
Quelles sont vos impressions à l’issue des premières représentations de Bells Are Ringing ?
L’accueil est bon et je suis donc plutôt rassuré. L’histoire parle aux gens et semble bien fonctionner en jouant notamment sur la surprise. Les spectateurs sont parfois un peu déroutés par l’aspect très théâtral du début du spectacle, car ils s’attendent à entendre plus rapidement des chansons, mais c’est lié à la construction de l’oeuvre que je n’ai pas modifiée.
Vous travaillez à nouveau avec les Percussions Claviers de Lyon sur l’adaptation d’un classique de Broadway. Comment vos univers se sont-ils rencontrés ?
Dès l’origine, la comédie musicale a joué un rôle dans le parcours des Percussions Claviers de Lyon. Gérard Lecointe, qui allait devenir le directeur musical de cette troupe, avait en effet présenté à Léonard Bernstein une transcription de son œuvre West Side Story. Nous nous sommes rencontrés en travaillant ensemble sur Les Follies d’Offenbach en 2007. Au cours de la saison 2011–2012, nous nous sommes retrouvés avec Les Percussions Claviers de Lyon pour monter justement une version concert de West Side Story mais nous nous sommes dits que nous devions également monter ensemble un spectacle sous le format d’une comédie musicale à part entière. J’ai pensé à Bells Are Ringing avec ses belles mélodies qui me semblaient se prêter à ce type d’orchestrations et de transcriptions.
Comment avez-vous travaillé cette adaptation d’un spectacle de Broadway ? Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?
Nous disposons d’une certaine liberté vis-à-vis des ayants droits et les difficultés ne se situent donc pas à ce niveau-là. En réalité, il faut surtout veiller à rendre compréhensible par tous certains aspects de l’histoire qui sont spécifiques à New York. Il faut également adapter l’oeuvre à l’effectif dont nous disposons. A l’époque de Bells Are Ringing, dans les années 1950, les oeuvres étaient écrites pour de grands orchestres alors qu’aujourd’hui nous disposons d’effectifs plus réduits.
Avez-vous une approche particulière en créant pour la première fois en France un spectacle comme Bells Are Ringing ?
Ce n’est effectivement pas un spectacle comme un autre pour moi. Cela représente une motivation et un enjeu particuliers pour moi de faire découvrir certaines oeuvres au public. J’estime notamment que Jule Styne est un compositeur qui mériterait d’être mieux connu car il a écrit d’autres merveilles que Bells Are Ringing, comme Gypsy. Il y a tellement de beaux spectacles à faire découvrir ! Le choix est souvent compliqué à faire en fonction notamment des moyens dont on peut disposer, des artistes disponibles, de nos propres goûts… C’est justement parce que je considère que Bells Are Ringing est particulièrement bien écrit et demeure moderne que j’ai souhaité le monter en France.

Vous adaptez régulièrement des comédies musicales anglo-saxonnes. Constatez-vous une évolution du regard du public français sur ce type de spectacles ces dernières années ?
Oui, il y a moins d’a priori sur le genre. Le public est effectivement beaucoup plus curieux et plus ouvert qu’il y a quelques années.
Vous organisez à l’occasion de certaines représentations à la Croix-Rousse des rencontres en bord de scène entre les troupes et le public. Comment vivez-vous, en tant que directeur de théâtre et metteur en scène, ces échanges ?
Ces rencontres en bord de scène sont très variables en fonction des spectacles, selon que leur sujet se prête directement à un débat ou non. Lorsque c’est le cas, cela permet de lancer plus rapidement l’échange. Le public semble prendre un réel plaisir à voir l’équipe d’un spectacle après les représentations.
Quelles seront les suites données à ces représentations lyonnaises de Bells Are Ringing ?
Bells Are Ringing partira en tournée. Elle débutera à l’opéra de Rouen en décembre 2013 et s’achèvera en région parisienne (les Ulis) en mars 2014.