Romeo und Julia
opéra de chambre en trois parties,
composition Boris Blacher, 1943
livret du compositeur d’après Shakespeare
direction musicale : Philippe Forget
mise en scène : Jean Lacornerie
en anglais et allemand surtitré
avec chanteurs du Studio de l’Opéra de Lyon :
Jean-Paul Fouchécourt, directeur artistique du Studio
Roméo : Tyler Clarke
Juliette : Laure Barras
Lady Capulet : Alix Le Saux
Tybalt : Robert MacFarlane
Capulet / Benvolio : Thibault de Damas
Soliste : Sophie-Nouchka Wemel et April Hailer
la Diseuse / la Nurse / Peter
ainsi que l’Orchestre de l’Opéra de Lyon
et Alexandre Hernandez, Nicolas Diguet
décors : Lisa Navarro
costumes : Robin Chemin
lumières : David Debrinay
chorégraphie : Raphaël Cottin
production Opéra de Lyon
coproduction Théâtre de la Croix-Rousse
Notre avis :
Cet opéra Roméo et Juliette a été composé en 1943 par le musicien allemand Boris Blacher, mis en marge par le régime nazi. Il s’agit d’une version courte de l’oeuvre de Shakespeare (1h15 environ), reprenant toutefois les textes d’origine, et adaptée pour un orchestre de taille modeste. La mise en scène de Jean Lacornerie restitue l’atmosphère d’une cave allemande tout en laissant place au rêve. La scénographie de Lisa Navarro exploite la forme d’un oeil géant situé au centre de la scène et dont la pupille est déplacée par les personnages au gré de leurs entrées et sorties.
Les partitions de Roméo et Juliette ont été retrouvées avec des textes écrits à la fois en version anglaise et en version allemande. Les deux langues sont utilisées dans cette mise en scène pour faire revivre l’histoire des jeunes amants de Vérone. L’oeuvre inclut également des tableaux dans le format typique du cabaret berlinois. Ce mariage entre des cultures et des langues différentes est réussi, en grande partie grâce aux qualités des chanteurs du Studio de l’Opéra de Lyon. La partition dépouillée de Blacher est une belle découverte bien mise en lumière par l’orchestre de l’opéra de Lyon sous la direction de Philippe Forget. Cette première présentation en France du Roméo et Juliette de Boris Blacher est séduisante, donnant un coup de projecteur bienvenu sur un compositeur quasi oublié.