Accueil Rencontre Rencontre avec Bobby Garcia, metteur en scène et producteur de musicals aux Philippines

Rencontre avec Bobby Garcia, metteur en scène et producteur de musicals aux Philippines

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Bobby Garcia (c) DR
Bob­by Gar­cia © DR

Bob­by Gar­cia, quel est votre par­cours ? Vous avez tou­jours baigné dans le théâtre ?
Le théâtre est la seule chose que j’aie jamais faite. Je plaisante sou­vent avec mes amis en dis­ant que c’est la seule chose que je sache faire, je n’ai pas d’autre option ! Quand j’é­tais à New York, j’ai étudié la com­mu­ni­ca­tion et le théâtre à Ford­ham, puis j’ai obtenu mon diplôme en études dra­ma­tiques à British Colum­bia, à Van­cou­ver. Et peu de temps après ça, j’ai mon­té ma com­pag­nie aux Philippines.

Vous avez tou­jours voulu met­tre en scène ?
J’ai tou­jours été fasciné par la mise en scène et la créa­tion lumières. Il m’a sem­blé que la mise en scène me con­ve­nait mieux. Depuis mon enfance, j’aime lire des scripts et imag­in­er ce que j’en ferai. A l’époque, je ne savais pas que c’é­tait une par­tie du tra­vail du met­teur en scène.

Est-ce qu’il y a un spec­ta­cle qui a déclenché par­ti­c­ulière­ment cette envie ?
Quand j’avais dix ans, mes par­ents m’ont emmené voir The King & I à Lon­dres. Je me sou­viens que je n’avais pas envie d’y aller, car ma mère m’avait prévenu qu’au théâtre, il fal­lait rester calme et silen­cieux. Moi, je voulais rester à l’hô­tel. Une fois au théâtre, à peine l’ou­ver­ture com­mencée, je me sou­viens avoir été hap­pé par ce qui se pas­sait sur scène. A la fin du spec­ta­cle, je ne voulais plus ren­tr­er. Et ensuite, je les ai oblig­és à m’emmener voir un spec­ta­cle chaque soir de ce séjour. J’ai mis en scène The King & I il y a quelques années pour la tournée asi­a­tique, j’ai bouclé la boucle !

Est-ce que c’é­tait com­pliqué de créer votre com­pag­nie aux Philippines ?
Je pense que c’est com­pliqué de créer sa com­pag­nie… n’im­porte où dans le monde ! On a eu beau­coup de chance. Notre pre­mière pro­duc­tion a été Rent en 97, peu de temps après sa créa­tion à Broad­way. Ca a été un grand suc­cès et ensuite, nous avons enchaîné les spec­ta­cles, peut-être une quar­an­taine depuis 15 ans.

Com­ment choi­sis­sez-vous vos spectacles ?
Je choi­sis un spec­ta­cle quand je pense qu’il a une his­toire qui mérite d’être partagée, qui attire les gens, et je ne dis pas ça d’un point de vue com­mer­cial, mais je pense que l’his­toire doit être acces­si­ble au plus grand nom­bre et non pas réservée à un cer­cle lim­ité de per­son­nes. Et j’ai envie de hap­per les spec­ta­teurs de la même façon que j’ai été hap­pé. C’est un sen­ti­ment mer­veilleux quand on décou­vre cet univers. Après, nous choi­sis­sons des œuvres qui peu­vent être com­mer­ciales et d’autres qui le sont moins. Quand nous avons pro­duit Next To Nor­mal ou Car­rie, nous ne savions pas à l’a­vance si ça allait être bien reçu.

Next To Normal - Manille (c) Atalantis Productions
Next To Nor­mal — Manille © Atlantis Productions

Vous mon­tez des spec­ta­cles plutôt récents.
Oui, on a la chance que les pro­duc­teurs améri­cains ou anglais con­nais­sent notre tra­vail et nous fassent con­fi­ance. Notre ver­sion de Ghost va être assez dif­férente de la ver­sion de Broad­way, en accord avec les pro­duc­teurs orig­in­aux. Notre dis­tri­b­u­tion compte 14 artistes (con­tre trente à Broad­way). On se con­cen­tr­era sur l’in­trigue sen­ti­men­tale. Ce sera plus dépouil­lé et, en même temps, c’est très exci­tant d’aller dans cette direction.

Si vous deviez garder quelques sou­venirs forts de ces quinze ans…
Je viens de mon­ter une pro­duc­tion de Car­rie qui m’est très chère. J’ai vu la pro­duc­tion orig­i­nale de Car­rie quand j’é­tais étu­di­ant à New York. Je mar­chais dans Times Square, je suis passé devant le TKTS [NDLR : kiosque de bil­lets à tar­ifs réduits] et j’ai décidé d’aller voir Car­rie car j’avais vu tous les autres spec­ta­cles. Et j’ai adoré cette oeu­vre, la musique, les actri­ces : Bet­ty Buck­ley et Linzy Hate­ley… Je me suis dit que je voudrais mon­ter ce spec­ta­cle, un jour ! L’an dernier, quand je l’ai mis en scène, j’ai eu la chance de tra­vailler étroite­ment avec les auteurs. Ils ont beau­coup soutenu notre pro­duc­tion et l’ont beau­coup appréciée.

Pou­vez-vous nous vous par­ler de vos pro­jets de cette année ?
Après Ghost, nous fer­ons Shrek en sep­tem­bre, puis Sond­heim on Sond­heim avec Lea Salon­ga en octo­bre et novem­bre. J’ai hâte de retra­vailler avec elle, nous col­laborons étroite­ment ensem­ble depuis Miss Saigon à Manille en 2000 où j’é­tais met­teur en scène asso­cié. Je l’ai égale­ment mise en scène dans Proof, Baby, God of Car­nage ain­si que pour la plu­part de ses con­certs sur scène ou à la télévi­sion depuis les dix dernières années. C’est une très proche amie et je l’ad­mire en tant qu’amie et artiste. Toute excuse pour tra­vailler avec elle est bonne !

Ghost - Manille (c) Atlantis Productions
Ghost — Manille © Atlantis Productions