Sarah Tullamore, (Estelle) Bright side of life

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Sarah Tullamore
Sarah Tul­lam­ore

Sarah Tul­lam­ore, par­lez-nous de votre parcours.
J’ai com­mencé très jeune par la danse clas­sique suivi des cours de chant, de flûte à bec, de flûte tra­ver­sière et de cla­que­ttes. Mon pre­mier rêve, en fait, c’é­tait d’être danseuse clas­sique mais je me suis ren­due compte assez vite que le chant me trans­portait plus que le reste même si j’ai main­tenu les autres dis­ci­plines. La comédie est venue plus tard. Je n’ai pas fait une école de comédie musi­cale clas­sique mais j’ai eu la chance d’être dans « une école sec­ondaire » comme on dit en Angleterre (col­lège plus lycée) très axée sur les arts avec une direc­trice musi­cale extrême­ment dynamique. Grâce à la grande chorale qu’elle dirigeait d’une main de fer, j’ai eu la chance de faire des con­certs (clas­siques et pop­u­laires) et des spec­ta­cles dans des salles impor­tantes à Lon­dres, d’en­reg­istr­er des émis­sions régulière­ment pour la BBC, de par­tir en tournée en Angleterre et à l’é­tranger et d’é­tudi­er le chant pour pass­er mes exa­m­ens à la Asso­ci­at­ed Board of Music à Lon­dres. Après mes études de sci­ence lin­guis­tique à la fac, je suis par­tie tra­vailler à Tokyo où j’ai décidé de me lancer pro­fes­sion­nelle­ment en tant que je chanteuse et comé­di­enne. J’ai chan­té dans beau­coup de groupes la-bas pour faire mes armes dans divers styles avant d’at­ter­rir en France. Après une pre­mière étape à Paris plutôt dans le jazz, je suis rev­enue petit à petit à mon pre­mier amour qui est la comédie musi­cale. Aujour­d’hui, je con­tin­ue à suiv­re régulière­ment des stages de comédie et des mas­ter class­es d’in­ter­pré­ta­tion avec des pros français et anglo-sax­ons à Paris et à Londres.

Vous avez par­ticipé à l’aven­ture de La vie parisi­enne, dans la ver­sion d’Alain Sachs. Quel sou­venir gardez-vous de ce spectacle ?
Un très bon sou­venir! Artis­tique­ment et humaine­ment. Une équipe chaleureuse et tal­entueuse et un met­teur en scène généreux et prêt à ten­ter les paris les plus fous. Juste­ment, au début des répéti­tions, je dois avouer que je ne savais pas trop où Alain voulait en venir mais j’ai trou­vé excel­lente l’idée de pren­dre une troupe poly­va­lente capa­ble de maîtris­er les trois dis­ci­plines du théâtre musi­cal plus un instru­ment de musique pour faire ce spec­ta­cle. Je me suis donc lais­sée allée au jeu et petit à petit, j’ai com­pris son con­cept et sa mise en scène, et j’ai trou­vé ça orig­i­nal et auda­cieux. Jamais je n’au­rais pen­sé qu’un jour je jouerais de la flûte tra­ver­sière sur une scène parisi­enne ! Cela fai­sait longtemps que je n’avais pas joué mais je me suis vite remise au niveau grâce aux répéti­tions intens­es ! Je con­nais mal le milieu de l’opérette ; à vrai dire, ce n’est pas vrai­ment mon truc mais juste­ment j’ai trou­vé l’idée d’Alain de « dépous­siér­er » La Vie Parisi­enne en quelque sorte en faisant un traite­ment plus « théâtre musi­cal » et mod­erne très intéres­sant. Beau­coup de spec­ta­teurs d’ailleurs nous ont dit qu’ils avaient beau­coup mieux com­pris l’in­trigue après avoir vu notre ver­sion de l’oeu­vre. On a eu la chance de jouer ce spec­ta­cle trois années durant à Paris ain­si qu’en tournée en province et je suis fière qu’on ait été nom­més aux Molières pour « meilleur spec­ta­cle musi­cal » en 2010. On a tous tra­vail­lé très dur mais on a bien rigolé ensemble!

Récem­ment, on a pu vous voir dans Sis­ter Act, par­lez-nous de votre expérience.
L’aven­ture Sis­ter Act a com­mencé pour moi à New York ! J’é­tais juste­ment la-bas en avril 2011 et j’ai vu Sis­ter Act pen­dant les pre­views puisque le show venait d’y être trans­féré de Lon­dres. Je suis sor­tie du Broad­way The­atre après la représen­ta­tion com­plète­ment épous­tou­flée, telle­ment j’ai trou­vé le show et le cast for­mi­da­bles et je me suis dit que j’aimerais bien faire « ce genre de show ». Je suis ren­trée à Paris et quelques mois plus tard Stage a annon­cé que Sis­ter Act arrivait en France! Je n’é­tais pas sûre si cela marcherait pour moi ou pas mais je me suis vrai­ment appliquée lors des audi­tions, et évidem­ment j’é­tais ravie quand on m’a annon­cé que j’é­tais prise. Encore une fois, l’équipe avec qui j’ai tra­vail­lé était extrême­ment tal­entueuse dans tous les domaines et on s’est bien enten­dus du début à la fin. Je pense que on a eu la chance d’avoir de très jolies per­son­nal­ités dans le cast à la base mais les thèmes du show (fra­ter­nité, partage, tolérance) nous ont rap­prochés encore plus.
Je suis con­tente d’avoir pu créer le rôle rigo­lo et inat­ten­du de Soeur Marie-Antoinette et d’avoir pu jouer la Mère Supérieure beau­coup de fois aus­si. Ce qui est bien dans un musi­cal comme Sis­ter Act, c’est que l’ensem­ble des nonnes est comme un per­son­nage à part entière. Je ne me suis jamais lassée de tous les tableaux d’ensem­ble dans le show qu’on a fait plus de 300 fois. L’én­ergie qu’on a crée ensem­ble soir après soir était juste incroy­able. Aidée, bien sûr par la musique génialis­sime d’Alan Menken. J’é­tais dans les aigus et sur-aigus presque tout le temps dans les choeurs mais en mode pop-var­iété-gospel, super ouvert (ce qui n’est pas for­cé­ment évi­dent), mais c’est comme si quelque chose de plus grand me pilotait et ça sor­tait tout seul soir après soir sans prob­lème. Il faut être un grand com­pos­i­teur pour écrire des par­ti­tions comme ça. Je suis très con­tente que tout le cast reste en con­tact même après la fin du con­trat. On a réus­si à créer une grande famille Sis­ter Act ! Le seul bémol évidem­ment c’est le fait qu’on n’ait pas pu par­tir en tournée après l’ex­ploita­tion parisienne.

Aujour­d’hui, vous reprenez- votre one woman-show Estelle Bright. Quelle est la genese de ce spec­ta­cle ? Qui est Estelle Bright ?

Estelle Bright revient effec­tive­ment à Paris après avoir vécu bien des aven­tures lors d’une tournée en Angleterre. Nous avons réécrit le spec­ta­cle en anglais et surtout l’avons dévelop­pé. Rejouer à Paris n’é­tait pas for­cé­ment prévu mais par­fois la vie nous ouvre des voies qu’on croy­ait fer­mées. Nous avons adap­té cette ver­sion anglaise que nous présen­tons pour la pre­mière fois en français le 18 novem­bre prochain au Théâtre de Dix Heures. Affaire à suivre..!
Quant à la genèse de ce spec­ta­cle, à l’époque, j’avais envie de ten­ter quelque chose en solo juste pour voir si c’é­tait pos­si­ble. Une sorte de défi per­son­nel si on veut. Je me suis dit qu’en spec­ta­cle il n’y a rien de plus dur que d’être seule en scène pen­dant une heure à faire rire les gens (surtout quand on n’est pas humoriste à la base) et dans une langue qui n’est pas la sienne ! Et puis j’é­tais con­sciente même à l’époque que j’ai un pro­fil pas for­cé­ment « passe-partout » qui fait que mal­gré le tal­ent qu’on peut avoir on ne va pas tou­jours être casté dans les rôles qu’on voudrait avoir. Donc, je me suis dit que si je crée mon pro­pre spec­ta­cle, per­son­ne ne va me dire que je ne cor­re­spond pas ! Et puis dernière­ment, j’avais lu et vu pas mal de choses con­cer­nant les femmes qui m’ont intéressée, que j’ai trou­vé drôles, touchantes, per­ti­nentes et que j’avais envie du coup d’u­tilis­er comme inspi­ra­tion pour un show per­son­nel. Donc, j’ai mis la barre assez haut dès le début. Heureuse­ment, j’ai eu la chance de faire la con­nais­sance de Fréder­ic Bap­tiste, un extra­or­di­naire met­teur en scène et directeur d’ac­teur. Au début, il était juste là pour me con­seiller un peu et puis il a pris de l’en­t­hou­si­asme pour le pro­jet et très vite est devenu co-auteur du script avec moi et met­teur-en-scène attitré du show. J’ai beau­coup appris en tra­vail­lant avec lui et je le remer­cie pour son tal­ent et sa gen­til­lesse. Qu’est-ce que nous avons ri ensem­ble en con­ce­vant ce spectacle !
Estelle Bright est une femme joyeuse, opti­miste, un peu excen­trique et extrav­a­gante qui tra­vaille dur et qui est per­suadée qu’elle trou­vera l’homme de sa vie un jour et le cherche active­ment. Elle est certes un peu naïve en amour ! Elle reste, bien sur, un per­son­nage à la Sweet Char­i­ty, même si elle est anglaise, vivant à Paris, faisant beau­coup de voix-off ! On peut dire que c’est mon alter-ego si on veut, la par­tie un peu bar­rée de moi, quoi ! Ceci dit, il y autant de Frédéric dans ce per­son­nage que moi. Eh oui !
Quels sont vos pro­jets futurs ?
Une exploita­tion parisi­enne de cette ver­sion d’Estelle Bright suiv­ie d’une tournée, bien sûr! Pour le reste, wait and see…