ière, nous avons eu la chance que la direc­tion du théâtre Comé­dia croie en notre pro­jet et investisse dans un décor incroy­able réal­isé par Rober­to Platé, des cos­tumes encore plus déli­rants de Michel Dus­sarat et plus de choré­gra­phies déjan­tées signées Car­o­line Roë­lands. Ce spec­ta­cle au théâtre Comé­dia prend un côté plus ciné­matographique, le pub­lic réag­it encore plus car il y a qua­tre danseurs en plus et de nou­veaux numéros musicaux.

Dans cette nou­velle ver­sion vous dansez davan­tage et effectuez notam­ment un numéro de tan­go assez acro­ba­tique et impres­sion­nant. Pra­tiquiez-vous cette danse ?
Je n’ai jamais dan­sé le tan­go aupar­a­vant, j’ai appris à le danser avec Coco Dias, danseur de tan­go qui tient le rôle d’Ausente dans le spec­ta­cle, pour le numéro « Tanguera ». Stéphan a voulu rajouter ce numéro parce qu’à l’époque en Argen­tine, le tan­go se dan­sait entre hommes et il voulait que je fasse ce numéro car si Ottavia la Blan­ca est un per­son­nage féminin, il est inter­prété par un homme. Ce numéro me rap­pelle beau­coup de choses de mon enfance car le tan­go fait par­tie de ma cul­ture, mon père a tou­jours voulu que je le danse, mais moi j’étais plus attiré vers la comédie musicale.

Avez-vous des pro­jets, des désirs ? 
En ce moment Amor Amor prend une place très impor­tante car nous con­tin­uons au théâtre Comé­dia et après nous avons prévu une tournée française et inter­na­tionale. Cela n’empêche que j’ai des pro­jets, qu’il soit dans le domaine de la comédie musi­cale, du théâtre, et même du ciné­ma (peut-être même Amor Amor sur grand écran… qui sait??) Quant à mes désirs, j’en ai beau­coup… Par exem­ple j’aimerais qu’il y ait en France davan­tage de créa­tions de comédie musi­cale car par­fois on va chercher ailleurs ce que l’on peut trou­ver ici…