Priscilla Betti, comment vous êtes-vous retrouvée héroïne de Flashdance ?
Depuis trois ans, je suis marraine d’un concours de chant à Fréjus-Saint Raphaël, avec d’autres artistes et personnalités. Bruno Berberes était présent cette année. Lors d’un café sur le port entre deux prestations, en évoquant nos projets, il me dit tout à fait innocemment : «en ce moment, je prépare Flashdance. Je cherche le rôle féminin, quelqu’un qui sache chanter, jouer la comédie et évidemment bien danser, et pour l’instant je ne trouve pas». J’ai écarquillé les yeux, et sans hésiter, lui ai demandé si je pouvais éventuellement tenter ma chance, et passer le casting. Il a été un peu surpris – « mais tu danses, toi ? » – mais m’a tout de même proposé de monter à Paris quelques jours plus tard. Et je me suis retrouvée ici même, sur la scène du Gymnase, devant le metteur en scène Philippe Hersen et toute l’équipe de production pour auditionner. D’abord le chant – avec l’inévitable « What A Feeling » – puis la comédie et enfin la danse. Descendant de scène, je m’apprêtais à repartir, lorsque Philippe Hersen m’a tendu le livret : «Bienvenue Priscilla, bienvenue en Alexandra Owens». J’ai cru à une blague ! Voilà comment tout a commencé.
Pourquoi avoir voulu participer à ce projet ?
En parallèle de ma carrière solo, et après quatre saisons de la série musicale « Chante ! », je trouvais très intéressant de participer pleinement à une comédie musicale. C’est à la fois une opportunité, une suite logique et une nouvelle étape de mon parcours. Et puis, quel rôle ! Il est mythique ! Toute petite déjà, j’adorais les films avec de la danse : Dirty Dancing, Flashdance… que mes sœurs ainées regardaient en boucle, et dont les chansons sont dans toutes les têtes… Pour moi, interpréter Alexandra Owens, c’est extraordinaire, et même un honneur. Je suis ravie d’incarner cette jeune femme. C’est une vraie nature, quelqu’un de sauvage et en même temps de passionné. J’y mets beaucoup de ma personne, car je me retrouve beaucoup en elle, surtout dans le caractère.
Comment s’est déroulée votre préparation ?
Dès avril, j’ai débuté par deux semaines de cours intensifs : cours de jazz, cours de classique, d’étirements, et cours de cardio, c’est indispensable. Puis j’ai rencontré la chorégraphe Marjorie Ascione, pour faire le point sur mon niveau et sur ce qu’il fallait travailler. On s’est apprivoisées ! Malgré tout, j’étais un peu gênée d’être choisie pour incarner l’héroïne de Flashdance alors que je suis davantage chanteuse que danseuse… Mais je suis une bosseuse et j’étais prête à tout donner. Marjorie m’a aidé à exprimer le plus d’énergie possible afin de coller au mieux au personnage. Je me suis poussée au maximum, au-delà de mes limites. Par exemple, jamais je n’aurais pensé parvenir à faire un saut de main, moi qui ne suis pas acrobate. A force de travail, d’entrainements quotidiens, le corps n’appréhende plus, il finit par s’habituer. Restaient les textes et la mise en scène, mon expérience dans « Chante ! » et sa centaine d’épisodes m’a évidemment aidé dans le jeu et la comédie.
Près de trois mois après la première, comment vous sentez-vous physiquement ?
Il y a quelques blessures… forcément. Le corps a parfois tendance à râler. J’assure sept shows par semaine, dont deux le samedi. Je vous avoue que le dimanche soir au sortir de scène, je suis éreintée. Mais ça tient ! Nous essayons tous de faire attention, de prendre soin de nous, – merci les ostéos ! –, pour être certains que le corps suive. Et nous nous soutenons tous. L’équipe est vraiment extra. Pour une première comédie musicale, je suis vraiment bien tombée, l’esprit est excellent. J’ai créé beaucoup de nouveaux liens.
Y a‑t-il des séquences plus difficiles que d’autres ?
Oui, c’est évidemment l’audition finale. Cette scène arrive à la fin du show, après deux heures où j’ai déjà dépensé beaucoup d’énergie. Là c’est l’apothéose, en plus c’est LA séquence que le public attend, car c’est la plus célèbre du film. Autant je suis à l’aise durant tout le spectacle, autant ce passage reste un moment critique, et j’ai la pression tous les soirs, même si ça passe toujours. Lors de la première de gala le 20 octobre dernier, Robby Roff et toute l’équipe américaine du film et du show étaient dans la salle, venus spécialement des États-Unis. Leur présence déjà, était incroyable, mais en plus, ils ont été très élogieux…
Cette expérience vous a‑t-elle donné envie de participer à d’autres comédies musicales ?
C’est impossible pour moi de répondre maintenant. Si j’ai fait le choix de faire ce spectacle musical, c’est parce que c’était Flashdance et que c’était le rôle d’Alexandra Owens. A la base, je suis une chanteuse soliste, j’ai mon univers. Après cette aventure, je pense que je me consacrerai de nouveau à ma carrière solo avec mon nouvel album… Mais nous prolongeons le show jusqu’en mars et une tournée est même évoquée. Le public est toujours unanime dans ses compliments : Quelle énergie vous nous envoyez !
Que pouvez-vous déjà dévoiler sur ce futur album ?
Il est prêt. Il reste au chaud. Les chansons seront d’une tonalité soul, un peu années 60. J’ai bénéficié de très belles collaborations comme Benjamin Biolay, Daniel Darc, Jean Fauque qui ont composé et écrit pour moi. Flashdance était déjà un challenge. Ce futur album en sera un nouveau.
Flashdance
Au Théâtre du Gymnase — 38 boulevard Bonne Nouvelle — 75010 Paris — M° Bonne Nouvelle.
Jusqu’au 15 mars 2015.
Lire notre critique du spectacle