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Retour aux sources pour Cyril Romoli

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Cyril Romoli

Qu’évoque pour vous l’univers de Mistinguett ?
J’y ai un attache­ment et une affec­tion par­ti­c­ulière. A mes débuts déjà, j’ai fait un petit peu de cabaret en tant que pianiste et chanteur. J’ai tou­jours aimé la vieille chan­son française, où se trou­vent des per­les mécon­nues, des textes plein d’audace. On se per­me­t­tait d’écrire des paroles vrai­ment osées à l’époque ! J’adore ces chan­sons à la fois très drôles et mélodieuses. Il y a quelques années j’ai égale­ment eu l’occasion de par­ticiper à un spec­ta­cle inti­t­ulé La Guinguette a rou­vert ses volets avec Didi­er Bail­ly. On a beau­coup tra­vail­lé à par­tir de vieux titres pour créer notre comédie musi­cale. Finale­ment Mist­inguett est un peu un retour aux sources pour moi ! Évidem­ment, à pre­mière vue, ce n’est pas quelqu’un qui nous est vrai­ment proche, mais c’est une femme incroy­able. Elle a inspiré un grand nom­bre d’artistes, a été le moteur de créa­tion de beau­coup : Yvain, Willemetz ou Jacques Charles pour ne citer qu’eux. Et elle a tra­ver­sé les années. La chan­son « Je cherche un mil­lion­naire » a été reprise par un nom­bre infi­ni de chanteurs. C’est tout de même un titre qui date des années 20 et qui con­tin­ue à être joué un siè­cle plus tard.

Com­ment qual­i­fieriez-vous ces années folles ?
(Prenant une voix de vieil­lard) Je les ai bien con­nues ! Plus sérieuse­ment, les années folles sont vrai­ment incroy­ables, c’est un « lâch­er général », le règne de l’insouciance. C’est un mélange où l’on trou­ve à la fois des événe­ments ter­ri­bles — la crise de 29 — et des avancées pro­fondé­ment auda­cieuses. Pour moi, cette péri­ode est assez toni­tru­ante quand on s’y plonge. Notre spec­ta­cle va illus­tr­er toute cette ambiance. Ce ne sera pas un sim­ple biopic sur Mist­inguett. Nous allons utilis­er et tra­vailler autour de cette per­son­nal­ité très forte et de ce per­son­nage emblé­ma­tique des années folles pour racon­ter des his­toires et l’Histoire : aus­si bien le mon­tage d’un spec­ta­cle que le Paris des années 20 avec ses gang­sters, ou ses hommes assez fous pour acheter un théâtre en ruines, décider de le remet­tre en ordre de marche, et y pro­duire des revues avec  50 per­son­nes sur scène !

Quel rôle allez-vous tenir?
L’avantage de ce spec­ta­cle, c’est que la plu­part des rôles ont existé. Notam­ment le per­son­nage que je vais inter­préter : Jacques Charles. C’est un homme mul­ti­ple. Il fut à la fois le met­teur en scène d’un grand nom­bre de revues de l’époque, mais aus­si un directeur de théâtre : il a par exem­ple dirigé l’Olympia ou Marigny du temps où c’étaient de hauts-lieux du Music-hall. C’est égale­ment un auteur : il écrivait les revues et a coécrit les paroles de nom­breuses chan­sons, comme « Mon Homme ». Il a amené la revue française à l’étranger. Enfin, il a décou­vert un jeune pianiste, un com­pos­i­teur alors débu­tant : Gersh­win ! Voilà Jacques Charles et toutes ses facettes.  Bien sûr, toutes ne seront pas exploitées dans le spec­ta­cle… quoique ! Mais on va jouer le jeu jusqu’au bout. Je serai par exem­ple pianiste durant une par­tie du spec­ta­cle. Pour la créa­tion de « Mon homme » et plusieurs autres inter­ven­tions, je me mélangerai aux musiciens.

Vous serez donc dans votre élément…
Oui totale­ment. Guil­laume Bor­dier et François Chou­quet souhait­ent vrai­ment que l’on soit tous par­faite­ment au point en ter­mes de chant bien sûr, mais aus­si de comédie, de danse. Des dis­ci­plines que je pra­tique depuis longtemps. J’ai notam­ment fait beau­coup de théâtre. Puis du théâtre musi­cal ain­si que des con­certs. Ces derniers mois, j’ai défendu mon réper­toire et mon album lors d’une tournée piano-voix A l’heure où les lionnes appa­rais­sent. Il y a égale­ment eu 1789 où je cam­pais le Comte d’Artois, le Bar­bi­er de Séville au Théâtre des Champs Élysées, où j’étais assis­tant à la mise en scène et enfin Ce soir il pleu­vra des étoiles en alter­nance avec Alexan­dre Mar­tin-Var­roy. Un spec­ta­cle sur les guer­res de 1870, 14–18 et 39–45. Après cette année chargée, Mist­inguett est une nou­velle aven­ture que je tenais vrai­ment à rejoindre.

Retrou­vez les vidéos du show-case de Mistinguett.