
Quel est votre parcours professionnel ?
Renaud Bidjeck : J’ai commencé il y a dix ans en chantant du rap, puis j’ai eu envie de passer à autre chose et je suis devenu choriste. J’ai travaillé avec de nombreux artistes notamment avec France Gall sur ses concerts. Avant ce spectacle, j’étais en Angleterre en train de composer quelques titres.
Dominique Clérence : J’ai commencé il y a dix ans par la musique caribéenne. J’ai ensuite été choriste entre autres pour de la pop zaïroise et en 1998, j’ai intégré le groupe « Gospel pour 100 voix ».
Qu’est-ce qui vous a séduit dans le spectacle écrit par Muriel Hermine ?
DC : Je suis d’origine guadeloupéenne et l’histoire de ces deux frères m’a beaucoup touché. Ce sont les textes des chansons qui ont achevé de me convaincre, ils retranscrivent exactement ce que je pense surtout dans les chansons « Né d’un homme et d’une femme » et « L’histoire se répète ».
RB : Je suis métis camerounais et ce qui m’a touché c’est qu’on aborde le thème de la pluralité d’un peuple avec toutes ses richesses, toutes ses origines, ses différences de culture, C’est cette ouverture sur le monde qui m’a séduit.
Vous sentez vous proches de vos personnages ?
RB et DC : Jesse et Malik sont les deux facettes d’un même personnage et nous nous retrouvons en chacun d’eux. Jesse incarne la fougue, l’extrémiste le rebelle alors que Malik incarne lui, la maturité, le recul, la famille. D’ailleurs, le fait de le ressentir de la même façon nous rapproche.
Avez-vous fait une préparation particulière ?
RB et DC : Oui, nous avons suivi une mise en forme physique intense et Muriel nous a transmis des valeurs sportives comme la discipline, la rigueur et l’exigence.
Artistiquement, nous étions tous novices en comédie et en danse au sein de la troupe, donc en plus du renforcement vocal, nous avons suivi des cours intensifs de théâtre et de danse pendant trois mois.
C’est votre première comédie musicale, qu’est-ce qui vous procure le plus d’émotions sur scène ?
RB : Je crois que c’est justement cette alchimie entre le chant, le jeu et la danse qui nous permet d’exprimer nos émotions différemment de ce que l’on avait fait jusqu’à présent.
C’est comme une nouvelle énergie que l’on partage instantanément avec le public.
DC : Ce que j’apprécie c’est de trouver la justesse dans le jeu, dans le chant et dans la danse. C’est comme si j’avais pris une autre dimension, je ne suis plus seulement chanteur, je me sens artiste.
Qu’est-ce que jouer au Cirque d’Hiver vous apporte ?
RB et DC : Le Cirque d’Hiver est un lieu qui a une âme et pour un artiste, c’est une grande fierté de jouer ici. La spécificité de ce lieu, c’est qu’il est en rond et surtout que le public est très proche. C’est une proximité à double tranchant, quand le public accroche, l’énergie circule facilement et au contraire quand il est froid, on le sent passer… Nous sommes donc toujours en danger mais c’est très motivant pour donner le meilleur de soi-même.
Avez-vous d’autres projets de comédie musicale pour la suite ?
DC : Une autre comédie musicale ? Il faudrait que le projet soit aussi fort et m’attire autant que celui-ci. J’adore écrire et composer donc je pense plutôt me consacrer à la musique par la suite.
RB : Non, je ne suis pas passionné par la comédie musicale en soi, la musique reste ma priorité et j’espère vraiment que Freedom ira loin !