Rencontre avec Cécile Nodie, artiste éclectique

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Cécile Nodie
Cécile Nodie © Jérémy Circus

Pou­vez-vous nous par­ler de votre for­ma­tion ini­tiale ? Qu’est-ce qui vous a menée au théâtre musical ?
J’ai com­mencé ma for­ma­tion directe­ment par la scène car j’avais à peine 5 ans. Je suis entrée dans une troupe de comédie musi­cale locale, dans la région de Saint-Eti­enne. Dès le début, j’ai chan­té, joué et dan­sé en même temps… Et je n’ai jamais vrai­ment su choisir ! Par la suite, j’ai suivi des cours de cla­que­ttes et de danse jazz et, vers 12 ans, j’ai pris des cours de chant lyrique et de solfège. Vers 18 ans, j’avais bien plus envie de chanter des tubes d’Aretha Franklin que de Pur­cell, donc j’ai changé de pro­fesseur pour me tourn­er vers la var­iété, le jazz et la soul music. Par­al­lèle­ment, j’ai obtenu mon Bac théâtre et ma licence d’é­tudes théâ­trales, tout en prenant des cours de comédie. Je n’ai jamais fait d’é­cole à pro­pre­ment par­ler car j’aime choisir mes pro­fesseurs. Depuis mes 5 ans, je n’ai pas quit­té la scène, excep­tion faite de la péri­ode « ado-bou­tons-appareil den­taire » vers 13–14ans.

Fame, Sol en cirque, Pinoc­chio, Audi­mat… Votre par­cours pro­fes­sion­nel est éclec­tique. Quelles sont les expéri­ences qui vous ont le plus marquée ?
Toutes ! J’ai appris à chaque spec­ta­cle. Nous avons créé des ami­tiés et ren­con­tré le pub­lic que j’adore… Sinon je ne ferais pas ce méti­er ! Je me suis ter­ri­ble­ment amusée sur les deux dernières années d’ex­ploita­tion de Fame : le pub­lic a adoré, les théâtres étaient superbes, le son mer­veilleux. Mais j’avoue avoir une préférence pour les créa­tions de rôle.

Vous êtes aujourd’hui à l’affiche de La Flûte enchan­tée. Pou­vez-vous nous par­ler un peu de ce spectacle ?
Ce spec­ta­cle est pour tout le monde et c’est sa force. Chaque soir, je con­state que le pub­lic a de 7 à 77 ans et cha­cun est ravi, un pur bon­heur. Cette ver­sion « théâtre » de l’opéra de Mozart per­met aux plus jeunes de décou­vrir ce style musi­cal sans ris­quer de s’en­nuy­er. Les ama­teurs d’opéra s’y retrou­vent égale­ment car Jean-Philippe Daguerre, le met­teur en scène, a con­servé  l’e­sprit de La Flûte Enchan­tée. A l’époque, Mozart l’avais créée avec Schikaned­er pour un pub­lic pop­u­laire. C’est donc un spec­ta­cle ryth­mé, drôle, plein d’é­mo­tions et sub­limé par les mag­nifiques cos­tumes de Corinne Rossi. Nous avons la chance d’être accom­pa­g­nés chaque soir par qua­tre musi­ciens incroy­ables qui sont com­plète­ment inté­grés à la mise en scène et jouent sans par­ti­tion. La troupe est un joyeux mélange de chanteurs lyriques, de comé­di­ens chanteurs et de danseuses comé­di­ennes. Je suis très fière de faire par­tie de cette équipe ami­cale et d’une grande matu­rité pro­fes­sion­nelle. Pour ma part, j’in­ter­prète l’une des dames de la Reine de la nuit et Papagena.

Abor­de-t-on le reg­istre lyrique de la même manière que la comédie musi­cale ? Vous êtes-vous pré­parée spé­ci­fique­ment pour ces rôles ?
Pour ce qui est du jeu théâ­tral, je l’ai abor­dé exacte­ment de la même manière qu’en comédie musi­cale. Pour le chant, la tech­nique lyrique est, bien sûr, un peu différente.
Pour Papa­ge­na, nous avons tra­vail­lé sur le style mozar­tien avec le directeur musi­cal Petr Ruz­ic­ka,  la pronon­ci­a­tion alle­mande avec Chris­tine Rahlf,  et j’ai abor­dé la tech­nique de chant lyrique avec ma coach vocale Yaël Benzaquen.
Pour les rôles des dames de la Reine, qui sont des dames-chattes dans cette adap­ta­tion, nous avons fait un tra­vail théâ­tral « chorale », pour que ces trois dames soient presque comme un seul et même per­son­nage. Les com­bats ont été réglés par Christophe Mie avec l’aide pré­cieuse du choré­graphe Gilles Nicolas.

Quels sont vos projets ?
Devenir coach vocale pour la classe de chant du Théâtre des Var­iétés dès la ren­trée de sep­tem­bre, lancer un nou­veau spec­ta­cle avec mon groupe « les Funky Mix Girls »   qui sera plus famil­ial que le précé­dent, con­tin­uer la tournée des casi­nos avec les « Dis­co Mix Girls », la ren­trée des class­es (j’ai un peu le trac, c’est ma pre­mière), et peut-être un pro­jet pour la télévi­sion mais… chut, croi­sons les doigts !