Critique : R&J

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Roméo et Juliette de William SHAKESPEARE
adap­té par Alex­is MICHALIK
mise en scène Alex­is MICHALIK

avec
Alex­is MICHALIK
Anna MIHALCEA
Régis VALLÉE

musique SPLEEN
scéno­gra­phie Rachel MARCUS
cos­tumes Sarah DUPONT
lumières Nico­las LAMARTINE

C’est sur quelques notes de « La vie en rose » égrénées par une boîte à musique que démarre R&J, le nou­veau spec­ta­cle de la Com­pag­nie Los Figaros. Après nous avoir réjouis avec La mégère à peu près apprivoisée, Alex­is Micha­lik revis­ite avec le même ent­hou­si­asme et le même esprit déca­pant un autre clas­sique de Shake­speare, Roméo et Juli­ette. Tout en respec­tant l’histoire et même Shake­speare dans le texte pour toutes les grandes scènes, le lan­gage se veut résol­u­ment actuel dans les dia­logues entre Roméo, Ben­vo­lio et Mer­cu­tio et les moments plus légers. Bien qu’il s’agisse d’une tragédie, la force de cette adap­ta­tion est d’arriver à nous faire rire avec un humour loufoque et déjan­té quand les scènes le jus­ti­fient et aus­sitôt de nous émou­voir quand il le faut. Dans une mise en scène ryth­mée et pleine de trou­vailles d’Alexis Micha­lik, les trois comé­di­ens réalisent une véri­ta­ble prouesse en inter­pré­tant les quinze per­son­nages de la pièce. Grâce aux cos­tumes accrochés à trois por­tants sur roulettes qui ser­vent aus­si à con­fig­ur­er astu­cieuse­ment les dif­férents décors, ils se changent par­fois à vue et passent d’un per­son­nage à l’autre avec une aisance et une flu­id­ité remar­quables. La per­for­mance mérite d’autant plus d’être soulignée qu’ils jouent à la fois des per­son­nages mas­culins et féminins. Ain­si Anna Mihal­cea incar­ne une douce et touchante Juli­ette mais aus­si un Mer­cu­tio teigneux et bagar­reur, Régis Val­lée inter­prète avec autant de sincérité Ben­vo­lio que la tru­cu­lente nour­rice, et Alex­is Micha­lik, con­va­in­cant Roméo d’aujourd’hui, est hila­rant en Lady Capulet. L’effet comique de ces trav­es­tisse­ments n’empêche nulle­ment le spec­ta­teur d’être touché et ému aux larmes lors de la scène finale par­ti­c­ulière­ment réussie. Ne man­quez pas cette occa­sion de redé­cou­vrir avec bon­heur la belle his­toire intem­porelle des amants de Vérone.