
Quels sont vos parcours respectifs ?
Scarlett (Sheila) : J’ai une double formation puisque j’ai étudié la danse et l’opéra, à New York. Ensuite, j’ai participé à divers spectacles comme West Side Story (dans le rôle de Maria), Ragtime ou Little Night Music. Par ailleurs, je travaille activement mes compositions.
Nicholas Rodriguez (Claude) : Après mon enfance au Texas, j’ai étudié l’opéra à l’université d’Austin puis à Salzburg. Entre autres, j’ai joué Don Giovanni ou Candide, fait du cabaret sur une croisière et participé à Jesus Christ Superstar, Evita ou Footloose.
Tom Plotkin (Berger) : En fait, je n’ai pas fait d’étude spécifique. Mais, cela fait dix ans que je travaille à Broadway et je pense que c’est le meilleur entrainement… celui de la scène. Cela me permet de jouer des rôles très différents. D’ailleurs, avant de jouer Berger, je viens de finir Funny Thing. Je passe donc d’un univers à l’autre, de la toge aux pattes d’eph’.
Pouvez-vous nous parler de cette version 2004 ?
Tom Plotkin : C’est réellement une nouvelle version. Elle s’imposait naturellement car ce qui était drôle et choquant en 1967 ne l’est plus en 2004. Du coup, le script a été remanié pour aller à l’essentiel. Evitant l’agressivité ou le côté pesant, cette version est volontairement tournée vers quelque chose de plus léger qui met en valeur les chansons. Il n’y a rien de laborieux. Avec 8 musiciens et 25 chanteurs/danseurs, cela s’apparente davantage à un concert de rock. D’ailleurs, en général, les spectateurs finissent debout pour chanter avec nous.
Nicholas Rodriguez : Ceci dit, il suffit de regarder CNN pour s’apercevoir que, toutes les vingt minutes, les informations d’aujourd’hui nous montrent des thèmes semblables à ceux d’il y a quarante ans : Bush et la liberté sexuelle, Bush et l’Irak… Les préoccupations de 2004 ne sont pas si éloignées de celles de 1967.
Comment abordez-vous votre rôle dans un spectacle aussi « rôdé » ?
Nicholas Rodriguez : Contrairement à Scarlett et Tom ? qui reprennent les rôles qu’ils ont déjà tenus ? j’ai la chance d’arriver « vierge ». Je peux donner ma propre interprétation tout en utilisant leur expérience. Dans la création, les auteurs jouaient les rôles principaux. Nous, nous apportons aux personnages de nouvelles perspectives qui n’ont rien à voir avec l’écriture d’origine.
Tom, vous avez déjà participé à cinq productions de Hair. Qu’est-ce qui vous plait tant dans ce spectacle ?
Tom Plotkin : Ce qui est génial dans Hair, c’est que tout le monde est sur scène la plupart du temps. Cela change de certaines productions où l’on a le temps de jouer aux cartes ou de faire un somme en attendant un solo de quelques minutes. Là, on est tous ensemble dès le départ, unis dans une même énergie. Chaque soir, on embarque tous pour un voyage.
Pour les représentations parisiennes, les chansons seront en anglais et les dialogues en français. Comment se passe la préparation ? Quelles sont les contraintes ?
Scarlett : C’est merveilleux d’apprendre le français car la langue est très musicale. Mais nous avons très peu de temps… une semaine d’entrainement et deux semaines de répétition pendant lesquelles nous repartons en Allemagne pour les interviews.
Nicholas Rodriguez : C’est terrible parce que, au stade où l’on en est, mon cerveau sait très bien ce que je dois dire mais ma langue ne suit pas. J’ai déjà chanté du Fauré, du Debussy mais c’était bien plus facile puisque c’était musical. Là, c’est très dur. Les coachs, qui ne sont pas acteurs, se croient obligés de nous donner des intonations, de nous faire interpréter. Il faut donc se remettre en condition et éviter, avec une langue qui n’est pas la nôtre, d’être caricatural. Pour un spectacle sur la liberté, on a besoin de se sentir aussi libre que possible. La langue ne doit donc pas être un obstacle.
Tom Plotkin : c’est un énorme challenge. D’ailleurs, nous devons également apprendre le texte en allemand pour la suite de la tournée et j’avoue que je trouve cela moins agréable. Ensuite, en Italie et en Autriche, nous reprendrons l’anglais et cela va être tout aussi compliqué !
Quels rôles rêvez-vous de jouer ?
Scarlett : Pour ma part, je rêve de créer un rôle dans une comédie musicale inédite.
Tom Plotkin : C’est marrant, je n’ai jamais eu de rôle que je pensais pouvoir interprêter parfaitement. En général, je me laisse convaincre par les autres. Ceci dit, si on me propose Franck’N’Furter du Rocky Horror Show, je fonce !
Nicholas Rodriguez : Un de mes rôles préférés est celui du Che d’Evita. Là, j’ai entendu parler d’une adaptation de Dirty Dancing. Je n’ai plus qu’à prier pour en faire partie !
Avez-vous des projets ?
Tom Plotkin : J’ai des projets en musique mais je me concentre d’abord sur cette aventure.
Nicholas Rodriguez : Oui, on a encore quatre mois de tournée !
Scarlett : Pour ma part, j’ai un projet : Zodiacs, une comédie musicale totalement originale sur les signes astrologiques. Et puis, j’ai un album en préparation. Il s’intitulera « Scarlett ». Affaire à suivre…