Vous êtes metteur en scène, comédien, auteur, etc. Laquelle de ces fonctions vous passionne le plus et pourquoi ?
Je pense que c’est la multiplicité, c’est-à-dire de pouvoir passer d’un média à l’autre. Si je n’étais que comédien ou metteur en scène, il pourrait y avoir non pas une certaine lassitude mais un côté plus routinier car ce serait toujours le même aspect du travail. Alors, en me baladant sur scène ou derrière la scène, à écrire ou autre, cela ajoute à la particularité de mon travail.
Vous êtes très actif dans le domaine artistique au Québec. Où trouvez-vous votre énergie ?
Dans les autres… (rires). Je ne veux pas dire que je suis un « grappilleur » d’énergie mais, lorsque je me retrouve parmi les gens, je constate que c’est la situation la plus motivante car je ne ressens pas de fatigue dans ce que je fais. Et, dans ce sens, cela répond aussi à votre première question. Si je ne faisais qu’une seule chose, à un certain moment, il y aurait une fatigue. Donc, de cette façon, je suis toujours sollicité par différents aspects de mon métier et c’est ce qui me permet d’en faire beaucoup.
Cet été, vous allez présenter la reprise de L’Homme de la Mancha, à Joliette. Pourquoi refaire cette pièce plutôt qu’une autre ?
Parmi tous les spectacles que j’ai faits, un peu plus d’une centaine, c’est celui qui a obtenu le plus de succès ! Il y a des gens qui reviennent le voir, notamment une dame que j’ai rencontrée et qui en était à sa huitième fois ! Cette production rassemble autant les amoureux de théâtre musical que ceux de Jacques Brel, puisque c’est lui qui en a fait la traduction. C’est un spectacle qui réunit les gens, qui les fait rire et les émeut.
Retrouverons-nous la distribution originale ?
Oui, c’était la condition. Cela fait environ trois ans que nous désirions le reprendre. Ce qui était essentiel pour moi, c’est que tous les interprètes du début puissent le refaire. Ce spectacle a quand-même été présenté plus de 150 fois avec cette troupe. Alors, toutes les conditions ont été réunies, cette fois-ci, pour l’été. Par contre, il n’y aura que 30 représentations.
L’après-Joliette, pour L’Homme de la Mancha, se présente de quelle façon ?
À chaque fois, nous espérons que ce spectacle ne mourra pas mais, cette fois-ci, je pense vraiment, à moins d’un revirement incroyable, que ce spectacle tire sa révérence. Il aura fait, malgré tout, près de deux cents représentations.
Lorsque vous étiez le directeur artistique du volet estival du Centre culturel de Joliette, vous y avez présenté quelques spectacles musicaux qui ont très bien fonctionné. Pouvons-nous espérer un retour à cette tradition ?
Déjà l’an prochain, j’ai un projet avec le chanteur québécois Daniel Bélanger, sur Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay. Cette pièce sera présentée dès mars 2010 au Théâtre d’Aujourd’hui et ensuite, à Joliette, à l’été 2010.
En parlant des Belles-Sœurs, où en êtes-vous avec cette production ?
Tout est composé ; tout est écrit ; tout est prêt finalement. Nous avons eu une première lecture et nous retravaillons quelques passages en faisant de petites corrections. Les répétitions pour ce nouveau spectacle débuteront en janvier 2010.
Et en êtes-vous satisfait ?
Présentement je suis très satisfait. Et, même si je ne l’étais pas, je ne vous le dirais pas (rires).
Croyez-vous au théâtre musical au Québec ?
Absolument ! Les spectateurs savent qu’ils vont y retrouver de la musique, du théâtre ainsi que de la danse. À mon avis, c’est un spectacle plus complet et plus divertissant !
Si vous aviez une pièce à faire découvrir au public québécois, laquelle serait-ce ?
J’ai des projets mais, je ne peux pas en parler immédiatement. C’est difficile d’élaborer et de produire des spectacles dans les conditions financières que nous connaissons actuellement. Dans nos recherches, nous retrouvons beaucoup de spectacles à grand déploiement avec au moins soixante comédiens sur scène, ce qui est impossible à faire ici. Alors, c’est relativement difficile de trouver des œuvres à notre mesure. Nous en avons tout de même en banque… et je ne vous les citerai pas (rires).
Vous avez mis en scène deux opéras, Don Giovanni, et Macbeth pour l’Opéra de Montréal. Allez-vous continuer cette collaboration ?
Oui, absolument ! Si les œuvres proposées m’intéressent, oui, avec plaisir. C’est un milieu de travail enthousiasmant et motivant.
Avec quelle personnalité aimeriez-vous travailler ? Et du côté musical ?
J’avoue que ce n’est pas tant les gens mais le rôle qui détermine avec qui j’ai envie de travailler. Dites-moi le rôle et je vais vous dire qui je verrais dedans. Aussi, cela peut prendre des mois avant de pouvoir décider à qui donner le rôle. Je n’ai pas vraiment d’idole. En ce moment, je travaille avec ceux avec qui j’ai envie de collaborer et j’en suis bien heureux ! Lorsque j’accepte un projet, je n’accepte pas qu’on m’impose quelqu’un. Si c’était le cas, je quitterais ce projet sans hésiter.