Vous avez participé à l’aventure de La vie parisienne, dans la version d’Alain Sachs. Quel souvenir gardez-vous de ce spectacle ?
Un très bon souvenir! Artistiquement et humainement. Une équipe chaleureuse et talentueuse et un metteur en scène généreux et prêt à tenter les paris les plus fous. Justement, au début des répétitions, je dois avouer que je ne savais pas trop où Alain voulait en venir mais j’ai trouvé excellente l’idée de prendre une troupe polyvalente capable de maîtriser les trois disciplines du théâtre musical plus un instrument de musique pour faire ce spectacle. Je me suis donc laissée allée au jeu et petit à petit, j’ai compris son concept et sa mise en scène, et j’ai trouvé ça original et audacieux. Jamais je n’aurais pensé qu’un jour je jouerais de la flûte traversière sur une scène parisienne ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas joué mais je me suis vite remise au niveau grâce aux répétitions intenses ! Je connais mal le milieu de l’opérette ; à vrai dire, ce n’est pas vraiment mon truc mais justement j’ai trouvé l’idée d’Alain de « dépoussiérer » La Vie Parisienne en quelque sorte en faisant un traitement plus « théâtre musical » et moderne très intéressant. Beaucoup de spectateurs d’ailleurs nous ont dit qu’ils avaient beaucoup mieux compris l’intrigue après avoir vu notre version de l’oeuvre. On a eu la chance de jouer ce spectacle trois années durant à Paris ainsi qu’en tournée en province et je suis fière qu’on ait été nommés aux Molières pour « meilleur spectacle musical » en 2010. On a tous travaillé très dur mais on a bien rigolé ensemble!
Récemment, on a pu vous voir dans Sister Act, parlez-nous de votre expérience.
L’aventure Sister Act a commencé pour moi à New York ! J’étais justement la-bas en avril 2011 et j’ai vu Sister Act pendant les previews puisque le show venait d’y être transféré de Londres. Je suis sortie du Broadway Theatre après la représentation complètement époustouflée, tellement j’ai trouvé le show et le cast formidables et je me suis dit que j’aimerais bien faire « ce genre de show ». Je suis rentrée à Paris et quelques mois plus tard Stage a annoncé que Sister Act arrivait en France! Je n’étais pas sûre si cela marcherait pour moi ou pas mais je me suis vraiment appliquée lors des auditions, et évidemment j’étais ravie quand on m’a annoncé que j’étais prise. Encore une fois, l’équipe avec qui j’ai travaillé était extrêmement talentueuse dans tous les domaines et on s’est bien entendus du début à la fin. Je pense que on a eu la chance d’avoir de très jolies personnalités dans le cast à la base mais les thèmes du show (fraternité, partage, tolérance) nous ont rapprochés encore plus.
Je suis contente d’avoir pu créer le rôle rigolo et inattendu de Soeur Marie-Antoinette et d’avoir pu jouer la Mère Supérieure beaucoup de fois aussi. Ce qui est bien dans un musical comme Sister Act, c’est que l’ensemble des nonnes est comme un personnage à part entière. Je ne me suis jamais lassée de tous les tableaux d’ensemble dans le show qu’on a fait plus de 300 fois. L’énergie qu’on a crée ensemble soir après soir était juste incroyable. Aidée, bien sûr par la musique génialissime d’Alan Menken. J’étais dans les aigus et sur-aigus presque tout le temps dans les choeurs mais en mode pop-variété-gospel, super ouvert (ce qui n’est pas forcément évident), mais c’est comme si quelque chose de plus grand me pilotait et ça sortait tout seul soir après soir sans problème. Il faut être un grand compositeur pour écrire des partitions comme ça. Je suis très contente que tout le cast reste en contact même après la fin du contrat. On a réussi à créer une grande famille Sister Act ! Le seul bémol évidemment c’est le fait qu’on n’ait pas pu partir en tournée après l’exploitation parisienne.
Aujourd’hui, vous reprenez- votre one woman-show Estelle Bright. Quelle est la genese de ce spectacle ? Qui est Estelle Bright ?
Estelle Bright revient effectivement à Paris après avoir vécu bien des aventures lors d’une tournée en Angleterre. Nous avons réécrit le spectacle en anglais et surtout l’avons développé. Rejouer à Paris n’était pas forcément prévu mais parfois la vie nous ouvre des voies qu’on croyait fermées. Nous avons adapté cette version anglaise que nous présentons pour la première fois en français le 18 novembre prochain au Théâtre de Dix Heures. Affaire à suivre..!
Quant à la genèse de ce spectacle, à l’époque, j’avais envie de tenter quelque chose en solo juste pour voir si c’était possible. Une sorte de défi personnel si on veut. Je me suis dit qu’en spectacle il n’y a rien de plus dur que d’être seule en scène pendant une heure à faire rire les gens (surtout quand on n’est pas humoriste à la base) et dans une langue qui n’est pas la sienne ! Et puis j’étais consciente même à l’époque que j’ai un profil pas forcément « passe-partout » qui fait que malgré le talent qu’on peut avoir on ne va pas toujours être casté dans les rôles qu’on voudrait avoir. Donc, je me suis dit que si je crée mon propre spectacle, personne ne va me dire que je ne correspond pas ! Et puis dernièrement, j’avais lu et vu pas mal de choses concernant les femmes qui m’ont intéressée, que j’ai trouvé drôles, touchantes, pertinentes et que j’avais envie du coup d’utiliser comme inspiration pour un show personnel. Donc, j’ai mis la barre assez haut dès le début. Heureusement, j’ai eu la chance de faire la connaissance de Fréderic Baptiste, un extraordinaire metteur en scène et directeur d’acteur. Au début, il était juste là pour me conseiller un peu et puis il a pris de l’enthousiasme pour le projet et très vite est devenu co-auteur du script avec moi et metteur-en-scène attitré du show. J’ai beaucoup appris en travaillant avec lui et je le remercie pour son talent et sa gentillesse. Qu’est-ce que nous avons ri ensemble en concevant ce spectacle !
Estelle Bright est une femme joyeuse, optimiste, un peu excentrique et extravagante qui travaille dur et qui est persuadée qu’elle trouvera l’homme de sa vie un jour et le cherche activement. Elle est certes un peu naïve en amour ! Elle reste, bien sur, un personnage à la
Sweet Charity, même si elle est anglaise, vivant à Paris, faisant beaucoup de voix-off ! On peut dire que c’est mon alter-ego si on veut, la partie un peu barrée de moi, quoi ! Ceci dit, il y autant de Frédéric dans ce personnage que moi. Eh oui !
Quels sont vos projets futurs ?
Une exploitation parisienne de cette version d’Estelle Bright suivie d’une tournée, bien sûr! Pour le reste, wait and see…