Rent — La Bohème au temps du sida

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Rent ©DR
Rent ©DR

Une comédie musi­cale améri­caine de Jonathan Lar­son (paroles, musique et livret). Mise en scène de Michael Greif.

Créa­tion
Créa­tion à New York le 26 jan­vi­er 1996 au Ned­er­lan­der Theatre.
Avec Antho­ny Rapp, Adam Pas­cal, Daphne Rubin-Vega, Wil­son J. Here­dia, Jesse L. Mar­tin, Idi­na Men­zel, Fre­di Walk­er, Taye Diggs.
Créa­tion à Lon­dres le 12 mai 1998 au Shaftes­bury Theatre.
Créa­tion à Mon­tréal le 2 juin 2004 au Théâtre Olympia (ada­p­a­tion de Vin­cent Bolduc et Yves Morin).

Prin­ci­pales chansons 
Rent, One Song Glo­ry, Light My Can­dle, Out Tonight, Anoth­er Day, I’ll Cov­er You, La Vie Bohème, Sea­sons of Love, Take Me or Leave Me, With­out You, What You Own, Your Eyes.

Syn­op­sis
De nos jours à New York. A la veille de Noël, deux colo­cataires Mark et Roger sont sur le point de se faire expulser. Mark décide de filmer son entourage tan­dis que Roger tente d’écrire une dernière chan­son qui, il l’e­spère, lui apportera gloire et recon­nais­sance avant d’être emporté par le sida. C’est ce moment là que choisit Mimi, une sul­fureuse tox­i­co­mane séropos­i­tive elle aus­si, pour débar­quer dans sa vie. Elle boule­verse le petit monde de Roger, figé depuis la mort de sa petite amie. Alors qu’une man­i­fes­ta­tion anti-expul­sion s’or­gan­ise dans le quarti­er, l’amour bat son plein entre les deux jeunes gens. Mais les rela­tions qu’ils entre­ti­en­nent se dégradent pro­gres­sive­ment à cause de la jalousie de Roger. Ils finis­sent par se sépar­er alors que la mal­adie com­mence à gag­n­er Mimi. Roger quitte la ville mais revient quelques semaines plus tard avec une chan­son que lui a inspiré Mimi. Il la retrou­ve ago­nisante, mais à l’é­coute de son morceau, la fièvre de Mimi se met à baiss­er et les deux amoureux se retrou­vent enfin ensemble.

Le thème
Prof­iter du jour présent (« No Day But Today ») est le leit­mo­tiv du spec­ta­cle. Roger reste cloîtré chez lui. Il refuse de vivre pleine­ment sa vie, obnu­bilé par l’im­age de sa mort proche. Mimi, quant à elle, s’ef­force de vivre chaque instant comme si c’é­tait son dernier. Elle saura lui faire pren­dre con­science que l’amour est plus fort que la mort.

L’his­toire der­rière l’histoire 
Jonathan Lar­son, le jeune com­pos­i­teur de Rent, rêvait de mod­erniser le théâtre musi­cal. Pour ce faire, il choisit d’adapter La bohème, l’opéra de Puc­ci­ni, en le trans­posant à notre époque et c’est en puisant dans ses expéri­ences et celles de ses amis qu’il trou­ve son inspi­ra­tion. Dans La bohème, la plu­part des per­son­nages sont atteints du fléau de la tuber­cu­lose. Il lui vient donc naturelle­ment à l’e­sprit que l’équiv­a­lent mod­erne de cette mal­adie est le sida. Le résul­tat est un spec­ta­cle rock et pop qui plaît beau­coup aux jeunes et devient un véri­ta­ble phénomène à Broad­way. A tel point qu’une ver­sion de « Sea­sons of Love » chan­tée par Ste­vie Won­der est enreg­istrée avec la troupe de Rent.
La veille de la pre­mière représen­ta­tion de Rent dans un théâtre off-Broad­way, Jonathan Lar­son s’ef­fon­dre chez lui, vic­time d’un anévrisme aor­tique et s’éteint à l’âge de 35 ans. Rent restera donc mal­heureuse­ment sa seule con­tri­bu­tion au théâtre musi­cal. Il est éton­nant de voir à quel point un jeune homme qui se savait en bonne san­té écriv­it une oeu­vre qui colle si bien à son his­toire : vivre chaque jour pleine­ment comme si c’é­tait le dernier.

Rent est devenu un spec­ta­cle culte à Broad­way : quand les places des deux pre­miers rangs étaient encore ven­dues à 20 dol­lars (env­i­ron 100 francs) deux heures avant les représen­ta­tions, les fans com­men­caient à faire la queue le jour précé­dent et pas­saient la nuit dehors dans leur sac de couchage.

Mais ce suc­cès n’au­ra pas suivi le spec­ta­cle jusqu’à Lon­dres puisqu’après 18 mois de représen­ta­tions au Shaftes­bury The­atre, la fer­me­ture était annon­cée pour le 30 octo­bre 1999. Un jour de deuil pour le West End qui a vu égale­ment ce jour-là la fer­me­ture de Miss Saigon.

Ver­sion de référence 
Si l’on com­mence à voir appa­raître des albums de Rent dans d’autres langues que l’anglais (alle­mand, japon­ais…), la ver­sion de référence reste bien enten­du celle de la créa­tion orig­i­nale de Broad­way 1996. DRD 50003 (Dream­works).