Spirit of Chicago Orchestra : parlez-nous de cette formation ?
Cet ensemble a été fondé en 2002 par Bastien Stil, chef d’orchestre et pianiste, et le batteur Jean-Benard Leroy. Les onze membres de l’orchestre sont spécialisés dans le Jazz Hot et le répertoire des années 20 et 30 en recréant le son et l’ambiance des premiers moments du jazz et des big band. Actuellement, nous présentons notre second enregistrement : Singin’in the rain, the Origins. J’ai la chance d’en faire partie en étant le soliste vocal. Cet album est distribué par Klarthe/Harmonia Mundi International.
D’où est venue l’idée de cet album ?
Alors qu’il travaillait sur l’enregistrement du premier album au début de l’année 2013, Bastien Stil m’a demandé le lien entre moi et… Singin’in the rain après avoir lu ma biographie. En effet j’ai joué et chanté dans pas moins de cinq productions de cette comédie musicale depuis les années 80, en passant par la version présentée en France en 2001 et qui remporta un Molière. Son idée était d’essayer de trouver les arrangements d’origine de chaque titre, issus de comédies musicales différentes des années 20 et 30 et qui sont réunies dans le film de la MGM de 1952. Une idée originale… mais complexe : où trouver ces éléments ?
Suite à un travail avec des experts, des bibliothécaires, des universitaires aux USA, nous avons pu mettre la main sur ces éléments. Le fond important de la bibliothèque du Congrès de Washington DC nous a été d’une grande utilité, leur soutien sans faille. Nous avons également eu accès aux archives de ces mêmes époques de la radio CBS par le biais de la bibliothèque publique de New York.
Le son est très particulier : comment faire pour y parvenir ?
Dans les premiers enregistrements de jazz, la section rythmique comprenait le sousaphone/tuba et le banjo. Deux instruments aux sonorités fortes qui étaient plus faciles à enregistrer que la contrebasse et la guitare durant ces années pionnières en matière d’enregistrement. Même Jean-Bernard Leroy, le batteur, a utilisé des effets sonores particuliers avec sa batterie. Spirit of Chicago Orchestra tente de capturer le phrasé, le rendu de cette période comme le font les ensembles de musique baroque, par exemple.
Qu’est-ce qui fut le plus difficile à accomplir ?
Fouiner pour trouver les partitions et autres éléments. De nombreuses lettres, appels téléphoniques furent nécessaires. Tout cela traversa l’Atlantique jusque vers nous. Et Bastien Stil se rendit à New York pour consulter les archives de la CBS. Ce travail de recherche intensif nécessita plus d’un an.
La formation va-t-elle se produire sur scène ?
En fonction des salles le groupe oscille entre onze et dix sept membres pour les concerts de Singin’in the rain — The Origins. Nous avons également une proposition qui inclut deux danseurs, si le théâtre qui nous accueille a le budget pour. Le public adore voir les danseurs, surtout lorsqu’ils font des claquettes ! Il faut dire que quasiment tous les choix qui ont été faits pour ce disque sont orientés vers la danse !
Quels sont vos projets ?
J’aurai la chance de participer à l’ultime comédie musicale présentée au Châtelet par Jean-Luc Choplin : 42nd street. Je participerai également à une nouvelle production de Hello Dolly ! présentée à l’Opéra de Metz durant la saison 2017/2018. Et chanter, bien entendu, Singin’in the rain soit sur vos platines, soit en direct lors de concerts !
Notre avis sur le CD.