Résiste (Critique)

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resisteRésumé : Résiste est la pre­mière comédie musi­cale écrite avec les plus grands suc­cès de Michel Berg­er et France Gall.
Ecrit par France Gall et Bruck Daw­it, Résiste reprend une ving­taine de chan­sons com­posées par Michel Berg­er (Résiste, Débranche, Musique, Si maman si, La Groupie du Pianiste, Ella elle l’a, Viens je t’emmène, Ils jouait du pianon debout…), pour racon­ter l’histoire de Mag­gie, jeune fille tra­vail­lant dans une boîte de nuit et rêvant de pren­dre son envol.

La jeune troupe de chanteurs, comé­di­ens et danseurs de Résiste est dirigée par Ladis­las Chol­lat, met­teur en scène par­ti­c­ulière­ment remar­qué ces dernières années, et couron­né par le Molière 2014 du meilleur spec­ta­cle pour Le Père de Flo­ri­an Zeller.

Mar­i­on Mot­tin, que l’on a vu danser et col­la­bor­er avec Madon­na, Stro­maé, Angelin Preljo­caj, Chris­tine & The Queens) signe les choré­gra­phies de Résiste.

Notre avis : La très belle mise en scène de Ladis­las Chol­lat allie avec beau­coup de naturel les séquences sur scène et celles enreg­istrées en vidéo pro­jetées sur écrans géants. Celles-ci s’intègrent par­faite­ment au spec­ta­cle, créent une mise en abîme émou­vante et flu­id­i­fient une nar­ra­tion par­fois con­fuse. Les comé­di­ens sont tous investis, cha­cun se voit attribuer un par­cours per­son­nel qui fait qu’en plus de l’action prin­ci­pale il se passe beau­coup de choses sur le plateau.

Les décors d’Emmanuelle Roy sont très beaux et évolu­ent au fil du spec­ta­cle, ils créent pour chaque chan­son un espace dif­férent et alliés aux lumières de Jacques Rou­vey­rol­lis et aux choré­gra­phies de Mar­i­on Motin, ils font de Résiste une très grande réus­site visuelle. Même si les choré­gra­phies s’apparentent plus à celles d’un con­cert qu’à celles d’une comédie musi­cale, l’espace est util­isé dans sa total­ité et les scènes de groupe sont fasci­nantes : chaque danseur garde son indi­vid­u­al­ité tout en par­tic­i­pant à un effet d’ensemble très bien synchronisé.

Le choix des chan­sons est judi­cieux, même si cer­taines ont bien du mal à s’intégrer pleine­ment à l’histoire. On oscille entre suc­cès incon­tourn­ables et chan­sons plus con­fi­den­tielles (voire inédite pour l’une d’entre elles) et on a beau­coup de plaisir à les enten­dre sur scène. On regret­tera juste un manque d’originalité dans les inter­pré­ta­tions et les orches­tra­tions qui sont trop proches des ver­sions orig­i­nales pour s’en démar­quer vrai­ment et trop éloignées pour ne pas faire ressen­tir le manque des voix de Michel Berg­er et de France Gall.

On saluera la très belle idée de faire de Résiste une chan­son mélan­col­ique, à un moment par­ti­c­ulière­ment émou­vant, mal­heureuse­ment la ten­ta­tive tourne court, dès le deux­ième cou­plet le pub­lic est invité à se rassem­bler devant la scène pour ne plus du tout assis­ter à une his­toire qui nous est con­tée, mais à un con­cert. Ces quelques défauts ne font pas oubli­er les innom­brables moments mag­nifiques de ce spec­ta­cle, par­mi lesquels on retien­dra le Papil­lon de nuit de Coren­tine Col­lier (Angéli­na) et La groupie du pianiste de Gwen­dal Mari­moutou (Ten­nessee).

Résiste est un spec­ta­cle beau et entrainant qui met de bonne humeur et donne envie de réé­couter tout France Gall et Michel Berger.