Rencontre avec Rob McClure, alias Chaplin à Broadway

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Rob McClure © DR

Rob McClure, pou­vez-vous vous présen­ter à nos lecteurs français ?
J’ai com­mencé à pra­ti­quer le théâtre au lycée puis j’ai très vite vécu ma pre­mière expéri­ence pro­fes­sion­nelle. C’é­tait au Paper­mill Play­house, dans le New Jer­sey. D’ailleurs, c’est à cette occa­sion que j’ai ren­con­tré pour la pre­mière fois, il y a douze ans main­tenant, Chris­tiane Noll (Jekyll and Hyde, Rag­time) qui jouait ma mère dans cette pro­duc­tion et qui joue de nou­veau ma mère dans Chap­lin. Puis j’ai tra­vail­lé dans plusieurs théâtres régionaux à tra­vers les Etats-Unis avant de rejoin­dre le cast­ing de I’m Not Rap­pa­port en tant que dou­blure en 2002 aux côtés notam­ment de Ben Vereen (Chica­go, Wicked, Fos­se, Sweet Char­i­ty…). Dernière­ment, j’ai rejoint l’équipe d’Avenue Q dans les rôles de Princeton/Rod puis dans le rôle prin­ci­pal du nou­veau musi­cal Where’s Charley? Avec Chap­lin, c’est la pre­mière fois que je crée un rôle à Broadway.

Com­ment avez-vous réa­gi en apprenant que vous joueriez Chap­lin ? Com­ment avec-vous tra­vail­lé pen­dant les répétitions ?
Quand j’ai su que j’avais obtenu le rôle, j’é­tais boulever­sé. Dans ce monde où l’on est un peu obsédé par les « têtes d’af­fiche », j’é­tais plus que flat­té de voir que les pro­duc­teurs allaient pari­er sur un incon­nu. Et je suis telle­ment recon­nais­sant qu’ils l’aient fait.
Avant le début des répéti­tions avec toute l’équipe, j’ai regardé cha­cun des films de Chap­lin encore et encore. J’ai égale­ment lu beau­coup de livres sur sa vie ain­si que son auto­bi­ogra­phie. Ses films sont mag­nifiques, et je dois avouer que c’é­tait la recherche la plus épanouis­sante que j’ai eu à faire en tant que comé­di­en. Cepen­dant, essay­er de cap­tur­er chaque mim­ique de Chap­lin est un voy­age sans fin pour moi. J’ai une fas­ci­na­tion qui per­dure pour lui et son travail.

Quel est votre moment préféré dans le spectacle ?
Claire­ment, c’est quand je me trans­forme en Char­lot. D’ailleurs, Char­lot est de loin mon per­son­nage préféré. Tous les acces­soires arrivent ensem­ble et Char­lot naît sous les yeux du spec­ta­teur. Tous les soirs, je sens le pub­lic très atten­tif à ce moment du spec­ta­cle, cap­tivé par ce qui se passe sur scène. Ils com­pren­nent petit à petit que je deviens Char­lot et me don­nent la per­mis­sion de le devenir pour les deux heures qui suiv­ent. C’est très excitant !

Que diriez-vous à de jeunes acteurs français souhai­tant faire du musical ?
Je leur dirais de faire le plus de théâtre pos­si­ble. Peu importe où c’est : à l’é­cole, en asso­ci­a­tion, au con­ser­va­toire… Plus vous pra­ti­querez et plus vous appren­drez à dis­tinguer le bon théâtre du mau­vais. Vous com­mencerez égale­ment à définir où vous voulez vous plac­er dans ce méti­er qui est avant tout un busi­ness. Vous réalis­erez qui vous êtes mais surtout qui vous n’êtes pas. Après tout cela, vous pour­rez enfin com­mencer à embrass­er la vie de comé­di­en en vous appuyant sur ce que vous avez que les autres n’ont pas. Le tout est de com­pren­dre com­ment être soi-même en déblo­quant ce qui nous rend unique.

Retrou­vez notre cri­tique du spec­ta­cle ici.

Rob McClure (c) Joan Marcus
Rob McClure dans Chap­lin, The Musi­cal © Joan Marcus