
Pourriez-vous, en quelques mots, nous présenter votre personnage ?
Christine Bonnard : J’en suis bien incapable… C’est mauvais signe ? Je peux juste vous dire qu’elle s’appelle « Mon rêve », qu’elle a trois copines complètement barges dont elle aime prendre soin de son mieux, qu’elle est mariée à un homme qu’elle aime mais qui lui échappe et qu’elle se débrouille le plus souvent pour faire comme si tout allait bien, comme si la vie était toujours belle.
Ariane Pirie : Je joue le personnage qui habite la maison « Kercastel », et c’est mon nom aussi. J’imagine qu’elle a à peu près mon âge et elle est un peu « barrée »… Autant dire qu’elle me ressemble beaucoup ! Elle fait par exemple une fixette sur les Volvo vertes.
Magali Bonfils : « La Pinède » est une jeune femme de 33 ans à la recherche de l’amour ! Une de ses grandes préoccupations est de savoir pourquoi : pourquoi ceci, pourquoi cela. Comme le dit « Mon rêve », interprétée par Christine Bonnard, La Pinède cherche une explication rationnelle à tout ! Elle est très sensible, très rieuse et capable de dire de grosses vacheries à ses amies sans y attacher plus d’importance que cela.
Florence Pelly : Je suis « 12 bis », voisine de mes trois autres camarades. Je suis amoureuse d’un homme marié et ça ne me rend pas toujours très heureuse. Mais j’aime mes amies et elle sont là pour me réconforter.
Le Gai Versant est devenu Non, je ne danse pas ! Pour quelles raisons ?
Ariane Pirie : Venant de finir (avec panache et Molière) Le cabaret des hommes perdus — spectacle musical avec quatre garçons (formidables) et à consonance homosexuelle — Jean-Luc Revol (NDLR : metteur en scène de Non, je ne danse pas !) a pensé que Le Gai Versant pourrait laisser penser qu’il s’agit d’un remake, version filles !
Magali Bonfils : Il a tout simplement voulu éviter le quiproquo auditif d’un autre thème gay.
Florence Pelly : Le Gai Versant est le nom du lotissement dans lequel vivent ces quatre femmes mais ce n’est jamais mentionné. Donc cela ne nous paraissait pas très clair.
Christine Bonnard : « Non, je ne danse pas » est une des phrases de La Pinède.
De quelle femme du spectacle vous sentiriez-vous le plus proche et pourquoi ?
Christine Bonnard : Depuis le début des répétitions, je me suis naturellement particulièrement rapprochée du personnage de Mon Rêve, mais à vrai dire je suis assez admirative de chacune d’elles. Dire que je me sens proche de l’une d’entre elles en particulier, pas vraiment mais je les trouve extrêmement attachantes.
Ariane Pirie : De ma Kercastel bien sûr ! J’aime sa manière de voir les choses simplement et sa bonne humeur aussi ! Je n’ai pas connu Lydie Agaesse mais c’est le personnage qu’elle aurait dû jouer si la vie lui en avait laissé le temps ; j’espère qu’elle est contente de me voir dedans de là-haut…
Magali Bonfils : C’est drôle car certaines répliques de La Pinède sont vraiment des phrases que je pourrais dire moi-même. Son côté très spontané est un point commun avec moi. Néanmoins, je me retrouve aussi sur certains points dans les trois autres personnages.
Florence Pelly : Forcément de 12bis : pas par sa malheureuse expérience sentimentale mais parce que, au départ, Lydie Agaesse l’a écrit pour moi.
Comment vous êtes-vous retrouvée dans cette aventure ?
Florence Pelly : Et bien, c’est une vieille histoire : il y a presque quinze ans, Lydie a écrit cette pièce pour elle et trois des ses amies dont moi. Nous faisions parties de la Ligue d’Improvisation française. Elle avait obtenu un Prix de la Fondation Beaumarchais. Nous avons fait quelques lectures mais nous étions très jeunes et nous n’avons pas su, à ce moment, concrétiser la chose. Le projet est tombé à l’eau, et malheureusement notre amie Lydie nous a quittés il y a quelques années.
C’est Jean-Luc Revol, également ami de Lydie, qui m’a reparlé de cette pièce et, en la relisant, je me suis rendue compte qu’elle était toujours très actuelle et qu’elle pouvait peut-être avoir une nouvelle vie. Nous avons organisé une nouvelle lecture et tout s’est enchaîné très vite, comme par miracle. Autant dire que, pour moi, tout ça est très émouvant.
Ariane Pirie : Je ne sais pas bien qui, de Florence ou Jean-Luc, a eu l’idée de m’appeler… Mais comme ils ont bien fait ! L’un ou l’autre !
Magali Bonfils : Florence Pelly m’a fait lire cette pièce de Lydie Agaesse en me proposant le rôle de La Pinède. J’ai aimé, vraiment, tout de suite, sans équivoque. J’ai ri et j’ai pleuré, et cet univers féminin décrit à travers la langue et l’univers si particuliers de Lydie Agaesse a raisonné en moi très naturellement. Jean-Luc et Florence nous ont ensuite proposé de faire une lecture dans le cadre de Diva, organisé par Cathy Sabroux et Jacky Azencott. Les directeurs de la Pépinière Opéra étaient là ; ils ont aimé, et se sont lancés dans l’aventure.
Christine Bonnard : Jean-Luc est venu me parler de ce projet et m’a demandé si j’accepterais de le lire. Je lui ai fait comprendre immédiatement que je n’avais pas besoin de lire quoi que ce soit, que j’avais trop de chance et que je le suivrais au bout du monde ! La tendresse toute particulière qui lie Florence et Jean-Luc à ce projet m’a touchée, leur confiance aussi. Je pense aussi à Lydie, Valérie et Viviane et les remercie pour leur bienveillance.
En ce début d’année, quelles sont vos bonnes résolutions ?
Ariane Pirie : Je n’aime pas les résolutions de début d’année… On peut les prendre n’importe quand les bonnes — ou mauvaises – résolutions. C’est ça qui est chouette !
Christine Bonnard : Les mêmes que celles de l’année dernière mais puissance 10 vu que je n’ai pas réussi à les tenir en 2009. Et il y a de quoi faire !
Florence Pelly : Comme nous commençons l’année avec ce projet, toutes mes bonnes résolutions vont vers ça. Etre le plus juste possible, ça me paraît bien.
Magali Bonfils : Euh… Je n’y ai pas vraiment réfléchi pour l’instant. Dans l’immédiat, on va dire : emmener mon fils à la patinoire, organiser une bonne raclette à la maison et ne pas attendre trois mois avant de retourner chez l’ostéo.
Avez-vous d’autres projets en 2010 ?
Christine Bonnard : Avant de le suivre jusqu’au bout du monde et en espérant qu’il n’en ait pas marre avant, il semblerait que je sois amenée à retrouver Jean-Luc fin 2010 du côté du Vingtième Théatre. Souvenirs, souvenirs… Pour mon plus grand et sincère plaisir.
Ariane Pirie : Je t’aime, tu es parfait , change !, comédie musicale américaine adaptée par Tadrina Hocking et Emmanuelle Rivière, mise en scène par Christophe Correia, avec Emmanuelle Rivière , David Ban et David Alexis. On le monte pour le festival d’Avignon cet été au Théâtre du Chien qui fume. Pour commencer bien sûr !
Magali Bonfils : Ouiiiiii !
Florence Pelly : Il me reste quelques dates en tournée de Menteuse, un spectacle en solo que j’ai créé avec mon frère Laurent à Toulouse. Et puis l’envie de faire un album me titille, alors qui sait ?
Plus d’infos sur Non, je ne danse pas à la Pépinière Opéra à partir du 21 janvier 2010.