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Rencontre avec Adam Gwon, auteur compositeur de Ordinary Days

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Adam Gwon (c) DR
Adam Gwon © DR

Adam Gwon, quel est votre par­cours ? Com­ment avez-vous com­mencé à vous intéress­er au théâtre musical ?
J’ai com­mencé le piano clas­sique très jeune. Avant même de savoir jouer, j’al­lais au piano et j’es­sayais de rejouer des chan­sons que j’avais enten­dues. Mon voisin d’en­fance était l’or­gan­iste du Bal­ti­more Sym­pho­ny Orches­tra, et quand mes par­ents ont remar­qué mon goût pour le piano, ils lui ont demandé de me don­ner des cours. J’ai com­mencé à faire du théâtre au col­lège puis je suis allé dans un lycée qui avait une sec­tion artis­tique où je me suis con­cen­tré sur le théâtre, prin­ci­pale­ment en tant que comé­di­en, tant en con­tin­u­ant à pren­dre des cours de piano à côté. Je suis tombé amoureux du théâtre et je suis allé à New York Uni­ver­si­ty pour con­tin­uer à l’é­tudi­er. A NYU, il y a une règle dis­ant que les étu­di­ants de pre­mière année n’ont pas le droit d’au­di­tion­ner pour des spec­ta­cles, car ils veu­lent que tu te con­cen­tres sur tes études et t’habitues à la ville. Je voulais vrai­ment tra­vailler sur des spec­ta­cles alors j’ai com­mencé à faire de la direc­tion musi­cale et écrire de la musique de scène. Je suis vite devenu la per­son­ne vers qui on se tour­nait pour toute musique. Au même moment, j’ai eu un pro­fesseur très encour­ageant qui m’a poussé à écrire. C’é­tait la pre­mière fois que je com­bi­nais mes pas­sions pour la musique et le théâtre, et quelque chose s’est déclenché. Quand j’ai eu mon diplôme, je ne voulais plus être comé­di­en mais je voulais con­sacr­er toute mon énergie à l’écriture.

Quelles sont vos références en théâtre musical ?
Le pre­mier album d’Au­dra McDon­ald, Way Back To Par­adise, a été une grande influ­ence pour moi, et m’a ouvert les yeux sur ce que pou­vait être le théâtre musi­cal. J’aimais les musi­cals avant d’avoir écouté cet album — au lycée, j’é­tais immergé dans l’u­nivers de Sond­heim et j’ai gran­di en écoutant West Side Sto­ry, La Mélodie du Bon­heur ou Un Vio­lon sur le Toit — mais les com­pos­i­teurs de cet album pro­po­saient quelque chose de nou­veau et d’en­t­hou­si­as­mant, quelque chose que je ne pen­sais pas pos­si­ble dans le théâtre musi­cal. Michael John LaChiusa, Jason Robert Brown, Adam Guet­tel, Ricky Gor­don, toute cette mou­vance… Ils ont été mes pre­miers mod­èles d’une longue liste à venir. J’aime les auteurs qui n’ont pas peur d’écrire des musi­cals qui ont de la sub­stance, qui par­lent de quelque chose de vrai, d’humain.

Com­ment est venue l’idée d’écrire Ordi­nary Days ?
J’ai inté­gré un pro­gramme d’écri­t­ure à la Drama­tists Guild où nous ren­con­tri­ons chaque semaine Lynh Ahrens et Stephen Fla­her­ty [NDLR : Rag­time, Seussi­cal, Once On This Island, Rocky…]. Je voulais écrire quelque chose de nou­veau spé­ci­fique­ment pour ce pro­gramme. J’ai donc com­mencé à écrire des chan­sons et à leur apporter. La pre­mière était « I’ll Be Here. » Petit à petit, j’ai eu l’idée de con­stru­ire une his­toire à par­tir de ces chan­sons. C’est pourquoi le spec­ta­cle est écrit dans le style d’un « song cycle » : une série de chan­sons indi­vidu­elles, mais qui une fois liées entre elles, racon­tent une his­toire plus ample. Il était impor­tant pour moi que le style reflète le sujet du musi­cal, et cette his­toire a émergé : celle de per­son­nages essayant d’assem­bler les morceaux de leurs vies, à la recherche d’une nou­velle per­spec­tive pour savoir com­ment ils s’in­sèrent dans le monde qui les entoure.

Que ressen­tez-vous à l’idée que votre œuvre soit jouée à Paris?
C’est génial et ter­ri­ble­ment roman­tique ! Un des aspects les plus sur­prenants et exci­tants de Ordi­nary Days, c’est la façon dont cette his­toire new-yorkaise a su trou­ver un pub­lic à tra­vers le monde. J’aime aus­si l’idée de par­ticiper à l’univers frémis­sant du théâtre musi­cal parisien. Présen­ter à un pub­lic des œuvres nou­velles est quelque chose qui me passionne.

Quels sont vos projets ?
J’ai deux nou­veaux musi­cals qui débuteront cet automne, l’un au Sig­na­ture The­atre à Wash­ing­ton, et l’autre au Lyric The­atre d’Ok­la­homa à Okla­homa City.  Et je suis en train d’écrire plusieurs nou­veaux pro­jets, des com­man­des pour Round­about The­atre Com­pa­ny et Play­wrights Hori­zons à New York, et une adap­ta­tion d’une nou­velle de Maile Meloy.

Ordi­nary Days à la Comédie Nation.
Décou­vrez égale­ment les chan­sons d’Adam Gwon à la soirée Broad­way au Car­ré — 1 rue du Général Beuret (Paris 15), le 6 mai 2015.